Quelle mouche a donc piqué le pape argentin ? On le sait imprégné de modernisme, être un néo-protestant par sa praxis, vanter vaccins et gadgets mondialistes, se vouloir inclusif, et le voilà pourtant poussé par l’aiguillon du locataire exclusif : depuis lundi 22 mars dernier, les messes privées, sans fidèles, sont interdites dans les chapelles latérales supérieures de la basilique Saint Pierre de par la volonté du pape argentin.

C’est par une lettre de la Secrétairerie d’État du Vatican que ces nouvelles dispositions sont entrées en vigueur. Catholic News Agency (CNA) écrivait le 12 mars dernier :

« Dans le cadre des nouvelles mesures, tous les prêtres pourront participer à une série de concélébrations pré-listées : à 7 heures et 8 heures dans la chapelle du chœur ; et à 7 h 30 et 9 h à l’autel de la chaire de Saint Pierre. Toutes les autres messes restent programmées comme elles l’ont été jusqu’à présent, bien que l’horaire de la messe du dimanche puisse changer. Le jour de la fête d’un saint dont les reliques se trouvent dans la basilique, l’une des messes peut être célébrée à l’autel dédié à ce saint. Les mesures stipulent également que les messes aient des lecteurs et des chantres. Autre changement : la messe offerte sous la forme extraordinaire du rite romain sera limitée à la chapelle Clémentine de la grotte du Vatican. »

Settimo Cielo, le blog du vaticaniste Sandro Magister précise de son côté qu’en même temps que les messes privées sont interdites, « seules quatre messes collectives sont autorisées par jour, en des lieux et à des horaires prédéfinis ».

D’après les informations obtenues par CNA, cette interdiction, pour le moins saugrenue dans la plus grande église de la Chrétienté où affluent de nombreux prêtres et pèlerins du monde entier, n’est pas motivée par les restrictions imposées à cause du covid-19 mais semble devoir être permanente.

Différents prélats ont protesté contre ce nouvel état de fait : les cardinaux Burke, Müller et Brandmüller, et dernièrement le cardinal Robert Sarah, depuis le 20 février préfet émérite de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements :

« Je prie humblement le Saint-Père d’ordonner le retrait des récentes normes édictées par la secrétairerie d’État, qui manquent à la fois de justice et d’amour, ne correspondent ni à la vérité ni au droit, ne facilitent pas mais mettent plutôt en danger le décorum de la célébration, la pieuse participation à la messe et la liberté des enfants de Dieu. »

Le cardinal Guinéen vient en soutien à ses trois autres confrères en évoquant leur contribution :

« L’excellent canoniste qu’est le cardinal Burke a souligné les problèmes juridiques considérables, ainsi que d’autres considérations utiles.

« Le cardinal Müller a également relevé un certain manque de compétence, c’est-à-dire d’autorité, de la part de la secrétairerie d’État pour rendre la décision en question. Son Eminence, qui est un théologien célèbre, a également fait quelques références rapides mais substantielles à certaines questions théologiques pertinentes.

« Le cardinal Brandmüller s’est concentré sur la question de la légitimité d’un tel usage de l’autorité et a également émis l’hypothèse – basée sur sa sensibilité de grand historien de l’Église – que la décision sur les messes dans la basilique pourrait représenter un « ballon d’essai » en vue de futures décisions qui pourraient affecter l’Église universelle. »

S’en suit une longue liste d’arguments en faveur de la messe privée, en majorité fondés sur le concile Vatican II.

Et c’est là où la contradiction survient : malheureusement le cardinal Sarah, et on peut se douter que ce n’était pas sa première intention puisqu’il est attaché à Vatican II-, révèle pourtant le nœud du problème qui est, encore et toujours, ce dernier concile. Fondement de ses arguments, il est aussi le fondement des arguments adverses. Le cardinal Sarah est en effet bien obligé d’admettre que « le Concile Vatican II a clairement manifesté la préférence de l’Église pour la célébration communautaire de la liturgie. La constitution Sacrosanctum concilium enseigne au n°27 : ‘’Chaque fois que les rites, selon la nature propre de chacun, comportent une célébration communautaire avec fréquentation et participation active des fidèles, on soulignera que celle-ci, dans la mesure du possible, doit l’emporter sur leur célébration individuelle et quasi privée.’’ »

Et si l’ancien préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements relativise cette injonction en écrivant qu’ « immédiatement après, dans le même paragraphe les Pères conciliaires – prévoyant sans doute l’usage qu’on aurait pu faire de leurs déclarations après le Concile – ajoutent ‘’Ceci vaut surtout pour la célébration de la Messe (bien que la Messe garde toujours sa nature publique et sociale), et pour l’administration des sacrements.’’ Donc la Messe, même si elle n’est célébrée que par le prêtre seul, n’est jamais un acte privé et ne constitue pas pour autant une célébration moins digne », il est difficile de ne pas voir une corrélation entre le souhait du Concile de privilégier la messe collective et la nouvelle règle édictée par la Secrétairerie d’État du Vatican, Jorge Maria Bergoglio régnant, pape intrinsèquement conciliaire s’il en est.

Faire avancer la révolution conciliaire, grâce à une praxis toujours plus progressiste, néo-moderniste et néo-protestante, est son dada, sa mission, sa passion, la mouche qui le pique… Et les lamentations devant le mur bergoglien des conservateurs conciliaires (qui veulent bien le concile mais pas les excès auquel il mène en toute logique) semblent le laisser de marbre…

Francesca de Villasmundo

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