Evénement  musical incontournable de la société viennoise et mélomane, le fameux concert du Nouvel An a été placé cette année sous l’égide du politiquement correct.

En direct de la somptueuse salle du Musikverein de Vienne, le prestigieux Orchestre Philharmonique de Vienne a choisi pour le diriger en ces premières heures de l’année 2020, le jeune Letton Andris Nelsons qui a mis les points sur les “I” : pas question pour lui de jouer intégralement la version de la traditionnelle Marche de Radetzky écrite par écrite par Johan Strauss père en 1848. La raison de ce refus catégorique serait liée aux « heures les plus sombres » de l’histoire européenne et allemande ainsi que le révèle le quotidien italien Il Giornale :

« La grandiose Marche de Radetzky (…) fera l’objet d’un changement dans sa dernière partie. Le galop final rythmé et passionnant de la Marche de Radetsky, qui fait l’admiration des mélomanes de tous âges et des musiciens serait un héritage de la machine de propagande de l’Allemagne nazie.

L’arrangement musical exécuté jusqu’à ce jour est celui de Léopold Weninger, un compositeur qui était membre du Parti national des travailleurs socialistes allemands (NSDAP). Si vous comparez le mouvement incriminé avec la version originale de Johann Strauss père, la “Urfassung”, vous pouvez voir que l’arrangement de Weninger est légèrement plus rythmé et dynamique. Tout est conçu pour enthousiasmer le public.

En pratique, jusqu’à aujourd’hui, les spectateurs et mélomanes auraient applaudi une création artistique du Troisième Reich. Peu importe si la pièce a été composée en l’honneur du maréchal Johann Joseph Wenzel, comte Radetzky, décédé en 1858, plus de 70 ans avant l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Radetzky fut celui qui réprima en 1848 les soulèvements révolutionnaires de Milan et gagna la première guerre d’Indépendance.

Cette partie doit être effacée. Un point c’est tout. Trop liée au régime nazi. Le paradoxe est que l’arrangement incriminé est plus harmonieux et « inclusif » que le mouvement final d’origine. Le compositeur et chef d’orchestre Massimo Scapin a expliqué qu’« à cette époque, l’orchestre de poche du temps de Mozart était devenu un grand orchestre symphonique, beaucoup plus étoffé. Ainsi Weninger inséra tous les « nouveaux » instruments, les cuivres, en particulier les cors, pour renforcer l’harmonie de manière sage et non superficielle. L’emploi judicieux de la caisse claire rend la partition plus vivante et plus gaie. C’est une adaptation intelligente et raffinée, c’est pourquoi l’orchestration de Weninger a toujours eu la préférence pour un grand orchestre philharmonique comme celui de Vienne. »

Le nouveau directeur de la Philharmonie de Vienne, le letton Andris Nelsons, a refusé de jouer cette version. Afin de ne pas laisser un vide, il a commandé à l’orchestre un nouvel arrangement que le premier violon Daniel Froschauer décrit comme « enfin libéré des ombres brunes du passé ».

Dans cette histoire, il y a deux objections de taille, immenses. En toute logique, pour être cohérent, le Concert du Nouvel An lui-même devrait être interdit. En effet, c’est Hitler qui lança cette tradition musicale qu’il inaugura le 10 octobre 1939, peu après le début de la IIe Guerre Mondiale. Comme le rappelle Libero, l’historien Fritz Trümpi a démontré que ce concert était une idée de la machine de propagande de Joseph Goebbels. Il y aurait eu également un contrat entre l’Orchestre philharmonique de Vienne et le Reichsrundfunkgesellschaft, la radio du nouveau régime.

Mais il n’y a pas que ça. Le bar de la Musikverein ne devrait même pas proposer du Fanta orange, car la marque est née en Allemagne en 1940 en réponse à l’embargo américain qui ne permettait pas la fourniture de l’ingrédient de base du Coca-Cola. L’industriel allemand Max Keith a inventé cette boisson, tirant son nom de « Fantasie », en utilisant le petit-lait et les déchets du raffinage du cidre.

En voilà donc assez avec ce Concert du Nouvel An et avec le Fanta. Il faut de la cohérence. Au moins, on espère que ceux qui ont aimé écouter cette musique ou apprécié cette boisson ne subiront pas de lourdes conséquences et qu’ils ne seront pas considérés comme des nostalgiques. »

L’épuration de triste mémoire a toujours cours, soixante ans après la fin de la IIe Guerre Mondiale…

Francesca de Villasmundo

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