Photo de l’interview de Léon Panetta, ancien chef du Pentagone sous Obama, sur USA Today
Barack Obama avait promis de ne pas envoyer de troupes américaines au sol en Irak. Cela ne signifiait apparemment pas que les USA n’enverraient pas de combattants au sol, mais seulement des combattants non américains. En effet, suivant la méthode impériale américaine les USA vont former des commandos de l’opposition modérée syrienne. Le Pentagone a annoncé qu’il formerait des « opposants syriens dignes de confiance » pour combattre l’EI et que par conséquent ces « opposants » seront armés.
Très curieux tout-de-même que les combattants contre l’Etat Islamique soient recrutés parmi les « opposants » au régime de Bachar el Assad. Comme d’habitude le déni de réalité est si criant qu’on a du mal à y croire; les troupes régulières de Syrie combattent l’EI, alors que les « Opposants modérés » combattent les troupes régulières de Syrie. Il serait donc plus logique d’appuyer les troupes régulières syriennes… Conclusion, il semblerait plutôt que l’EI soit le prétexte pour dynamiser une opposition factice à Bachar el Assad, tout en combattant, peut-être, l’EI. Ainsi que le général Dempsey l’a annoncé, et l’ambassadeur de Géorgie par ailleurs, des camps d’entrainement sont prévus pour former des mercenaires… Qui à leur tour deviendront des djihadistes non modérés, mais qui resteront modérés aux yeux de l’Empire américain pour peu qu’ils continuent de combattre par tous les moyens selon les intérêts américains.
Le président Obama a signé fin septembre la loi sur l’octroi de 500 millions de dollars pour l’instruction et l’armement de l’« opposition syrienne modérée ». Dans cet objectif un effectif de 5 000 mercenaires-commandos seront instruits tous les ans. Dans cette nouvelle annonce le Pentagone ne précise pas où seront déployés les camps.
Mais selon une interview que l’ancien chef du Pentagone, Leon Panetta, a accordée à USA Today lundi: « Je pense que nous parlons du genre de guerre qui pourrait durer trente ans », dit-il. C’est en effet, curieusement ce que toutes les personnalités du système nous martèlent depuis le début des opérations aérienne de la coalition. Lisent-ils dans le marc de café ?
« Je crois vraiment que nous serions mieux placés pour savoir s’il existe ou non des éléments modérés au sein des forces rebelles qui luttent contre Assad », dit-il, si en 2012, Barack Obama avait suivi son conseil et celui de l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton, d’armer les rebelles syriens face au président Bachar el-Assad.
Ainsi la fiction des « opposants modérés » est une fois de plus implicitement dénoncée, puisqu’aucun élément, d’après Léon Panetta, ne permet de savoir s’ils existent ni leur importance. Selon les autorités actuelles américaines il semblerait donc plus simple de créer de toute pièce cette opposition modérée.
Emilie Defresne
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