Il est loin, le temps où l’homme politique était un notable respecté. Désormais, il passe fréquemment par la case “garde à vue” et “tribunal”.

Attendu prochainement à Londres pour une conférence lucrative, l’ancien président Nicolas Sarkozy s’est retrouvé ce mardi 20 mars au matin en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre, dans le cadre de l’enquête sur le possible financement par la Libye de sa campagne présidentielle de 2007.

Une information judiciaire avait été ouverte à ce sujet en avril 2013, et confiée à plusieurs juges d’instruction du pôle financier de Paris, dont Serge Tournaire, celui-là même qui avait déjà renvoyé Sarkozy devant le tribunal dans l’affaire Bygmalion.

Par ailleurs, Brice Hortefeux a été convoqué comme suspect libre et est actuellement entendu lui aussi par la police.

Tout démarre en mai 2012, lorsque le site Mediapart publie un document libyen évoquant un financement de la campagne électorale de Sarkozy par Kadhafi.

L’affaire avait ensuite alimenté régulièrement les chroniques politiques. Comme le 20 septembre 2012, lorsque Abdallah Senoussi, ancien directeur du renseignement militaire du régime libyen, avait affirmé devant le procureur général du Conseil national de transition libyen que Kadhafi avait financé la campagne de Nicolas Sarkozy. Ou comme en novembre 2016, en pleine primaire du parti Les Républicains, lorsque un certain Ziad Takieddine avait affirmé avoir transporté 5 millions d’euros en liquide de Tripoli à Paris entre fin 2006 et début 2007 et les avoir remis à Claude Guéant et à Nicolas Sarkozy. Ce Ziad Takieddine est depuis mis en examen pour « complicité de corruption d’agent public étranger » et pour « complicité de détournements de fonds publics en Libye ».

La presse cite aussi les carnets de Choukri Ghanem, ancien ministre libyen du pétrole, mort en 2012 dans des circonstances encore suspectes. Dans ses carnets, il évoquerait également des versements d’argent à Nicolas Sarkozy.

Les propos de Bechir Saleh, ancien grand argentier de Kadhafi, vont dans le même sens : « Kadhafi a dit qu’il avait financé Sarkozy. Sarkozy a dit qu’il n’avait pas été financé. Je crois davantage Kadhafi que Sarkozy. »

L’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) a remis un rapport aux magistrats qui détaille les mécanismes utilisés pour faire circuler l’argent liquide au sein de l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy. 

De son côté, Claude Guéant a été mis en examen pour « faux et usage de faux » et pour « blanchiment de fraude fiscale » .

 

 

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