Dans la bande palestinienne la fiction Hunger Games devient une réalité. « C’est un champ de bataille » : les soldats de Tsahal ont reçu l’ordre de tirer délibérément sur des Gazaouis non armés attendant de l’aide humanitaire.
Quand la science-fiction devient réalité…à Gaza : Hunger Games version palestinienne
Quand la science-fiction devient réalité…à Gaza. Certains lecteurs se souviendront de cette terrible série de films américains, pas si vieille que cela, intitulée Hunger Games, décrivant les aventures d’une jeune fille nommée Katniss Everdeen qui doit participer aux Hunger Games, un combat à mort télévisé dans lequel 24 adolescents sont contraints de s’entretuer afin de divertir les dirigeants d’un régime totalitaire.
Un nouvel opus peut être rajouté à la série : Hunger Games version palestinienne, filmée en réel, affamés Gazaouis à la recherche de nourriture tirés comme des lapins par soldats de Tsahal, les deux clans protagonistes centraux de ce drame humain sans fin qui se déroule sous les yeux ébahis et la voix silencieuse de la bien-pensance universelle et d’un Occident dévoyé, castré depuis la 2nde Guerre Mondiale : touche pas à Israël est le maître mot quoi qu’il fasse, même un massacre…
A Gaza, les Hunger Games tuent des dizaines de Gazaouis qui affluent vers les centres d’aide humanitaire en quête de nourriture
A Gaza, les Hunger Games, c’est-à-dire la dynamique perverse des meurtres intentionnels de Gazaouis qui affluent vers les centres d’aide humanitaire en quête de nourriture, sont authentiques, véridiques, télévisés, commentés 24 h sur 24 sur les chaines d’infos en continu. Divertissent-ils les dirigeants de l’État hébreux ? Qui sait… Mais s’ils ne divertissent pas, ils ne cessent pas pour autant, et tous nos silences sont une complicité. Ce massacre, qui tue des dizaines d’innocents chaque jour, à seulement une heure et demie de route de Tel-Aviv, se déroule dans l’ombre et sans aucun intérêt public. Rares sont ceux qui s’en soucient, rares sont ceux qui le signalent et rares sont ceux en Israël qui en sont choqués. Sans innocents dans la bande de Gaza, nul besoin de compassion pour ses habitants, de toute façon.
« Le monde réagit avec une relative consternation en voyant tant de personnes désespérées ramper sur le sable pour tenter de se sauver, tandis que résonnent le rugissement des mortiers et des mitrailleuses des chars » explique Haaretz.
Si on peut ne pas partager toute la ligne éditoriale de ce quotidien de gauche israélien, faut-il lui reconnaître le courage de dénoncer le régime de Netanyahu et son nettoyage de la bande de Gaza, qu’Haaretz appelle « ethnique ».
« C’est un champ de bataille » : les soldats de Tsahal ont reçu l’ordre de tirer délibérément sur des Gazaouis non armés attendant de l’aide humanitaire, écrit Haaretz. MPI relayait cette information fin juin :
« Le journal israélien Haaretz a rapporté que des officiers et des soldats israéliens ont déclaré avoir reçu l’ordre de tirer sur des foules non armées près des sites de distribution alimentaire à Gaza, même en l’absence de menace. Le ministère de la Santé de Gaza rapporte que ces attaques – qui sont des crimes de guerre – ont tué plus de 500 Palestiniens depuis mai. »
Gideon Levy dans Haaretz : « Israël commet-il un génocide à Gaza ? Il existe désormais des preuves irréfutables. »
Le procureur militaire à demander un réexamen des incidents pour d’éventuels crimes de guerre, selon cette enquête bien documentée de Haaretz.
Gideon Levy dans Haaretz précise sans fioritures :
« Israël commet-il un génocide à Gaza ? Il existe désormais des preuves irréfutables. »
« Ce qui se passe dans ces endroits depuis plusieurs semaines ne peut être qualifié que de génocide », poursuit Levy.
« Génocide dans son intention, génocide dans son objectif, génocide dans son ampleur, génocide pour le génocide. »
Et Gideon Levy de dévoiler les dessous de ce massacre :
« […] Les soldats des Forces de défense israéliennes ont reçu l’ordre de tirer pour tuer en masse les affamés. Des foules qui se rassemblent à cause d’un mélange de folie et de perversion, ce qui a conduit Israël à supprimer les agences de l’ONU dédiées à cet objectif et expertes dans leur remplacement par une mystérieuse et monstrueuse organisation américano-israélienne à tendance évangélique [dirigée par le pasteur évangélique Johnnie Moore, fervent partisan du Grand Israël messianique, ndlr]. »
Le blog de géo-politique italien Inside Over précise que « Cette organisation a décidé que deux millions de personnes affamées peuvent se contenter de seulement quatre points de distribution ouverts une heure par jour, et que l’ordre doit être maintenu, comme la file d’attente pour les visas à l’ambassade américaine à Tel-Aviv. Apparemment, deux millions de personnes affamées et démunies, qui n’ont plus rien à perdre, se comportent différemment de la foule joyeuse et insouciante des demandeurs de visa à Tel-Aviv. L’expérience humaine de masse a échoué [ou peut-être parfaitement réussi… ndlr] et l’armée la plus morale du monde a trouvé une solution : tirer à balles réelles sur la foule pour maintenir l’ordre. »
Gaza est devenu un camp de la mort
Depuis qu’Haaretz a sonné l’alarme, des voix commencent tout de même à s’élever contre ces Hunger Games palestiniens. Même la présidente de l’Union Européenne, Ursula von der Leyen a décidé d’intervenir avec une dureté inhabituelle, déclarant que la situation humanitaire à Gaza est « abominable et insoutenable ».
« Qui sait pourquoi elle a décidé d’intervenir si durement après deux ans de complicité avec le génocide, se demande, un peu ironiquement, Inside Over : « peut-être doit-elle dissimuler le fait que l’UE a une fois de plus reporté la décision d’agir contre Israël ; peut-être craint-elle d’être submergée par le Nuremberg médiatique, et espérons-le pas seulement par le Nuremberg médiatique, qui s’ouvrira lorsque la guerre sera terminée et que les horreurs de Gaza crieront au ciel encore plus fort qu’aujourd’hui ; peut-être le vent a-t-il tourné et sait-elle que l’abattoir pourrait fermer ses portes, pour que, comme d’habitude, elle rentre dans le rang ; ou, plus probablement, une combinaison de tout cela. »
Malheureusement, Netanyahou et ses proches n’ont aucune intention de baisser les bras. Et Gaza est devenu un camp de la mort…
Francesca de Villasmundo
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