Il ne fait aujourd’hui plus aucun doute que la dernière loi de programmation militaire est caduque avec l’annonce des nouvelles restrictions budgétaires. Depuis ses révélations, le chef des armées et aussi président de la République, François Hollande se tait malgré ses promesses de sanctuariser le budget de la Défense. Le malaise est grandissant dans les états-majors qui sont bien décidés à manifester leur désaccord. Depuis ces dernières années, la France est incapable d’avoir une Défense adaptée aux ambitions qu’elle prétend se donner et on a l’impression d’arriver dans une impasse qu’on a voulu retarder le plus longtemps possible.

Hollande est fier d’annoncer au monde que la France se bat contre le terrorisme au Mali et qu’elle vient sauver des populations en Centrafrique. C’est ça la France et c’est beau. On en viendrait presqu’à croire que nous sommes retournés aux plus grandes heures des victoires militaires du roi Louis XIV. D’ailleurs à cette époque, les guerres étaient un véritable gouffre financier pour le budget de l’état. La force de la France fait peur et elle est capable d’engager des guerres un peu partout dans le monde. Pourtant entre les bombardements sur la Libye en 2011 et la menace de frappes sur la Syrie deux ans plus tard, la donne a déjà changé.  On n’est plus aussi fort mais on veut le faire croire. Et c’est bien ce qui est paradoxal. Alors qu’on continue d’intervenir aux quatre coins du monde, on ne cesse de baisser petit à petit, lentement mais sûrement, le budget de la Défense. Le constat est le même dans de nombreux pays européens et la dernière Eufor-RCA a montré que c’est bien toute l’UE qui était incapable d’avoir une politique de défense cohérente. Dans le même temps, la Russie et la Chine ne cessent de s’armer et elles sont en passe de devenir les puissances militaires de demain, profitant du déclin des Occidentaux.

C’est un peu le principe du  « ça passe ou ça casse ». La débrouillardise française aidant, les militaires français font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont sur le terrain. D’ailleurs nos politiques n’ont jamais manqué de vanter le professionnalisme de nos armées. Ils espèrent toujours, dans un coin de leur tête, qu’on pourra continuer d’agir ainsi i-e d’agir au-dessus de ses moyens. Après tout si ça marche, pourquoi ne pas faire des économies dans un secteur où l’on sait que le personnel ne provoquera pas de mouvements sociaux ? C’est bien pratique mais on risque d’arriver à un point de non-retour. Il serait temps d’en prendre conscience et d’arrêter de partir en guerre la fleur au fusil alors que nous n’avons ni les moyens, ni le matériel adéquat. Acceptons que la France ne soit plus ce qu’elle était ou alors changeons de politique mais cette situation ne pourra pas durer éternellement sans risquer de mettre en péril nos propres troupes. Cela ferait sans doute mal aux egos mais c’est tout simplement la réalité.

Alors à quand un vrai débat sur la politique de Défense et ses ambitions ? Quand les politiques ouvriront-ils les yeux devant la réalité ? Il n’y a pourtant que deux solutions : soit on n’a plus les moyens et on arrête de s’engager dans des conflits-bourbiers de longue durée, soit on se les donne. Mais il faudra arrêter un jour de continuer aveuglément sur la même lignée, sans vouloir voir la réalité en face : on ne peut plus !

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement

Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

3 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Les mieux notés
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

Abonnez-vous à CARITAS !

Le numéro 1 de la tout nouvelle revue Caritas est en vente sur MCP !

Militez,

En achetant le n°1 de CARITAS : Lutter contre la haine anticatholique

En s’abonnant à cette nouvelle revue : la revue CARITAS !