24 février 2022, la Russie lançait « l’opération militaire spéciale » russe en Ukraine. A quelques jours de ce premier anniversaire, Vladimir Poutine a prononcé un discours devant la nation à Moscou, mardi matin 21 février 2023, dans lequel il a réaffirmé sa volonté de poursuivre l’opération et a porté de graves accusations contre l’Occident : « Le but de l’Occident est de conduire la Russie à une défaite stratégique, ils veulent nous éliminer pour toujours. Ils ne se rendent pas compte que l’existence même de la Russie est en jeu ».

Vladimir Poutine a commencé son discours en évoquant la situation de « l’opération militaire spéciale » russe en Ukraine

Le discours sur l’état de la Nation était très attendu tant en Russie qu’à l’étranger. Le président de la Fédération de Russie Poutine s’est exprimé devant les parlementaires russes réunis : c’était le premier discours de ce type depuis le début de l’invasion. Généralement cet exercice est un événement annuel au cours duquel le président russe fait le point sur la situation politique, économique et sociale du pays, mais l’année dernière il n’a pas eu lieu : le dernier remonte à avril 2021. Le discours a eu lieu quelques jours avant le premier anniversaire du début de la guerre en Ukraine le 24 février, et un jour après la première visite du président américain Joe Biden à Kiev.

Vladimir Poutine a commencé son discours en évoquant la situation de guerre en Ukraine, rappelant – comme il le fait depuis un an – que l’opération militaire spéciale avait été décidée par la Russie pour « libérer » le Donbass, la région de l’est de l’Ukraine. Il a tenu à souligné que le pays n’est pas « en guerre avec le peuple ukrainien, le peuple ukrainien est l’otage du régime nazi de Kiev et de ses sponsors, qui ont réellement occupé ce pays politiquement, militairement et économiquement ». Il a également accusé le gouvernement ukrainien d’avoir déclenché la guerre en imposant « un régime néo-nazi » dans le Donbass, et a affirmé que la Russie n’était intervenue que pour cette raison. « Nous atteindrons nos objectifs », a-t-il précisé immédiatement avant de souligner que la Russie poursuivra « systématiquement » l’offensive en Ukraine. « Nous ferons tout pour remporter la victoire » a-t-il déclaré. « Il est impossible de vaincre la Russie sur le champ de bataille. »

Les  attaques contre l’Occident que Vladimir Poutine rend responsable de l’intensité de ce conflit régional :  « Le but de l’Occident est de mener la Russie à une défaite stratégique, ils veulent nous éliminer pour toujours » 

Le président de la Fédération de Russie s’en est pris ensuite à l’Occident qu’il rend responsable de ce conflit, les Etats-Unis et l’Europe sa vassale menant une guerre par proxy contre la Russie en Ukraine. Il a rappelé les nombreuses interventions russes pour obtenir une solution pacifique de ce conflit régional pour éviter une intervention militaire, mais l’Occident jouait « avec de fausses cartes » pour tromper Moscou : « Le but de l’Occident est de mener la Russie à une défaite stratégique, ils veulent nous éliminer pour toujours. Ils ne réalisent pas que l’existence même de la Russie est en jeu », a déclaré Vladimir Poutine.

« L’Occident a préparé l’Ukraine à une grande guerre et aujourd’hui il le reconnaît. L’Occident a déjà dépensé 150 milliards de dollars en aide militaire à l’Ukraine, le flux d’argent ne diminue pas ».

Les Occidentaux « ne se soucient de rien et sont prêts à utiliser n’importe qui » contre la Russie. Puis il a averti :

« Plus ils utilisent des systèmes à longue portée, donc plus ils arrivent en Ukraine avec des armes à longue portée, et plus nous serons obligés de repousser la menace de nos frontières, c’est clair et naturel. »

La Russie suspend l’application du New START, le dernier traité sur la réduction des armes nucléaires encore en vigueur avec les États-Unis

« Je parle à un moment très complexe et décisif de changements radicaux qui définiront l’avenir de notre pays et de notre peuple, a souligné Poutine devant les parlementaires. Chacun de nous porte une énorme responsabilité pour défendre notre pays et liquider la menace du régime néo-nazi ». Un régime qui, selon lui, « voulait se doter de l’arme nucléaire » pour attaquer non seulement le Donbass, mais aussi la Crimée.

« Nous n’avions aucun doute qu’en février, ils avaient préparé des opérations punitives dans le Donbass, où ils avaient déjà effectué des bombardements, et cela était en contradiction avec la résolution de l’ONU. Ils ont commencé la guerre, nous utilisons la force pour l’arrêter ».

« La Russie nous a été léguée par nos ancêtres et nous devons la préserver et la transmettre » aux générations futures.

Parmi les annonces importantes, Vladimir Poutine a dévoilé que le pays « suspendait » l’application du New START, le dernier traité sur la réduction des armes nucléaires encore en vigueur avec les États-Unis, parce que la Russie ne peut pas permettre aux inspecteurs américains de visiter les sites nucléaires russes alors que Washington entend infliger « une défaite stratégique » à Moscou. « Nous suspendons le traité, mais nous ne nous en retirons pas », a souligné Poutine. Une annonce qui fait réagir, et frémir, les Occidentaux. Leur escalade semble leur échapper des mains et les entraine plus loin qu’ils ne le veulent. 

Vladimir Poutine a terminé en évoquant la « catastrophe spirituelle en Occident », à la racine « de la destruction de la famille, de l’identité culturelle et nationale, de la perversion et de l’abus des enfants, jusqu’à la pédophilie…»

Concernant les sanctions, il a à nouveau évoqué l’Occident, en réitérant que « non seulement il a déclenché une guerre militaire et cybernétique et n’a rien obtenu et n’obtiendra rien. Mais il nous a imposé des sanctions qui ont provoqué des augmentations de prix et des pertes d’emplois » dans les pays occidentaux.

« Ils sont victimes de leurs propres décisions et les citoyens le savent. (…) Leurs calculs n’ont pas donné de bons résultats ».

Toujours au sujet de l’Occident, Vladimir Poutine n’a pas mâché ses mots pour décrire la « catastrophe spirituelle en Occident », source d’une décadence magistrale dont il veut protéger son pays. En parlant de la diffusion des nouvelles théories du genre en Occident, « nous sommes obligés de protéger nos enfants et nous le ferons. Nous protégerons nos enfants de la dégradation et de la dégénérescence », a-t-il déclaré. En Occident, a-t-il ajouté, « la destruction de la famille, de l’identité culturelle et nationale, la perversion et l’abus des enfants, jusqu’à la pédophilie, sont déclarés la norme de leur vie et les prêtres sont obligés de bénir les mariages entre personnes de même sexe » mais « il y a aussi des prêtres qui approuvent les mariages homosexuels » a-t-il ajouté avant de réciter, devant les deux chambres du Parlement réuni pour ce discours sur l’état de la Nation, cette prière du Christ sur la Croix :

« Pardonnez-leur Seigneur, car ils ne savent pas ce qu’ils font… »

Francesca de Villasmundo

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