Le monde a changé depuis mai 68 : alors qu’à l’époque bénie des Trente Glorieuses, quelques jeunes bourgeois riches en mal de sensations fortes se donnaient l’air de libéraux-libertaires décomplexés et mettaient le bazar dans les facs, avec la connivence d’un gouvernement qui avait su frapper en Algérie des manifestants pacifiques mais laissait faire à Paris la contestation estudiantine, aujourd’hui le blocage des universités par des ignares boutonneux et paresseux, contre la réforme de l’accès à la fac qui ne les concerne décidément pas, n’attire pas les sympathies.

Les temps sont durs, le chômage fait peur, et la majorité des jeunes veulent passer leurs examens et le font savoir. Et Macron, dont le gouvernement est incapable de venir à bout des zadistes de Notre-Dame-des-Landes, en profite pour redorer son blason en montrant de la fermeté face aux étudiants contestataires : il a expliqué, lors du Conseil des ministres vendredi, que « le défi pour les prochains jours » dans les universités sera « de permettre la tenue des examens dans de bonnes conditions », a rapporté le porte-parole du gouvernement. Il a ajouté que d’éventuelles évacuations se décideraient « au cas par cas ». Une intervention policière pourrait ainsi prochainement être programmée pour débloquer le campus principal de Montpellier-III, selon le préfet de l’Hérault.

Ainsi, au grand scandale des bobos de gauche et autres faux insoumis au système, les forces de l’ordre ont lancé vendredi matin une vaste opération pour lever le blocage de l’université de Tolbiac, à Paris, lieu emblématique de cette révolte de sales gosses socialisants qui voudraient obtenir leurs examens sans en ficher une et vivre aux crochets de la société.

Au moins une centaine de CRS ont pénétré à 5h du matin sur le site, une tour de 22 étages occupée depuis le 26 mars, essuyant notamment des jets de bouteilles de verre et autres projectiles dans une ambiance très tendue. La préfecture de police a annoncé à 6h la fin de l’intervention, qui s’est soldée par une interpellation pour outrage et rébellion, en précisant que l’opération s’est déroulée « dans le calme » et sans « incident ».

Cette intervention avait été réclamée par dès le 9 avril par Georges Haddad, président de l’université Paris-1 dont dépend Tolbiac, inquiet de la situation sur place après la découverte de cocktails molotov sur le site.

Cette évacuation pourrait sonner la fin de cette révolte de vandales et d’incultes patentés. Il reste cependant encore des universités bloquées : celle de Toulouse-Jean-Jaurès, qui concerne beaucoup plus d’étudiants que Tolbiac, se poursuit, de même que celles de Montpellier ou de Rennes-II. De même à Nantes. Poitiers et Rouen qui sont momentanément fermées sur décision administrative. Quant à Nanterre, qui a été évacuée, le site est à nouveau bloqué par décision d‘une assemblée générale qui n’a réuni que « 5,4% des étudiants ». Représentative donc d’une mince, mince, minorité. De même, les Sciences Po de Paris, Rennes et Lille étaient de nouveau partiellement bloqués vendredi.

Gageons que toute cette petite effervescence, comme au temps de mai 68, prendra fin de toute façon à l’arrivée des grandes vacances : le fare-niente sur la plage tend les bras à ces étudiants somme toute bien conformistes !

Francesca de Villasmundo

 

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