« Si l’Italie cesse d’être le camp de réfugiés en Europe et le seul point de débarquement pour les petits bateaux et péniches, je serai heureux. »

Ainsi, le leader de la Ligue Matteo Salvini commente le nouveau plan de migration, annoncé par Ursula von der Leyen, qui prévoit l’abolition du traité de Dublin.

« Nous le demandons depuis des années, poursuit Salvini. Quand j’étais au gouvernement je n’ai pas attendu que les règles changent et j’ai fermé les ports. Ce gouvernement, en revanche, a ouvert les ports, nous espérons qu’ils s’arrêteront car alors les Italiens ont des problèmes. »

Cette abolition, demandée à plusieurs reprises notamment par les pays les plus concernés, l’Italie et la Grèce, en première ligne sur le front des débarquements, s’est toujours trouvée confrontée à l’opposition du Conseil de l’Union européenne (l’organe où les gouvernements des États nationaux sont représentés).

L’Union Européenne tend à l’abolition du traité de Dublin. Telle est du moins l’intention de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui, dans son premier discours sur l’état de l’Union européenne (UE), hier 16 septembre devant le Parlement européen à Bruxelles, a déclaré que le système actuel de gestion des flux migratoires devait être modifié dès que possible.

 « Le Traité de Dublin sera remplacé par une nouvelle gouvernance européenne de la gestion de l’immigration, et aura une structure commune d’asile et de rapatriement, et aura également un mécanisme de solidarité très fort et incisif », a déclaré Ursula von der Leyen. Elle a annoncé son intention de remplacer le règlement par une série de mesures qu’elle présentera le 23 septembre, un jour avant le Conseil européen, la réunion des chefs d’État et de gouvernement de l’UE, prévu le 24 septembre.

La Convention de Dublin a été signée en 1990 et a été réformée deux fois (la dernière en 2013), mais elle est largement considérée comme inadéquate aux flux actuels et un nouvel accord est attendu par de nombreux pays, en première ligne l’Italie et la Grèce. Les règles actuelles obligent les migrants à rester dans l’État requis et ne prévoient la réinstallation que de 160 000 personnes. L’hébergement et l’évaluation de chaque demande de protection internationale pèsent sur le dos du pays dans lequel le « migrant » clandestin est entré dans l’Union européenne.

En 2015, la chancelière allemande Angela Merkel a annulé la législation pour accueillir 900 000 réfugiés, principalement des Syriens. Le nouveau traité que la Commission européenne proposera sera basé, tout d’abord, sur une distinction claire entre ceux qui ont le droit de rester et ceux qui doivent être rapatriés.

La présidente allemande de la Commission européenne a également déclaré qu’il y aura une discussion, qu’il y aura des points d’accord et des points de désaccord, mais aussi que les résultats devront arriver. « Sauver des vies en mer est un devoir, et les gouvernements qui font plus et sont plus exposés aux flux doivent pouvoir compter sur la solidarité européenne », a- t-elle ajouté.

« J’attends une contribution de tous les pays membres. La migration est un défi européen et toute l’Europe doit faire sa part. »

Son objectif est double : d’une part construire « des frontières extérieures solides et des voies légales de migration », d’autre part garantir que « ceux qui ont droit à l’asile seront intégrés » dans nos sociétés.

Que le traité de Dublin soit à réformer, à abolir, est effectivement une nécessité pour les pays frontaliers soumis à de fortes vagues migratoires, nécessité demandée régulièrement par les mouvements souverainistes. On peut donc saluer cette prise de conscience de la présidente de la Commission européenne. Mais, abolir le traité de Dublin tout en continuant à entretenir un appel d’air visant à favoriser l’arrivée de migrants sur le sol européen, ne règlera en aucune façon le problème fondamental de l’invasion migratoire ni n’empêchera des tragédies comme celle du l’incendie destructeur du camp de Moria, sur l’île grecque de Lesbos le 9 septembre dernier. Sans mettre en place une politique européenne ferme contre l’immigration clandestine, le débat sur l’immigration, et les problèmes sécuritaire, sanitaire, économique qu’elle engendre, n’auront jamais de fin.

Francesca de Villasmundo 

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