Philippe Glogowski est un auteur complet de bande dessinée, à la fois scénariste et dessinateur. Il a autrefois travaillé pour le journal Spirou avant de se faire un nom dans les bandes dessinées historiques. Pour cet album Les Invalides, il renoue sa collaboration avec le scénariste Guy Lehideux, les deux artistes ayant régulièrement collaboré à la réalisation de BD historiques et militaires publiées aux éditions du Triomphe.
Un souhait de Louis XIV pour les corps et les âmes de ses vétérans
C’est par une ordonnance du roi Louis XIV que naît l’Hôtel National des Invalides, destiné à recevoir “tous les officiers et soldats tant estropiés que vieux et caduques”. A peine achevé en 1674, il accueille ses premiers pensionnaires. Tous y sont habillés, logés et nourris. En 1678 se termine la construction de “l’église des soldats”, prolongée plus tard par “l’église royale” pour y accueillir le roi à proximité de ses valeureux soldats. Cet édifice est aujourd’hui appelé cathédrale Saint Louis des Invalides et fait office de siège du Diocèse des Armées.
C’est que Louis XIV avait aussi le souci des âmes de ses vétérans. L’une des principales missions officielles de l’établissement étant de les préparer à une mort chrétienne, ils étaient tenus d’assister à la prière du matin, ainsi qu’à la messe et aux vêpres le dimanche, sous peine de sanctions.
Mais veiller à la santé des vieillards, infirmes et blessés de guerre est aussi la vocation de l’hôtel des Invalides et la médecine pratiquée sur place y acquiert une renommée internationale. Une école de chirurgie y verra même le jour et fonctionnera jusqu’à la révolution de 1789.
Louis XIV aimait beaucoup se rendre à l’Hôtel des Invalides et aller à la rencontre de ces militaires vétérans. Il accorda même aux plus valides le privilège officiel d’y assurer sa sécurité comme lors de sa visite en grand apparat le 28 août 1706 où six cents invalides en armes constituèrent sa garde.
Outre les exercices militaires pour les plus valides, des ateliers sont également organisés sur place dans des domaines variés : cordonnerie, serrurerie, réparation d’armes, de mobilier, calligraphie, enluminure,…
Renommée internationale
La renommée de l’Hôtel des Invalides est telle que plusieurs souverains étrangers (dont le Tsar Pierre le Grand) viennent le visiter.
La révolution vient également bouleverser ce lieu : tout ce qui de près ou de loin rappelle la monarchie y est saccagé, tandis que tous les biens de l’église sont pillés.
C’est ensuite Napoléon qui gagne l’affection des vétérans installés aux Invalides. Et, en décembre 1840, Louis-Philippe fait organiser une cérémonie grandiose pour le retour des cendres de Napoléon en France. L’impressionnant char funèbre rejoint… les Invalides. Quelques mois plus tard, c’est Napoléon III qui fait placer dans cinq cercueils emboités les restes de Napoléon, reposant dans la crypte de l’église des Invalides.
Après la guerre de 1870-71, l’Hôtel des Invalides se transforme progressivement en musée de l’armée.
Juin 1940, l’armée allemande occupe Paris. Et quelques mois plus tard, ce sont les cendres de l’Aiglon qu’Hitler fait transférer aux Invalides.
Devenu panthéon militaire, l’Hôtel des Invalides accueille ensuite les inhumations de plusieurs grands militaires français de la Seconde Guerre mondiale, puis devient le haut lieu des cérémonies militaires présidées par le chef de l’Etat.
Cette bande dessinée retrace admirablement bien l’histoire de cet Hôtel des Invalides, de sa création jusqu’à nos jours, avec un dessin soigné et un scénario rigoureux. Nul doute que cet album fera un beau cadeau à mettre aux pieds du sapin de Noël.
Les Invalides, Philippe Glogowski (dessin) et Guy Lehideux (scénario), éditions du Triomphe, 48 pages, 16,90 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur
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