
« La migration volontaire des Gazaouis ne peut se produire qu’avec Netanyahu et Trump », a écrit le ministre israélien de l’Innovation, Gila Gamliel, en publiant une vidéo montrant des stations balnéaires, des yachts et des gratte-ciel. « Nous ou eux », l’avenir d’Israël à Gaza suscite des accusations de nettoyage ethnique.
La ministre israélienne de l’Innovation, Gila Gamliel publie une vidéo sur le futur de Gaza : station balnéaire de luxe
La ministre israélienne de l’Innovation, Gila Gamliel, a suscité la controverse en publiant sur X une vidéo générée par l’IA qui imagine un futur Gaza radicalement transformé : des ruines du présent émerge une station balnéaire de luxe, peuplée de complexes hôteliers, de yachts, de vie nocturne et de gratte-ciel futuristes, dont une Trump Tower.
La vidéo, qui utilise un style de propagande similaire à celui diffusé il y a quelques mois par Donald Trump, montre également le Président américain lui-même et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou se promenant souriants le long du front de mer, aux côtés de Melania Trump, sous les applaudissements et les feux d’artifice. Gamliel a écrit : « La migration volontaire des Gazaouis ne peut se faire qu’avec Netanyahou et Trump », accompagnant le message du slogan « Nous ou eux ! ». Cette phrase a suscité de vives critiques, de nombreux commentateurs l’accusant d’incitation au nettoyage ethnique.
חשיפה : כך עזה תראה בעתיד.
הגירת עזתים מרצון רק עם טראמפ ונתניהו.זה אנחנו או – הם !
לינק לתוכנית ההגירה מרצון מעזה שהגשתי לקבינט בשבוע הראשון למלחמת ‘חרבות ברזל’ 13.10.23 בתגובה הראשונה. pic.twitter.com/kdPXcONmQl
— גילה גמליאל – Gila Gamliel (@GilaGamliel) July 22, 2025
La ministre israélienne a joint à son message controversé sur X un document de neuf pages intitulé « Alternatives à une directive politique pour la population civile de Gaza », qui, selon elle, a déjà été soumis au gouvernement. Ce plan explore diverses options pour l’avenir de la bande de Gaza, notamment le transfert temporaire ou permanent de la population civile vers des zones sûres à l’intérieur ou à l’extérieur de Gaza ; la création d’une zone humanitaire sous contrôle international ; la gestion de la population confiée à des entités arabes ou à des organismes internationaux ; et la mise en place d’une administration militaire intérimaire par Israël. Le texte, tout en reconnaissant les contraintes du droit international humanitaire, prend également en compte les risques juridiques potentiels, tels que l’accusation de crimes de guerre en cas de recours à des mesures extrêmes comme le déplacement forcé.
Israël discute du transfert forcé des Palestiniens hors de Gaza
Cette vidéo survient après le passage, la semaine dernière, à Washington de David Barnea, directeur de l’agence d’espionnage israélienne, le Mossad. Il a été demandé à l’envoyé de la Maison Blanche, Steve Witkoff, l’aide des Etats-Unis afin de convaincre les pays d’accueillir des centaines de milliers de Palestiniens de Gaza, ont indiqué à Axios deux sources proches du dossier. Il a notamment souligné qu’Israël avait discuté en particulier avec l’Éthiopie, l’Indonésie et la Libye. Tout ceci corrobore l’hypothèse que le transfert des Palestiniens hors de Gaza est bien dans les plans de Netanyahu et de son gouvernement.
Sur le théâtre de guerre à Gaza, la situation reste terrible. Les forces de défense israéliennes se sont complètement retirées de la zone sud de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, après seulement trois jours d’opérations. Selon des sources palestiniennes, ce retrait a causé de graves dommages aux infrastructures civiles et aux terres agricoles. Sur le plan diplomatique, les médiateurs qataris et égyptiens ont reçu une réponse du Hamas à leur dernière proposition de cessez-le-feu et de libération des otages, mais selon des sources proches des négociations, cette réponse a été jugée insatisfaisante par la partie israélienne, jamais contente. « Le Hamas continue de poser des conditions irréalistes », ont déclaré des sources israéliennes, ajoutant que l’équipe de négociation se trouve actuellement à Doha pour poursuivre les discussions.
Les « Hunger Games » version palestinienne, soldat de Tashal tirant sur Gazaouis affamés, se poursuivent
Pendant ce temps, le bilan des morts dans la bande de Gaza continue d’augmenter. Selon le ministère de la Santé, contrôlé par le Hamas, les attaques israéliennes des dernières 24 heures ont fait 113 morts et 534 blessés. Parmi les victimes, au moins 34 personnes faisaient la queue pour recevoir de l’aide humanitaire. Quant à la famine devenue endémique en raison du blocus de l’aide humanitaire imposé par Israël et subi par la bande de Gaza, elle est toujours utilisée comme arme de guerre pour forcer les Gazaouis au départ. Les « Hunger Games » version palestinienne, soldat de Tashal tirant sur Gazaouis affamés, se poursuivent. De plus en plus de voix s’élèvent contre ce traitement inhumain sans pourtant que l’État hébreux n’y mette un terme.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré que le pays était « très proche » d’atteindre les objectifs de guerre qu’il s’était fixés après l’attaque du 7 octobre, mais a souligné la nécessité d’une action décisive sur les deux derniers fronts actifs : Gaza et le Yémen. Et cela fait quelques 20 mois que le gouvernement de Netanyahu déclare « être proche d’atteindre les objectifs » sans jamais les atteindre… l’objectif étant la migration, non pas volontaire mais forcée, hors de Gaza de tous les Gazaouis.
Francesca de Villasmundo
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