Inattendu, cet étalage d’insanités qui, depuis le 14 février, éclabousse en France toute la classe politique. Pas seulement le parti des « copains En marche », à l’assaut du pouvoir ou entre deux parties fines, mais tous. Tous ceux qui crient au scandale, aujourd’hui, parce qu’ils savent qu’un jour ce pourrait être leur tour. A la vitesse de la lumière, les ténèbres se sont abattues sur les donneurs de leçons : celui qui tançait, avec une morgue de « tête à claques » l’honnête François Fillon pour deux ou trois costumes chics – quand une autre gloire de la « socia-lie » en aurait reçu pour 500.000 euros d’un grand nom de la couture – se retrouve cul nu, au vu de tous les badauds de la toile, et pas seulement de Paris ! Sa vie est brisée, pour un temps. Inattendu mais pas étonnant.

« Tel père, tel fils », dit-on d’une famille. Ici, l’ancien porte-parole du gouvernement ( et précédemment collaborateur de Dominique Strauss Kahn), victime de l’illégale et calamiteuse divulgation de ses propres agissements, renvoie immanquablement à celui qui l’a fait roi : carrière, pouvoir, argent, opulence, protection absolue, impunité. Et l’on peut se demander si le russe, présumé coupable, n’aurait pas cherché à l’intimider, cet autre, avant de l’humilier plus. « On n’est pas des moines » se défendait un homme politique ces derniers jours. Justement, un président reste un homme et n’est pas nécessairement sans reproches, qu’ils soient de cette nature ou d’une autre. Jamais n’aura sonné plus juste cette sagesse antique : « la femme de César doit être irréprochable ». Pas seulement Brigitte, tous les ministres.

C’est déjà oublié, mais deux jours plus tôt (Le Monde du 12 février), cet autre revendiquait avec aplomb, comme par révélation républicaine, le droit absolu au blasphème ! « La loi est claire : nous avons le droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer la religion ». Et d’ajouter : « l’ordre républicain n’est pas l’ordre moral, ce qui est interdit, c’est l’appel à la haine, l’atteinte à la dignité ». Ça va loin, très loin. Si l’on s’en tient à la définition du Robert, proclamer le « droit de proférer des blasphèmes », c’est s’engager à protéger, les faire protéger par Justice et Forces de l’ordre ceux qui profèrent « des paroles qui outragent la Divinité, la religion »… Pas moins. Qu’en ont dit les évêques ?

L’Amérique a eu son « Monicagate ». Avec cette engeance de parvenus intouchables, la France aura-t-elle son « Benjamingate » ?
Dans le Robert : «Engeance : personnes méprisables ou détestables. Ex : Quelle sale, quelle maudite engeance ». Et … qui s’exhibe, il s’agit de cela, (on pourrait même forger le néologisme « sex-hiber »), est punissable par l’article 222-32 du code pénal d’un an de prison et 15.000 euros d’amende. Pas moins. Evidemment, ici il est trop tôt pour savoir si les éléments constitutifs d’une telle infraction sont réunis ou non. Le seraient-ils jamais que la Justice, pour l’heure, est sur la piste de la vengeance présumée. De qui et contre qui ? A suivre.

Bien ou mal, on est dans la situation de l’arroseur arrosé. Celui qui revendiquait hier, pour tous, de par la loi, le droit au blasphème est aujourd’hui outragé en retour, humilié comme jamais, dans la personne de son plus proche collaborateur, le dauphin qu’il voulait installer à la Mairie de Paris. Imprévisible retour des choses. Bien ou mal, cela fait un trublion de moins auquel les militaires de la Garde Républicaine, des officiers, auront à rendre les honneurs, sabre au clair, sur le perron du Palais présidentiel.

Reste à savoir pourquoi lui, pourquoi maintenant, pour le compte de qui ? Du coup, les grands procès qu’on attendait risquent de moins captiver. S’ouvriront-ils, et … à la bonne date ?

Au final, il reste que l’autorité en a pris un coup : une autorité qui n’est pas respectable est une calamité. Un coup au prestige de la France car « c’est être d’autant plus misérable qu’on est tombé de plus haut » (Pascal).

Edmond RENÉ

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