Martyrs du communisme, sept évêques dans les geôles roumaines, éditions Salvator

Francisca Baltaceanu et Monica Brosteanu enseignent à l’université de Bucarest. Elles avaient déjà publié Vladimir Ghika, professeur d’espérance, biographie consacrée à cet autre prélat catholique romain martyrisé par le régime communiste. Cette fois, avec Martyrs du communisme, elles racontent la vie et la mort de sept évêques de l’Eglise gréco-catholique roumaine, victimes du régime communiste en Roumanie.

L’évêque gréco-catholique Vasile Aftenie est décédé dans la nuit du 9 au 10 mai 1950, à l’hôpital de la prison de Vacaresti, à la suite des tortures subies. Il était âgé de 51 ans.

Le 11 juillet 1952, l’évêque gréco-catholique Valeriu Traian Frentiu mourut dans la prison de Sighet. Il avait 77 ans.

Le 27 juin 1953, l’évêque gréco-catholique Ioan Suciu mourut de faim dans la même prison à régime d’extermination. Il avait 46 ans.

Le 15 janvier 1955, l’évêque gréco-catholique Tit Liviu Chinezu, gravement malade et privé de tout traitement médical, mourut en isolement cellulaire à la même prison de Sighet. Il était âgé de 51 ans.

Le 4 août 1959, l’évêque gréco-catholique Ioan Balan, survivant de la prison de Sighet (de 1950 à 1954), mourut à la suite de nombreuses vicissitudes, en résidence forcée au monastère de Ciorogârla. Il avait 79 ans.

Le 9 mai 1963, l’évêque gréco-catholique Alexandru Rusu mourut à l’infirmerie de la prison de Gherla, après avoir survécu à la prison de Sighet (de 1950 à 1954) et à quelques mois de résidence forcée. Arrêté de nouveau le 30 décembre 1956, il passa par les prisons de Gherla, Pitesti, Dej et à nouveau Gherla. Il était âgé de 79 ans.

Le 28 mai 1970, l’évêque gréco-catholique Iuliu Hossu mourut après cinq ans d’emprisonnement à Sighet (de 1950 à 1954) et près de quatorze ans de résidence forcée au monastère de Caldarusani. Il était âgé de 85 ans.

Lors de leur arrestation, ils constituaient la totalité de l’épiscopat de l’Eglise gréco-catholique roumaine.

Anti-catholicisme forcené

Dans le contexte de la guerre froide, les communistes affirmaient que le Vatican jouait un rôle de premier ordre. En outre, dans l’idéologie de l’internationalisme prolétarien, il n’y avait pas de place pour le sentiment national que l’Ecole transylvaine avait nourri sur les plans identitaire et culturel. Dans cette logique, le sort de l’Eglise gréco-catholique était scellé : il fallait en finir avec elle.

Dès 1945, nombre de chanoines et de prêtres avaient été licenciés par l’Etat ou contraints de prendre leur retraite ; d’autres avaient été arbitrairement jetés en prison. La création de nouvelles paroisses fut interdite. Certains bâtiments religieux furent expropriés et des fonds ecclésiastiques furent confisqués. La presse catholique fut supprimée et l’Etat intervint de plus en plus dans l’enseignement confessionnel, jusqu’à prononcer sa dissolution définitive.

A partir du 21 février 1948, furent promulgués plusieurs actes législatifs : la dénonciation du Concordat entre l’Etat roumain et le Vatican (17 juillet 1948) ; la réforme de l’enseignement, entraînant la suppression des écoles confessionnelles de tous les cultes ainsi que la nationalisation de leurs biens (3 août 1948) ; la loi des cultes, qui bloqua pratiquement leurs activités (4 août 1948). Le 27 octobre 1948, une nouvelle commission, réunissant plusieurs ministères, signa l’ordre d’arrêter tous les évêques, ainsi que des chanoines et prêtres. Leur arrestation fut qualifiée de “mesure préventive” par la Securitate. Ces évêques ne furent ni jugés ni condamnés, ni pour motifs religieux, ni pour motifs d’ordre économique ou politique.

C’est ce calvaire trop méconnu de l’Eglise gréco-catholique de Roumanie que nous raconte en détail ce livre qui fait office de devoir de mémoire.

Martyrs du communisme, Francisca Baltaceanu et Monica Brosteanu, éditions Salvator, 216 pages, 21,90 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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