Le 26 mars 2022, en Italie, une présentation du comité Liberi in Veritate, une union de penseurs, philosophes, avocats et indépendants qui partagent la foi catholique, avait eu lieu à Villa D’adda.

Cette journée s’était ouverte par une vidéo de Mgr Viganò qui traçait la ligne à suivre : combattre l’État Profond, la Grande Réinitialisation, le transhumanisme et redonner la dignité à chaque être humain et à chaque nation, dans le respect du caractère sacré de la vie et de la souveraineté nationale. Naissait ainsi en Italie une alliance contre-révolutionnaire pour la défense de l’ordre de la création.

Ce 5 décembre 2022, Liberi in Veritate publie une Déclaration officielle concernant certaines questions sans certitude objective et fortement conflictuelles, notamment « les apparitions mariales continues et variées (évidemment nous nous référons à celles qui ne sont pas reconnues définitivement et durablement par l’Église) et la terrible question de l’autorité suprême de l’Église ». 

Une réflexion posée sur ces questions qui agitent le monde traditionnaliste, qui s’adresse à tout catholique de bonne volonté. MPI vous en propose la lecture en français.

Déclaration officielle concernant certaines questions sans certitude objective

« Je frapperai le berger et les brebis seront dispersées »

Mt, 26,31

« Chers amis, chers amis de LiVe,

Avec ce communiqué de presse nous résolvons définitivement certains problèmes et positions qui ont donné lieu à des doutes ou tout au moins à un manque de clarté.

Notre ligne de conduite dans les domaines religieux, civil et culturel sont les 25 points programmatiques, comme au niveau des partis politiques sont les 10 points qui en découlent.

L’accord entre les fondateurs du projet est basé sur les 25 points et au nom de ces points tous ceux qui constituent aujourd’hui notre réalité se sont joints à nous, des premiers intellectuels signataires aux dirigeants locaux et à tout autre adhérent. Et il doit en être ainsi à l’avenir.

Nous sommes unis par ce programme, mais chacun des fondateurs et intellectuels adhérents ou amis reste une personne réfléchie et responsable, et  donc  libre en privé d’avoir  des idées ou quelques nuances différentes sur les questions non incluses dans le  programme commun, à condition qu’elles  ne soient évidemment pas en contraste ouvert avec l’Évangile, avec le Magistère de  l’Église de  tous les temps,  avec la loi naturelle.

Ce discours est effectif surtout en ce qui concerne certains aspects de la vie de l’Église catholique aujourd’hui, pour lesquels les divisions entre catholiques sont très profondes et évidentes pour tous et sans possibilité d’une solution immédiateté partagée.

En effet, il est nécessaire de garder constamment à l’esprit que jamais comme auparavant la prophétie biblique est en train de s’accomplir sous nos yeux aujourd’hui : « Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées » (Mt 26, 31). La conséquence est  la confusion théologique, doctrinale, liturgique et même spirituelle la plus incontrôlable, dans laquelle chaque brebis – qui la plupart du temps jusqu’à récemment n’avait même pas conscience de la réalité tragique de la  crise de l’Église qui dure  depuis des décennies ! – aujourd’hui,  se sent  un pasteur infaillible et juge et condamne les autres avec la certitude du  grand docteur de l’Église, souvent sans même posséder les premières bases d’une connaissance théologique digne, mais seulement sous l’impulsion compréhensible de  l’indignation émotionnelle pour la terrible situation du clergé actuel ou par attachement sentimental (et parfois idolâtre) à telle  ou telle personnalité publique. Tout cela crée chaque jour un climat de confrontation ouverte et parfois de ton très violent, une sorte de « guerre de tous contre tous », qui n’apporte que division et destruction et ne favorise que l’action néfaste de l’ennemi du Bien et de ses puissants serviteurs, principalement au sein de l’Église.

« Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées » (Mt 26, 31)

Même nous, fondateurs et esprits pensants de LiVe ressentons le poids fort de ce climat sur nous. Mais ce n’est pas tout : même entre nous, il y a – sur certains aspects évidemment pas présents dans les 25 points – des nuances et des positions différentes. Juste pour mentionner deux questions frappantes sur lesquelles il est licite – presque inévitable – d’avoir des sensibilités et des opinions qui ne sont pas tout à fait concordantes : les apparitions mariales continues et variées (évidemment nous nous référons à celles qui ne sont pas reconnues définitivement et durablement par l’Église) et la terrible question de l’autorité suprême de l’Église.   

Personne au monde ne peut nier que sur ces problèmes (ainsi que sur d’autres) il existe une déchirure irrépressible qui empêche tout jugement équilibré et toute tentative de réaction commune au mal.

LiVe est en revanche un nouveau projet, qui est basé sur la participation de plusieurs intellectuels catholiques, qui n’avaient jamais été impliqués ensemble dans un projet commun.  En effet, on peut dire qu’un tel projet n’a jamais été conçu en Italie, ce qui est un véritable défi colossal. Le pacte fondateur qui a permis la constitution de notre réalité repose précisément sur le  principe d’une part du partage total des 25 points, mais d’autre part sur  l’évidente permanence du  jugement personnel sur ces questions fondamentales.

Pour les raisons exprimées jusqu’à présent, depuis la première réunion d’organisation, nous avons établi qu’en privé, chacun des fondateurs et intellectuels peut entretenir, sur les questions ci-dessus, sa propre opinion et   la propager de son côté via ses propres canaux, vidéos ou écrits, mais sans impliquer en aucune manière Liberi in Veritate ou les autres fondateurs et associés, mais en parlant à titre personnel seulement.

Par conséquent, il doit être clair pour tous ceux qui rejoignent LiVe – ainsi que pour tous ceux qui en prennent connaissance – que l’adhésion ou la non-adhésion de l’un des fondateurs, des dirigeants locaux ou des intellectuels de référence à telle ou telle apparition n’implique en aucune façon aucun des autres fondateurs, dirigeants ou intellectuels amis.  Il en va de même pour l’opinion personnelle sur la question de l’autorité de l’Église aujourd’hui, ainsi que pour toute autre question décisive et conflictuelle non indiquée dans les 25 points.    

Sur ces questions, et en particulier sur les deux indiquées ci-dessus, Liberi in Veritate ne prend pas de position officielle pour toutes les raisons qui viennent d’être expliquées, mais laisse à chaque personnalité individuelle sa propre liberté de jugement.  Nous réaffirmons cependant une fois de plus que cette liberté de jugement ne concerne que la personne concernée et personne d’autre et surtout ne vit pas comme une réalité en soi.

Afin d’éviter les accusations prévisibles de « paresse », de « poncepilatisme », etc., nous précisons également que notre position n’est motivée qu’en second lieu par la  nécessité inévitable de ne pas tomber dans les  puits artésiens de la  division insoluble et de la guerre de  tous contre tous qui détruit tout, afin de   construire sur une force contre-révolutionnaire unie et efficace basée sur des principes objectifs et certains idéaux, mais elle est surtout motivée par une condition beaucoup plus importante et essentielle pour nous.

  Ne pas commettre exactement la même erreur que nous venons de dénoncer ici, celle de nous faire « papes » et décideurs suprêmes

Et c’est celle de ne pas commettre exactement la même erreur que nous venons de dénoncer ici, celle de nous faire « papes » et décideurs suprêmes, presque comme si nous étions la « voix de Dieu », sur ces questions qui au lieu de cela, au contraire, sont exactement absolument incertaines et annonciatrices de divisions sans fin. Si la solution à chacun de ces problèmes était certaine et partagée par tous ou presque, alors il n’y aurait pas de divisions, d’affrontements, de guerres idéologiques  entre groupes et  intellectuels, mais tout serait évident, comme si nous parlions, juste pour donner un  exemple classique et compréhensible pour tous, de la certitude des apparitions de Lourdes ou de  Fatima ou de la  certitude de la légitimité du  pontificat du pape Pie XII ;  mais puisque c’est exactement le contraire qui se produit aujourd’hui, il est évident en soi qu’il n’existe pas de solution objectivement certaine et incontestable. Et c’est surtout pour cette raison que nous ne nous érigeons pas en juges suprêmes de ce pour lequel il ne peut encore y avoir de certitude absolue, en premier la question de l’autorité dans l’Église actuelle et celle des innombrables apparitions mariales (ou prétendus miracles, prodiges, visions, messages,  etc.) : parce que nous préférons rester  humbles dans notre ignorance (dans le sens de manque de certitude objective) sans nous substituer – dans le  ton, les  faits et les attitudes –  à Dieu,  qui  Seul peut donner une réponse certaine pour tout le monde et pour toujours quand et comme Il voudra.

C’est précisément notre conscience qui nous empêche de pontifier sans être pontifes et sans avoir une connaissance parfaite et complète des faits.  L’heure est si sombre que seul Dieu peut voir parfaitement, et le manque même de direction dans l’Église est la cause et la conséquence de tout ce tapage. 

Et cette attitude qui est la nôtre veut être une invitation à la prudence et à la modération du ton pour tous nos adhérents, amis et sympathisants, et pour chacun d’une certaine manière : il est légitime d’avoir sa propre opinion, y compris en la rendant publique et en la défendant. Mais, dans la situation actuelle, assumer sur l’incertain et sur les problématiques plus complexes et plus élevées qui peuvent exister aujourd’hui la certitude de l’ex-communicant  et s’ériger à être presque la « voix » de Dieu », est non seulement déplacée (et dans certains cas même ridicule), mais surtout dangereux pour son âme et pour celle des autres que l’on convainc, dont on devient responsable aux yeux de Dieu.

À ceux qui n’aiment pas notre politique, nous pouvons seulement dire qu’ils sont libres de ne pas rejoindre LiVe et de ne pas nous suivre.  

Ceux qui, au contraire, comprennent les raisons profondes et fondamentales de notre politique et l’esprit qui les anime, et choisissent de mener avec nous la sainte bataille présente pour la foi, l’Église, la Vérité dans la liberté, le salut de notre société et de nous tous, au nom de la Contre-Révolution, peuvent adhérer en ayant pleine conscience de ce qui a été affirmé, en toute sincérité d’intention et de cœur, dans cette déclaration. »

5 décembre 2022

Corrado Ruini, président

Massimo Viglione, Vice-président

(©Traduction de F. de Villasmundo)

 

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