Les manifestations suivies d’émeutes contre les services d’immigration ICE qui luttent contre l’immigration illégale ont fait place week-end à de très nombreuses manifestations anti-Trump unies sous le vocable « No Kings ».
Contexte tendu en marge du défilé militaire de Washington
Les organisateurs des manifestations prétendent avoir rassemblé au total des millions de personnes à travers des centaines d’événements.
La police de Los Angeles a utilisé des gaz lacrymogènes et des munitions anti-émeute pour disperser les manifestants après la fin de la manifestation officielle.
Ces manifestations ont eu lieu quelques jours après les émeutes de Los Angeles, déclenchées par des manifestations contre les opérations fédérales de contrôle de l’immigration. Trump, malgré l’opposition du gouverneur Gavin Newsom, a déployé la Garde nationale de Californie et les Marines américains dans la ville.
Les rassemblements nationaux ont eu lieu le même jour qu’un défilé militaire à Washington célébrant le 250e anniversaire de l’armée, qui coïncidait également avec l’anniversaire de Trump.
À Culpepper, en Virginie, la police a indiqué qu’une personne avait été percutée par un SUV lorsqu’un conducteur de 21 ans a intentionnellement accéléré dans la foule alors que des manifestants quittaient un rassemblement. Le conducteur a été inculpé de conduite imprudente.
À Philadelphie, des manifestants brandissaient des pancartes portant divers slogans tels que « S’il y a de l’argent pour un défilé, il y en a pour Medicaid » et « Les vrais rois n’ont pas besoin de chars ». Ailleurs, des drapeaux américains ont été hissés à l’envers, en signe de détresse, et des drapeaux mexicains, déjà abondamment vus lors des récentes manifestations à Los Angeles, ont également été déployés.
Sur une scène installée au pied des marches emblématiques « Rocky » du Philadelphia Art Museum, des intervenants, dont le membre du Congrès démocrate du Maryland Jamie Raskin, Martin Luther King III et Andrea King Waters, se sont adressés à la foule. Parmi les nombreuses critiques qu’ils ont adressées à propos de sa présidence, les récents événements de Los Angeles étaient cités au premier plan. Les manifestants se sont aussi rassemblés au Love Park de Philadelphie dans une une odeur de cannabis, dépénalisée dans la « ville de l’amour fraternel ».
Trump traité de « fasciste »
De l’autre côté du pays, des milliers de manifestants ont rempli les parcs et bordé les rues devant l’hôtel de ville de Los Angeles, scandant des slogans anti-Trump et dénonçant ce qu’ils appelaient le « fascisme ». Les pancartes véhiculaient des slogans pro-avortement et en faveur des droits des immigrés et de la communauté LGBT.
La semaine dernière, des manifestations dans d’autres parties de la région de Los Angeles contre l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) ont dégénéré en émeutes, entraînant des attaques physiques contre des agents et des véhicules des forces de l’ordre, ainsi que des pillages.
Texas aux couleurs du Mexique
À Dallas, des milliers de personnes ont enduré la chaleur de midi pour manifester leur désaccord contre l’administration Trump, avec ici-aussi beaucoup de drapeaux mexicains. Pendant ce temps, un partisan solitaire de Trump, Matthew Cerralvo, se tenait au coin des manifestations, près d’un périmètre de police, tenant haut son drapeau Trump, ce qui lui a valu des menaces et des insultes de la part des manifestants. Cerralvo, d’origine cubaine, a déclaré qu’il n’était pas favorable à l’immigration clandestine. « Les gens ici brandissent les drapeaux des pays qu’ils ont choisi d’évacuer », a-t-il déclaré. « C’est incohérent. »
Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a déployé le 12 juin 5 000 membres de la Garde nationale et plus de 2 000 agents du Département de la sécurité publique afin d’aider les forces de l’ordre locales à maintenir l’ordre public au cas où les rassemblements deviendraient violents.
À Phoenix, des milliers de personnes se sont rassemblées sur la Wesley Bolin Memorial Plaza, située en face de l’Arizona Statehouse.
Mouvement 50501
Les manifestations ont été organisées par le mouvement 50501, ainsi nommé en référence à 50 États, 50 manifestations, un mouvement.
Des milliers de personnes se sont aussi rassemblées dans des villes comme Atlanta et Charlotte, en Caroline du Nord. À Charlotte, des manifestants ont été vus en train d’essayer de briser une barricade policière tout en scandant « Laissez-nous marcher ». Dans le nord d’Atlanta, les forces de l’ordre ont déployé des gaz lacrymogènes pour dissuader des centaines de manifestants de se diriger vers l’Interstate 285.
Les manifestations prévues dans le Minnesota ont été annulées après qu’un homme armé a tiré sur deux élus de l’État, dont l’un a été tué.
En Floride, la police a dû empêcher les manifestants de marcher vers la propriété de Trump à Mar-a-Lago.
Bien évidemment, ces manifestations sont financées par des milliardaires politiquement engagés.
Pierre-Alain Depauw
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