L’on sait l’actuelle papauté héritière des papautés précédentes dont on oublie un peu vite les aberrations et les ignominies qu’elles produisirent en paroles et en actes sous les pontificats de Paul VI, Jean Paul II et Benoit XVI. L’on n’ignore pas non plus que l’actuelle papauté est le fruit reluisant d’un concile intrinsèquement révolutionnaire, tenu au cours d’une décennie politique et sociale également révolutionnaire. Mais un concile n’est rien sans les hommes qui le composent. Il est une assemblée de prélats dont les plus éminents d’entre eux savent prendre la parole et la conserver pour mieux faire taire les autres, les dociles comme les opposants. Vatican II fut une assemblée de révolutionnaires qui, sans prendre ouvertement le contrepied du précédent concile Vatican I, en déconstruisit empiriquement la formidable unité ecclésiale et doctrinale. A l’exception de quelques uns, puis d’un seul – tout seul -, les pères conciliaires décidèrent de renoncer à ce qui était, ce qui est, et doit continuer d’être. Au nom d’un retour hasardeux à la primitive Eglise – très dispersée à l’époque du 1er siècle, sujette encore à la fanfreluche idolâtre greco-romaine, mais qu’un St Paul s’efforça d’unifier au cours d’incessantes lettres et pérégrinations apostoliques -, ils chantèrent la liberté religieuse, produisirent la sauce Å“cuménique puis la synodalité, tournant résolument le dos à l’unité de l’Eglise ou à ce qui en constitue son point de fuite cardinal : le tabernacle. Depuis 54 ans, en effet, tout le clergé conciliaire tourne complaisamment le dos au tabernacle, au Christ Sauveur qui y demeure, au Christ-Roi qui y trône. Le symbole est fort. Il résume à lui-seul le révisionnisme et la trahison de la quasi-totalité du clergé qui secouent l’Eglise depuis ce temps. Le Christ est mis à dos, découronné ; Luther peut se promener au Vatican et la Pachamama y être idolâtrée.
Après ses prédécesseurs qui lui ont donc ouvert les portes, le pape François s’invite à la mascarade idolâtro-hérétique par le biais de ce qu’il appelle les « processus ». Les « processus » bergogliens ne sont ni plus ni moins que des façons d’agir progressives, par petits pas ou petites touches successives mais incisives, dont la finalité se dilue dans les phénomènes qui la composent et qui reste masquée à ses interlocuteurs les plus avisés pour mieux échapper à la sanction suprême. Si la circonspection attire ces derniers, la perplexité les habite aussi car rien dans ce que dit le pape n’est formellement digne du reproche solennel. Rien de ce qu’il dit n’est exposé à la réprimande théorétique, car rien n’est exprimé ex cathedra, du haut de la cathèdre papale. Cathèdre qu’il rejette d’ailleurs pour la lancer à la figure de ses ennemis, les « rigides ». On note ici l’habileté, la fourberie intellectuelle dont il s’est imparti en se définissant d’emblée comme « furbo », rusé. Ce pape est effrayant dans sa manière d’être comme dans sa manière de dire. Ses selfies à répétition, son nez de clown, ses plumes sur la tête, sa vie et ses homélies à Ste Marthe, creuses en apparence, mais qui ne sont que de sinueuses remontrances à la bonne vieille morale catholique ; ses interviews aériennes, du haut de ses cieux à lui, sur le tout venant de la politique ou du social humain, tout cela déroge, par la honte et le grotesque, à la fonction de pasteur suprême de l’Eglise universelle.
Les « processus » bergogliens » sont ces petits mots qui en disent long sur la structure intellectuelle et spirituelle de la compagnie des jésuites depuis plus d’un siècle. François est un authentique jésuite dévoyé, fidèle disciple des Tyrell, Teilhard de Chardin, Certeau, Balthazar et autres Martini et Arturo Sosa…. Par le truchement de son ami Eugenio Scalfari, journaliste italien athée dont il se garde bien de corriger les propos de leurs précieux entretiens, il est le haut parleur de toute cette canaille intello-théologique en rébellion constante mais masquée contre l’Eglise catholique. Si, selon François, Dieu n’est pas catholique, pourquoi l’institution qu’il dirige le serait-elle alors ? Si l’enfer est vide ou n’est que symbole, pourquoi en parler encore et ne point parler désormais de la néantisation des âmes ? Si l’homme est à soi-seul juge du bien et du mal, pourquoi continuer d’affirmer une morale et une doctrine en dehors et au dessus de lui ? S’il est à soi seul juge du bien et du mal, pourquoi, sans se contredire alors, lui opposer le « qui suis-je pour juger » ? Si le mariage est pour tous, pourquoi le prêtre en serait-il privé ? Si le divorce est pour tous, pourquoi demain les « viri probati » en seraient-ils privés ? Si le paradis est pour tous, pourquoi refuser la communion aux dépravés de la terre, aux divorcés dits remariés et aux sodomites ? Si Jésus, sur terre, n’est pas Dieu à quoi bon s’agenouiller devant Lui, Le louer, L’adorer, et ne point Lui substituer Bouddha ou la Pachamama. Ajoutons ceci, si Rome n’est plus la capitale de l’empire, pourquoi maintenir le siège apostolique à Rome et pourquoi donc y demeurer ? Pourquoi ne point transférer ou déplacer, au gré des caprices du vent climatique ou du flair épiscopalien, le siège pétrinien en Amazonie, en Papouasie, ou au fin fond de l’Afrique ? Mais, plus encore, si la diversité des religions est voulue par Dieu pourquoi continuer d’enseigner les nations et ne point les laisser se mouvoir dans des projets d’inculturation respectifs ?
Autant de mots, autant de gestes ; autant de processus initiés par François qui font de la terre non plus le parterre de la créature humaine s’élançant vers son Créateur, ni de la Croix l’axe nécessaire au salut de l’âme, mais font de l’abscisse et de l’ordonnée les plateformes de lancement de projectiles vers des ailleurs plus en harmonie avec le développement humain intégral. Bientôt le substantif « catholique » deviendra-t-il un péché contre le polyèdre chrétien ? L’Eglise sera-t-elle encore catholique, ou deviendra–t-elle une synodalité polyédrique multiconfessionnelle à haute fréquence inculturée ?
Le pape François est effrayant à nos yeux précisément parce qu’il est le pape. Car il est bien le pape, hélas ! Après lui, l’Eglise ne sera plus la même, prophétise-t-il. Il y aura de l’irréversible, du plus jamais le même. Il se trompe, grâce à Dieu ! Le temple qu’il veut édifier avec ses comparses, ce temple pauvre parmi les pauvres, cet humble hôpital de campagne, sera détruit sans ménagement car il déroge, sous l’apparente humilité du verbe, à la vérité du logos catholique. En mauvais serviteurs, lui et ses séides seront chassés, réduits à la cécité des yeux, au silence de la parole. Ces hommes d’Eglise ne sont pas catholiques. Ils sont autre chose, comme Teilhard de Chardin, leur maître, était autre chose. Ce dernier n’avait pas la foi et, comme lui, François n’a pas la foi catholique. Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI, qui ont tous connu l’Eglise préconciliaire, en hérauts du modernisme qu’ils furent, commirent des actes de trahison à l’endroit de la religion catholique. Ce furent des traîtres. François, lui, n’a pas servi l’Eglise préconciliaire. Il fut ordonné en 1969. A ce titre, il n’est pas un traître mais, et cela n’est pas moins répugnant, il est un imposteur. Il se fait passer pour ce qu’il n’est pas. Il est déguisé. Il est ce loup déguisé en brebis dont la destinée sera de rejoindre tout justement les boucs, à moins d’un retour fulgurant sur lui-même et vers le seul vrai Dieu de la seule vraie religion catholique.
Il attend, nous dit-on, la mort de Benoit XVI pour renoncer à son tour à sa charge. Il prépare, nous dit-on encore, la succession à son actuel secrétaire d’Etat, le cardinal Parolin dont le cardinal Zen, cardinal émérite de Hong kong, dit de lui qu’il est homme de peu de foi ! La répugnance est décidément à son comble dans tous les « processus » bergogliens mais elle n’aura pas le dernier mot…
Gilles Colroy

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