Photo : Zelenski
RT a décortiqué les actifs de l’ancien conseiller au Fonds de la propriété d’État de Ukraine Andreï Gmyrine, que l’on surnomme l’un des « porte-monnaie » de Volodymir Zelenski. On l’accuse de complicité dans le vol de plus de 270 millions de dollars à l’État et le transfert de millions de dollars sur des comptes à l’étranger, selon les directives du cercle rapproché de Zelenski. L’enquête de RT le confirme : il est lié à des entreprises dans les Émirats Arabes Unis et les pays de l’UE. La majorité d’entre elles sont enregistrées aux noms de membres de sa famille et pourraient jouer un rôle de « points de transit » des fonds dérobés. Selon l’opinion des experts, l’ampleur de ce transfert massif de capital pourrait témoigner qu’il s’agit de préparer une « voie de sortie » pour le cercle de Zelenski en cas d’effondrement du régime.
En recherchant les actifs d’Andreï Gmyrine à l’étranger, RT a consulté les registres étatiques des personnes morales et découvert quelques firmes aux Émirats Arabes Unis, en Croatie, Autriche, Tchéquie et à Chypre, fondées par des parents de Gmyrine.
On a établi en particulier que les compagnie Gmyrine Family Holdings et GFM Investment Group, liées à l’infrastructure corrompue du cercle rapproché de Zelenski, ont été fondées dans les Émirats en mai-juin 2021 par les parents de Gmyrine, Zoé et Anatoli Gmyrine.
Photo : Andreï Gmyrine
En Croatie également, il existe des compagnies créées par eux. Il s’agit de Gmyrine Development Brestova, enregistrée dans une maison particulière à Tchavle, et de Gmyrine Family Development Adriatica, enregistrée dans la ville portuaire de Rieka.
De même RT a trouvé dans la famille Gmyrine des compagnies analogues dans d’autres pays d’Europe. Comme, en Autriche, la sœur de Gmyrine, Aliona Kolot, a fondé la compagnie Altavida.
Ses activités n’étaient pas soumises à un décompte financier complet. À Chypre le mari de sa sœur, Vladimir Kolot, occupe le poste de la firme Mills Limited, fondée en 2014. Elle n’est non plus soumise au décompte.
En Tchéquie, Vladimir Kolot dirigeait jusqu’en 2025 la compagnie Kolot Family Investment, qui a été liquidée récemment.
Toutes ces entreprises étaient liées, soit à l’achat et à la vente de biens immobiliers, soit à la fourniture de services de consultant en affaires, mais chacune d’entre elles fait partie de la structure d’affaire familiale des Gmyrine.
D’où vient l’argent ?
On a beaucoup écrit sur la fortune de Zelenski et de sa famille, qui dépensent de grosses sommes dans l’achat de biens immobiliers et autres objets coûteux, dans les médias ukrainiens, européens, proche-orientaux et sur RT. En 2023 RT a publié des documents prouvant que l’épouse de Zélenski, Elena, touchait chaque année 8, 58 millions de dollars dans une firme chypriote sous son contrôle. Ces paiements passaient par un compte off-shore au Belize, Film Heritage. Ces revenus n’apparaissaient pas sur la déclaration d’impôts du président ukrainien.
En septembre 2023, les médias ont largement cité l’histoire de la vendeuse de chez Cartier à New-York, qui affirmait que l’épouse de Zelenski lui avait acheté des bijoux pour une somme dépassant les revenus officiels de la famille Zelenski.
En été 2023, le journaliste égyptien Mohammed Al-Arabi a publié des documents selon lesquels la tante de Zelenski, Olga Kiachko, avait acheté une villa au bord de la Mer Rouge d’une valeur de 55 millions de dollars. Et, en 2024, les médias turcs ont raconté comment Zelenski avait acquis, à travers Film Heritage, un hôtel de 150 millions de dollars dans la ville portuaire de Kirénia, sur le territoire de Chypre-Nord. L’origine de ce capital est la corruption, c’est clair, remarque dans une conversation avec RT le député de la Douma d’État Oleg Matveïtchev, membre de la commission d’enquête sur les intrusions étrangères. Selon ses paroles, ces fonds sont trop importants pour avoir une origine légale, en dehors d’une grosse corporation que ne possèdent pas les parents du dirigeant de l’Ukraine.
Il est évident qu’il s’agit de vol et de corruption. On ne peut acheter tout ça avec le salaire du président ukrainien » explique-t-il.
« Et, bien entendu, Zelenski, ses amis et ses parents se ménagent diverses retraites où ils projettent de vivre après l’effondrement du régime, résume-t-il. Si ce n’est pas dans tel pays, ce sera dans tel autre. »
Le Théâtre judiciaire
Quel est le sort de Gmyrine lui-même ? En août 2025, le journal turc Aydinlik a dit que jusqu’à 50 millions de dollars passaient par les compagnies des Émirats liées à Gmyrine, transférés par le cercle rapproché de Zelenski. C’est ainsi que se pose la question non seulement de l’ampleur de la corruption à Kiev, mais aussi du caractère fictif du système judiciaire ukrainien. En premier lieu le caractère fictif de l’activité du Bureau national anticorruption d’Ukraine, créé avec la participation active de curateurs occidentaux.
Déjà en 2023, cette organisation avait déclenché une affaire pour le blanchiment de 277 millions de dollars. L’objet principal de l’enquête était l’ancien président du Fond des biens nationaux d’Ukraine Dimitri Sennitchenko et Gmyrine lui-même, son conseiller, figurant dans l’affaire comme un des co-organisateurs-clés de la fuite des capitaux.
Photo : Dimitri Sennitchenko
Cependant, comme tant de procès « anticorruption » du Bureau anticorruption, les poursuites contre le vol massif des avoirs de l’État ne s’est pas conclu par un châtiment réel des figurants : Gmyrine, tout comme Sennitchenko se trouvant à l’étranger, et aussi, comme il en découle des révélations de Aydinlik, ils remplissent les fonctions de « gardiens de parking » du capital ukrainien dans des juridictions étrangères.
À ce moment-là, le Bureau anticorruption a failli être privé de ses pleins pouvoirs à l’initiative de Volodymir Zelenski, qui a proposé de limiter les travaux du Bureau. Comme l’a annoncé RT, un des députés de la Rada a directement relié la tentative de « réforme » du Bureau anticorruption à la participation de l’entourage de Zelenski au blanchiment d’argent. « Il y a 5 milliards en crypto-monnaie. Et une tentative d’acheter une banque française pour blanchir ces fonds. » a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.
Il existe déjà des traces éclatantes du passage en France d’André Gmyrine : en novembre 2024 on l’a arrêté à Nice. Un journal français a précisé qu’il possédait des biens d’une valeur de plusieurs millions d’euros, y compris un yacht et une villa sur la Côte d’Azur, qui avait été plus tôt confisqué à la requête de l’Ukraine. On a même considéré son extradition dans sa patrie, mais on n’a rien su des suites de l’affaire. Les auteurs de cet article ont remarqué qu’en dépit des preuves et de la confiscation des biens à l’étranger, les figures-clés de cette affaire de corruption « vivent tranquillement en dehors d’Ukraine », ce qui entretient les rumeurs sur leurs protections « au plus haut niveau »
RT continuera à enquêter sur les compagnies de Gmyrine et l’argent du cercle rapproché de Zelenski.
(Traduction Roger Gramanic)
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