La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre a fêté ses 25 ans le 18 juillet 2013. A cette occasion le nonce apostolique Mgr Luigi Ventura a adressé au nom du pape un texte très intéressant (reproduit sous cet article), car il reprend les même éléments qui servirent à justifier la condamnation de Mgr Lefebvre suite aux sacres de 1988, sacres que refusèrent les fondateurs de la FSSP, les voyant comme un schisme.
On peut y constater que rien à Rome ne change et que le pontificat de Benoît XVI n’a en rien infléchi la ligne conciliaire suivie par le Vatican. Le concile Vatican II reste la ligne, et la seule ligne :
« ils contribuent, dans la fidélité à la Tradition vivante de l’Eglise, à une meilleure compréhension et mise en œuvre du Concile Vatican II. »
Cinquante années après ce concile, on espère toujours le comprendre et l’appliquer. Chaque pape régnant y va de son couplet :
– Jean XXIII qui anathémisa les prophètes de malheur pour mieux ouvrir les fenêtres de l’Eglise sur un monde qu’il faut regarder avec complaisance
– Paul VI qui sacrifia des pans entiers de Tradition pour une meilleure adaptation à une humanité devenue adulte capable d’expérimenter par elle-même sa rencontre avec Dieu
– Jean-Paul II, chantre de la liberté religieuse et du dialogue interreligieux à qui nous devons Assise, le baiser du Coran et la participation aux cultes hérétiques et païens
– Benoît XVI qui souhaitant proposer une herméneutique moins dévastatrice du Concile, proposa de distinguer le Concile des médias, progressiste et sécularisant, avec le vrai Concile qui se serait un peu perdu et conforme avec la Tradition de l’Eglise.
– Et maintenant le pape François, qui fait de la notion du bien et du mal une appréciation subjective de la conscience de chaque homme.
Après 50 ans et 5 papes, qui se sont tous fixés comme boussole « le concile Vatican II », il devrait tout de même finir par « être compris », et son application s’avérer fructueuse si elle en reçoit les germes !
Les fruits miraculeux sont désormais connus, visibles à tous : liturgie anthropocentrique, Eglise sécularisée, relativisme, abandon de la pratique, séminaires vides, dogmes niés et oubliés…
…après un tel bilan, il y a une seule compréhension que l’on puisse avoir du Concile : une catastrophe absolue et à tous niveaux pour l’Eglise, car il n’y a pas un seul aspect qu’il ait laissé intact. La seule bonne mise en œuvre de cette catastrophe, tous la devinent, mais tous n’osent l’affirmer : rejeter ce concile comme étant délétère et mauvais.
Xavier Celtillos
Texte complet du nonce apostolique en France, Mgr Luigi Ventura :
A l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la fondation de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, le Pape François s’unit à l’action de grâce de ses membres pour l’œuvre accomplie au cours du quart de siècle écoulé au service de la communion ecclésiale cum Petro et sub Petro.
C’est dans un moment de grande épreuve pour l’Église qu’est née la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre. Dans un grand esprit d’obéissance et d’espérance ses fondateurs se sont tournés avec confiance vers le successeur de Pierre afin d’offrir aux fidèles attachés au Missel de 1962 la possibilité de vivre leur foi dans la pleine communion de l’Eglise.
Le Saint-Père les encourage à poursuivre leur mission de réconciliation entre tous les fidèles, quelle que soit leur sensibilité, et ainsi à œuvrer afin que tous s’accueillent les uns les autres dans la profession d’une même foi et le lien d’une intense charité fraternelle.
Qu’en célébrant les Mystères sacrés selon la forme extraordinaire du rite romain et les orientations de la Constitution sur la Liturgie Sacrosanctum Concilium, ainsi qu’en transmettant la foi apostolique telle qu’elle est présentée dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, ils contribuent, dans la fidélité à la Tradition vivante de l’Eglise, à une meilleure compréhension et mise en œuvre du Concile Vatican II.
Le Saint-Père les exhorte, selon leur charisme propre, à prendre une part active a la mission de l’Eglise dans le monde d’aujourd’hui par le témoignage d’une vie sainte, d’une foi ferme et d’une charité inventive et généreuse.
Recommandant à l’intercession de la Sainte Vierge Marie et de saint Pierre, apôtre, tous les pèlerins réunis à Lourdes ou rassemblés à l’église Saint-Sulpice à Paris pour rendre grâce au Seigneur en cette occasion, le Saint-Père leur accorde de grand cœur la Bénédiction apostolique
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
désolée mais je ne vous suis pas ! je décoche mon j’aime » initial… et ne suivrai plus vos chronique que d’un oeil extrêmement critique. Comment pouvez vous nier ainsi l’Eglise après les promesses du Christ. De quel droit ?
Vos arguments ne tiennent pas… (et je suis tradi de formation !) je souffre de voir un tel entêtement dans la négation de la grâce !
P. G.Ch.
Excellent article, très clair, une belle synthèse du rôle, de la vision et de l’application conciliaire des derniers Papes.
J’ai de la difficulté à comprendre certains qui se disent traditionnalistes et continuent de se faire rouler dans la farine par Vatican II. Quand on leur parle des fruits du « nouveau printemps« de jean XXIII, quand on leur dit d’aller voir et étudier tous les dogmes antérieurs qui ont été niés, quand nous les référons à toutes les aberrations liturgiques qui ont succédées à 1965,quand on leur souligne l’abandon massif de la pratique religieuse catholique et des séminaires vides et des congrégations religieuses qui ferment, tout ce qu’ils ont à nous répondre, c’est « je décoche« , vos propos sont trop durs à entendre. Et ça me rappelle le passage de l’Évangile où une multitude suivait Jésus, très attentive et heureuse d’entendre ses paroles jusqu’au jour où IL leur dit:
« je vous donnerai ma chair à manger et mon sang à boire« ; Alors là, un grand nombre se dirent, ah non, là il va trop loin, « je décoche« .
Il est en effet TRÈS DÉSTABILISANT, humainement et psychologiquement parlant, de devoir se dire qu’une institution par définition véridique, fondée sur LA VÉRITÉ MËME et dont la tâche première est de conduire l’humanité au salut éternel, s’est mise à errer sur ce qui en faisait sa solidité même, ses vérités dogmatiques.
Cela cause un choc, mais il faut savoir réagir et vérifier si cela est bien vrai et non pas refuser de voir malgré l’immense déception. Si, durant la grande crise arienne du 2e siècle, saint Athanase avait abandonné la lutte, presque seul contre deux cents évêques catho-ariens, l’Église de l’époque se serait désagrégée. Il s’est battu des années pour finalement retourner la situation dans le sens de la Vérité.
Ma chère dame, j’ai suivi aveuglément ce concile (bien que j’avais souvent des doutes devant l’ampleur des déconfitures) jusqu’à il y a une quinzaine d’années, alors que je me suis mis à étudier sérieusement les textes. Alors la lumière s’est faite. Église infectée de maçons, remplie de thèses modernistes, ne pouvant se regénérer, se solidarisant avec d’autres sectes, niant la royauté de Jésus-Christ sur le monde, est.
Lisez madame, la littérature ne manque pas pour nous éclairer sur ce qui est déjà la plus grande crise que l’Église de Jésus ait eu à traverser. Mais, IL est là au bout de la route et la VÉRITÉ finira par triompher pour sa plus grande gloire. Chercher la vérité en cette affaire et accrochez-vous-y. Cécilien
Chers tous, je ne rentre qu’aujourd’hui dans ce site, et j’espère de tout mon coeur y être un grain d’Espérance, de Charité et de Foi. Ce bilan du concile a la mérite d’être concis, simple et franc.
Je puis vous assurer que je ne vis pas dans une paroisse avec des frères et soeurs en Christ formant une « Eglise sécularisée », ou qui seraient dans le « relativisme, ou l’abandon de la pratique ». Je regrette infiniment les séminaires vides, et nous participons à ce « Monastère Invisible » que je vous recommande. Je vois beaucoup de « dogmes niés et oubliés », et comme beaucoup d’autres, je m’en informe et en recommande l’étude et la méditation autour de moi.
J’ai suffisamment d’acuité pour percevoir ce que vous appelez une « liturgie anthropocentrique » dans la liturgie post-conciliaire : mais à moins de croire que l’habit fasse le moine, je ne crois pas une seconde qu’on puisse en faire la cause de tous les maux de l’Eglise. On n’enferme pas la prière à Dieu, ni l’offrande de son Fils pour tous les hommes dans une seule forme liturgique.
Le mystère de la Grâce permet certainement à notre pape François d’affirmer que « la notion du bien et du mal une appréciation subjective de la conscience de chaque homme ». Car la Foi en l’Evangile n’est pas la pratique d’une morale, mais d’abord et avant tout une adhésion en esprit et vérité au Verbe fait chair, de sorte que pour le non baptisé, la Grâce n’a comme « véhicule » que cette conscience subjective qu’il a du bien et du mal, conscience qui lui est donné par le Saint Esprit, en raison du fait que tout homme sans exception est fils de Dieu par volonté du Père Créateur. C’est donc à chaque homme de se prononcer en fonction de ce qu’il croit subjectivement être bien ou mal, mais en conscience, équivalent pour nous « d’esprit et vérité ». Ici « croire » ne veut pas dire « avoir foi » comme nous, baptisés pouvons le dire pour nous même.
N’étant qu’un pécheur moi-même, j’accepte de reconnaître toute imperfection à mon discours, et toutes vos critiques fraternelles. MRL