Laxisme à l’égard d’un acte terroriste contre le consulat de Russie
Vasile Heresanu, physicien et chercheur du CNRS à Marseille, condamné à huit mois de prison pour un attentat par des jets de bouteilles d’azote liquide contre le consulat de Russie à Marseille, a vu sa peine assortie du sursis lundi par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Il ne purgera donc même pas sa peine sous bracelet électronique.
Le 27 février 2025, le tribunal correctionnel de Marseille avait condamné Vasile Heresanu, 48 ans, et Georges Sitja, 59 ans, lui aussi chercheur du CNRS à Marseille, à la condamnation ridicule de huit mois de prison ferme à purger sous bracelet électronique. Mais Vasile Heresanu avait fait appel, contrairement à son collègue.
Sa culpabilité a été confirmée par la cour d’appel d’Aix-en-Provence pour « fabrication non autorisée d’engin explosif », mais Vasile Heresanu a été relaxé pour l’infraction de tentative de dégradation. Si ce n’était pour dégrader, ces engins explosifs étaient-ils destinés à un feu d’artifice ? La cour d’appel d’Aix-en-Provence a également ordonné que la condamnation ne soit pas inscrite au bulletin numéro 2 du casier judiciaire de Vasile Heresanu.
Qu’en aurait-il été sur les mêmes faits s’étaient produits contre le consulat d’Israël plutôt que celui de Russie ?
L’Ambassade de Russie en France réagit
Voici la réaction de l’Ambassade de Russie en France :
L’Ambassade de Russie en France a pris connaissance avec une vive préoccupation de la décision rendue par la cour d’appel française concernant l’un des auteurs de l’attentat perpétré le 24 février dernier contre le Consulat général de Russie à Marseille. La commutation de la peine de l’un des individus impliqués, voire sa dispense totale de sanction, suscite une profonde indignation légitime.
Cette décision envoie un signal particulièrement préoccupant. Elle risque d’être perçue comme une forme de tolérance, voire d’encouragement direct, à l’égard d’attaques dirigées contre des institutions diplomatiques et consulaires russes en France. Force est de constater qu’elle intervient dans un climat déjà marqué par une montée inquiétante de la russophobie dans le discours public, imposée et alimentée tant par les autorités que par les médias qui servent la ligne officielle.
Il convient de s’interroger sur la réaction des autorités françaises si un attentat pareil avait visé une mission diplomatique française à l’étranger, et si les responsables avaient bénéficié d’une telle clémence judiciaire.
Pour ce qui est de faire appel de cette décision illégitime, seul le parquet français peut le faire, dont le laxisme était évident dès l’examen de cette affaire devant le tribunal de première instance.
Pierre-Alain Depauw
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