A propos des hommages à Robert Badinter

Au mois de février 2024 a disparu Robert Badinter, ancien avocat et garde des sceaux du Président François Mitterrand. À cette occasion, de multiples voix se sont élevées pour célébrer les mérites de cette haute conscience de gauche. Peut-on se risquer à introduire une dissonance dans ce concert de louanges ?

Républicain, laïc, socialiste, ami des francs-maçons, époux d’ une féministe…

Résumons d’abord sa biographie. Robert Badinter n’est pas un « français de souche », comme disait François Hollande : ses parents sont des Juifs de Bessarabie naturalisés en 1928 (source : wikipédia). Né en France, il a fait ses études de droit et est entré au barreau. Par la suite il a été garde des sceaux et président du Conseil constitutionnel et son œuvre principale a été la suppression de la peine de mort. Il a beaucoup d’atouts pour plaire ( enfin tout dépend à qui)  républicain, laïc, socialiste, ami des francs-maçons, époux d’ une féministe…

En considérant la carrière de Robert Badinter, l’on peut se demander si un bon avocat est celui qui fait acquitter les innocents ou celui qui fait acquitter des coupables. C’est plutôt dans ce second lot que l’on doit le ranger. Et, si Robert Badinter n’a pas toujours réussi à imposer la relaxe de ses clients à la barre, sa promotion comme garde des sceaux a parfois permis s’y remédier. Ainsi, dans l’affaire de Madame von Opel, héritière d’une grande famille allemande tombée dans le trafic de stupéfiants, il n’avait pu éviter une condamnation en tant qu’avocat, mais il fit accorder une grâce présidentielle à sa cliente en tant que garde des sceaux. Egalement, lors de son passage au ministère de la justice, il fit libérer un grand nombre de délinquants que les policiers surnommèrent par dérision les « badinters. » L’on retrouve là à la foi le défenseur né et l’homme de gauche : l’on sait que tous les républicains ne sont pas des bandits, mais que tous les bandits sont républicains…

Nombre de criminels doivent leur vie à Badinter

Reste son grand œuvre, la suppression de la peine de mort sans peine définitive de remplacement. Nous ne discuterons pas ici du bien-fondé ou non de la peine capitale, car les avis sont partagés sur ce point (un aspect reste cependant indiscutable : cette peine est la seule qui empêche absolument la récidive). Quoi qu’il en soit, nombre d’assassins, de violeurs et d’auteurs de tortures doivent la vie à Robert Badinter depuis l’abolition de la peine de mort, et la disparition de cet humaniste a dû être ressentie douloureusement dans les prisons (où il avait voulu fermer les quartiers de haute sécurité). Actuellement nombre de faits divers douloureux montrent aux Français que l’absence d’élimination des criminels ne profite qu’à ceux-ci et que la peine de mort est désormais réservée aux honnêtes gens et aux enfants avortés.

Après de tels exploits, il n’est pas surprenant que le Président Macron ait parlé d’une future panthéonisation qui permettrait à Robert Badinter de rejoindre tant d’autres illustrations de la pensée républicaine. Il est cependant dommage que l’on n’ait pas la place d’y inhumer aussi les victimes de criminels récidivistes.

Jean Cazaubon

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