Suite à un dernier rapport paru dans la revue médicale “The Lancet”  sur la soudaine dangerosité de l’hydroxychloroquine, pourtant d’un usage courant depuis les années 30, le ministre de la santé Olivier Véran a saisi la Haute Autorité de la Santé Publique pour en restreindre en urgence l’usage. Le lendemain, l’OMS dont Bill Gates, le vaccinateur en chef de la planète, est le plus gros contributeur, annonçait la suspension de tout essai clinique sur l’hydroxy-chloroquine, par mesure de “précaution”.

Or voici, oh surprise, qu’est apparu sur la toile un rapport de cette même revue publié en 2003, qui raconte une toute autre histoire tout en déclarant n’avoir “aucun conflit d’intérêt”. Ce qui n’est probablement pas le cas de la dernière étude de 2020.

En voici quelques extraits, traduits de l’anglais:

Effets de la chloroquine sur les infections virales : un médicament ancien comme remède aux nouvelles maladies

Résumé

La chloroquine est une 9-aminoquinoléine connue depuis 1934. A part  ses effets antipaludiques reconnus, elle possède des propriétés biochimiques qui la rendent intéressante pour le traitement de certaines infections virales.

La chloroquine / hydroxychloroquine est malheureusement de moins en moins utilisée dans la thérapie et la prophylaxie antipaludiques, en raison de l’émergence continue de souches résistantes à cette molécule. En revanche, sa tolérabilité, son faible coût et ses propriétés immunomodulatrices la rendent indiquée pour soigner des infections virales, dont certains symptômes peuvent résulter d’une réponse inflammatoire. Ce médicament dont l’ancêtre, la quinine, avait été extrait à la fin du XIXe siècle de l’écorce du quinquina tropical, pourrait-il connaître une nouvelle vie dans la gestion clinique des maladies virales nées de la mondialisation?

La chloroquine a des effets antiviraux directs car elle inhibe la réplication de certains virus, y compris parmi la famille des rétrovirus et des coronavirus.

Elle a en outre des effets immunomodulateurs en atténuant les complications inflammatoires de plusieurs maladies virales.

Nous nous proposons de passer en revue l’état des connaissances sur les effets de la chloroquine sur les infections virales, puis nous verrons si ce bon vieux médicament pourrait être employé pour le SIDA et le syndrome respiratoire aigu sévère, avec lesquels l’humanité se débat en cette ère de mondialisation.

Innocuité

La chloroquine/hydroxychloroquie a un profil de toxicité qui a déjà été amplement étudié. En effet, l’utilisation de ce médicament pendant un demi-siècle dans le traitement de la malaria a révélé une faible incidence d’effets indésirables lors de son administration, même  intensive, pendant des périodes allant jusqu’à quelques années.

Une étude récente a fourni des résultats encourageants quant à l’innocuité d’un dosage élevé (allant jusqu’à 500 mg par jour), y compris pendant la grossesse.

Nous en concluons que l’administration de chloroquine/hydroxychloroquine ne présente qu’une toxicité limitée et facilement évitable et de faibles risques au regard de ses avantages, surtout lorsqu’elle est utilisée dans des conditions engageant le pronostic vital.

Considérons à présent l’utilité éventuelle de ce vieux remède dans le traitement de deux nouvelles maladies infectieuses qui représentent une menace grave pour la santé publique à l’ère de la mondialisation, à savoir le sida et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Ces maladies sont toutes deux causées par des virus à ARN et elles ont en commun certaines particularités cliniques peut-être liées aux réactions immunitaires de l’hôte.

Hypothèse : le cas du SRAS

En nous fondant sur les effets de la chloroquine/hydroxychloroquine sur plusieurs virus à ARN et sur l’activation immunitaire, nous pouvons émettre comme hypothèse l’utilité probable de ce médicament dans le traitement clinique du SRAS.

À l’heure actuelle, toutes les tentatives de soigner cette maladie avec les antiviraux connus – à savoir la ribavirine et l’oseltamivir – n’ont pas été concluantes. Les corticostéroïdes sont peut-être performants pour le contrôle de la réaction inflammatoire au niveau pulmonaire, mais ils peuvent également  causer une immunodépression mal contrôlée entraînant une surinfection pulmonaire.

L’agent responsable du SRAS a récemment été décrit comme un nouveau coronavirus. Des études récentes confirment la thèse que les coronaviridés infectent leurs cellules cibles par voie endocytaire et que la chloroquine peut être efficace pour inhiber leur réplication.

Les propriétés anti-inflammatoires de la chloroquine/hydroxychloroquine sont un autre atout qui la rendent indiquée pour le traitement des infections virales impliquant une immunopathologie.

Conclusions

On sait déjà que la chloroquine/hydroxychloroquine possède un spectre d’activité antimicrobienne exceptionnellement large qui permet son exploitation dans de nombreuses infections autres que la malaria.

En ce qui concerne les maladies virales, il est clair que la molécule a des effets antiviraux et immunomodulateurs qui méritent de retenir l’attention.

Là aussi, en raison aussi de son large spectre d’activité antivirale, la chloroquine/hydroxychloroquine pourrait trouver une place dans le traitement d’infections virales dont les symptômes sont associés à des processus inflammatoires et/ou à une hyperactivation immunitaire.

Enfin, nous insistons sur la nécessité de tester les effets de la chloroquine dans des cultures cellulaires infectées par le coronavirus du SRAS.  Nous rappelons que la possibilité de nouvelles épidémies de SRAS ne peut être exclue. En l’absence d’inhibiteurs efficaces du coronavirus du SRAS, la possibilité d’une inhibition, au moins in vitro, de la réplication de ce virus représenterait une percée dans la connaissance du SRAS.

Michèle Marie

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