L’accord tant redouté par le cardinal chinois Jospeh Zen, évêque émérite de Hong-Kong, vient d’être signé entre la Chine communiste et le Vatican.

Les deux parties viennent de publier, ce 22 septembre 2018, un communiqué officiel sur cet accord « provisoire » qui traite « de la nomination des évêques, question de grande importance pour la vie de l’Église, et crée les conditions pour une plus large collaboration bilatérale ». Il est le « fruit d’un rapprochement graduel et réciproque », rédigé après « un long parcours de négociations réfléchies » et qui prévoit « des évaluations périodiques ».

Des négociations discrètes entre le Saint-Siège et la Chine populaire avaient repris depuis 2014. Régulièrement, des délégations de Pékin ont été accueillies à Rome, et des représentants du Vatican se sont rendus en Chine.

Pour faire avaler ce blanc-seing donné au gouvernement athée de Chine de peser sur les nominations des prélats et de faire reconnaître les évêques schismatiques de l’Église officielle, le Saint-Siège use de l’argument-massue sensé fermer la bouche des récalcitrants : l’accord a été signé, dit-il, en vue d’un grand bienfait futur, la « paix dans le monde ». Le communiqué  insiste sur le « souhait partagé » des deux signataires :

« que cette entente favorise un parcours de dialogue institutionnel fécond et à long terme, et qu’il contribue positivement à la vie de l’Église catholique en Chine, au bien du Peuple chinois et à la paix dans le monde ».

Greg Burke, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a conclu en précisant :

« L’objectif de l’accord n’est pas politique mais pastoral, et il permet aux fidèles d’avoir des évêques en communion avec Rome et en même temps reconnus par les autorités chinoises. »

En Chine populaire, il existe quelques 17 millions de baptisés, selon l’agence AsiaNews : 4 ou 5 millions dans l’Association patriotique et quelques 12 millions dans l’Église clandestine qui n’adhère pas à cette Association reconnue par l’État. Avec cet accord, le Vatican livre l’Église souterraine à l’Association patriotique chinoise, courroie de transmission du Parti Communiste au pouvoir.

C’est cette terrible réalité qu’a maintes fois dénoncé le cardinal Zen en mettant en garde contre l’”unification” proposée de l’Église de Chine, entre une Église officielle et une Église souterraine : cette unification

« obligera quiconque [à entrer] dans cette communauté. Le Vatican donnerait ainsi sa bénédiction à une Église schismatique nouvelle et plus forte, lavant la mauvaise conscience de ceux qui sont déjà volontairement des renégats et des autres qui sont prêts à les rejoindre ».

Loin d’accepter benoîtement le raisonnement du Saint-Siège qui considérait nécessaire un accord pour éviter un schisme, il osait rappeler la réalité du schisme chinois :

« Certains disent que tous les efforts pour parvenir à un accord [entre la Chine et le Saint-Siège] visent à éviter un schisme ecclésial. C’est ridicule! Le schisme est déjà là, dans l’Église indépendante. Les papes ont évité d’utiliser le mot ‘schisme’ parce qu’ils savaient que beaucoup dans la communauté catholique officielle n’y étaient pas de leur plein gré, mais sous une forte pression ».

Sa voix courageuse n’aura pas été entendue par le pape François avide de s’unir avec tout et son contraire pour construire un monde de paix, utopique dessein messianiste de l’idéologie progressiste maçonnique. Mais quelle paix universelle pourrait donc sortir de tels accords désaccordés qui relèguent Dieu et sa Vérité à la dernière place ?

La paix ne peut se trouver que par le règne du Christ : “pour ramener et consolider la paix, Nous ne voyions pas de moyen plus efficace que de restaurer la souveraineté de Notre Seigneur.” (Quas Primas, lettre encyclique de Sa Sainteté le pape Pie XI, 11 décembre 1925).

Francesca de Villasmundo

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