XXV° dimanche après la Pentecôte / VI° après l’Epiphanie  – « Le royaume de Dieu grandit intérieurement et extérieurement. »

Ce dimanche reprend les chants (Introït, Graduel, Alléluia, Offertoire, Communion) du 23ème Dimanche et les oraisons (collecte, secrète, postcommunion) et lectures (Épître, Évangile) du 6ème dimanche après l’Épiphanie.

ÉPÎTRE. L’éloge que fait ici saint Paul de la fidélité des chrétiens de Thessalonique à la foi qu’ils avaient embrassée, éloge que l’Église nous remet aujourd’hui sous les yeux, semblerait plutôt un reproche pour les chrétiens de nos jours. Livrés encore la veille au culte des idoles, ces néophytes s’étaient élancés avec ardeur dans la carrière du christianisme, au point de mériter l’admiration de l’Apôtre. De nombreuses générations chrétiennes nous ont précédés ; nous avons été régénérés dès notre entrée en cette vie ; nous avons sucé, pour ainsi dire, avec le lait, la doctrine de Jésus-Christ : et cependant notre foi est loin d’être aussi vive, nos mœurs aussi pures que l’étaient celles de ces premiers fidèles. Toute leur occupation était de servir le Dieu vivant et véritable, et d’attendre l’avènement de Jésus-Christ ; notre espérance est la même que celle qui faisait battre leurs cœurs ; pourquoi n’imitons-nous pas la foi généreuse de nos ancêtres ? Le charme du présent nous séduit. L’incertitude de ce monde passager est-elle donc ignorée de nous, et ne craignons-nous pas de transmettre aux générations qui nous suivront un christianisme amoindri et stérile, tout différent de celui que Jésus-Christ a établi, que les Apôtres ont prêché, que les païens des premiers siècles embrassaient au prix de tous les sacrifices ?

ÉVANGILE. Notre Seigneur nous donne ici deux symboles bien expressifs de son Église, qui est son Royaume, et qui commence sur la terre pour s’achever au ciel. Quel est ce grain de sénevé, caché dans l’obscurité du sillon, inconnu à tous les regards, reparaissant ensuite comme un germe à peine perceptible, mais croissant toujours jusqu’à devenir un arbre : sinon cette Parole divine répandue obscurément dans la terre de Judée, étouffée un instant par la malice des hommes jusqu’à être ensevelie dans un sépulcre, puis s’échappant victorieuse et s’étendant bientôt sur le monde entier ? Un siècle ne s’était pas écoulé depuis la mort du Sauveur, que déjà son Église comptait des membres fidèles, bien au delà des limites de l’Empire romain. Depuis lors, tous les genres d’efforts ont été tentés pour déraciner ce grand arbre : la violence, la politique, la fausse sagesse, y ont perdu leur temps. Tout ce qu’elles ont pu faire a été d’arracher quelques branches ; mais la sève vigoureuse de l’arbre les a aussitôt remplacées. Les oiseaux du ciel qui viennent chercher asile et ombrage sous ses rameaux, sont, selon l’interprétation des Pères, les âmes qui, éprises des choses éternelles, aspirent vers un monde meilleur. Si nous sommes dignes du nom de chrétiens, nous aimerons cet arbre, et nous ne trouverons de repos et de sécurité que sous son ombre tutélaire. La femme dont il est parlé dans la seconde parabole, est l’Église notre mère. C’est elle qui, au commencement du christianisme, a caché, comme un levain secret et salutaire, la divine doctrine dans la masse de l’humanité. Les trois mesures de farine qu’elle a fait lever pour en former un pain délectable sont les trois grandes familles de l’espèce humaine, issues des trois enfants de Noé, et auxquelles remontent tous les hommes qui habitent la terre. Aimons cette mère, et bénissons ce levain céleste auquel nous devons d’être devenus enfants de Dieu, en devenant enfants de l’Église.

Sanctoral 

Saint Josaphat – Évêque et Martyr

Josaphat Kuncewicz naquit de parents nobles et catholiques, à Vladimir en Volhynie. Étant tout petit enfant, tandis qu’il écoutait sa mère lui parler de la passion du Christ devant une image de Jésus crucifié, un trait, parti du côté du Sauveur, vint le blesser au cœur. Embrasé de l’amour de Dieu, il s’adonna dès lors avec une telle ferveur à l’oraison et à d’autres exercices de piété, qu’il était un modèle et un sujet d’admiration pour les jeunes gens plus âgés que lui. A vingt ans, entrant dans le cloître, il embrassa la vie monastique parmi les religieux de l’Ordre de saint Basile, et fit de merveilleux progrès dans la perfection évangélique. Il marchait nu-pieds, malgré l’excessive rigueur de l’hiver dans ces contrées, ne mangeait jamais de viande, et ne prenait de vin que par obéissance ; jusqu’à la fin de sa vie, un cilice très rude affligea son corps. Josaphat conserva la fleur de sa chasteté, inviolée, qu’il avait, dès l’adolescence, consacrée à la Vierge Mère de Dieu. La renommée de sa science et de ses vertus n’ayant pas tardé à se répandre, on le chargea, quoique très jeune encore, de gouverner le monastère de Bytène ; peu de temps après, il devint Archimandrite de Vilna, et enfin, bien malgré lui, mais sur les instances des Catholiques, fut nommé Archevêque de Polotsk. Revêtu de cette dignité, Josaphat ne se relâcha en rien du genre de vie qu’il menait auparavant, et eut uniquement à cœur de favoriser le culte divin et d’assurer le salut du troupeau confié à sa vigilance. Énergique défenseur de l’unité et de la vérité catholiques, il travailla de tout son pouvoir à faire rentrer les schismatiques et les hérétiques dans la communion avec la chaire de saint Pierre. Pour ce qui est du souverain Pontife et de la plénitude de son autorité, il ne cessa d’en prendre la défense, contre les calomnies impudentes et les erreurs des impies, soit par des discours, soit par des écrits pleins de piété et de doctrine. Il revendiqua la juridiction épiscopale et les biens de l’église, que des laïques avaient usurpés. On aurait peine à croire combien d’hérétiques ont été ramenés par lui dans le sein maternel de l’Église. Quant à l’union de l’Église grecque avec l’Église latine, les déclarations des souverains Pontifes attestent expressément que Josaphat en a été le plus illustre promoteur. A cette fin, et aussi pour rendre aux édifices sacrés leur magnificence, construire des demeures destinées aux vierges consacrées au Seigneur et soutenir d’autres œuvres pies, il donna spontanément les revenus de sa mense épiscopale. Sa libéralité envers les indigents alia si loin, qu’un jour, ne trouvant plus rien pour soulager la misère d’une pauvre veuve, il fit mettre en gage son homophorion ou manteau épiscopal. Un si grand développement de la foi catholique excita la haine de certains hommes corrompus, au point qu’il se forma un complot, pour attenter à la vie de ce champion du Christ. Dans un sermon à son peuple, le saint annonça lui-même la mort dont il était menacé. Comme il s’était rendu à Vitebsk, dans le but d’y faire la visite pastorale, les conspirateurs envahissent le palais archiépiscopal, frappent et massacrent tous ceux qu’ils y rencontrent. Aussitôt Josaphat, admirable de douceur, s’élance au-devant de ceux qui le cherchent, et leur adressant avec charité la parole : « Mes chers enfants, leur dit-il, pourquoi maltraiter mes serviteurs ? Si c’est à moi que vous en voulez, me voici. » Aussitôt les meurtriers se précipitent sur lui, l’accablent de coups, le percent de leurs armes, jusqu’à ce qu’enfin, l’ayant tué d’un violent coup de hache, ils jettent son cadavre dans le fleuve. C’était le douzième jour de novembre, de l’an mil six cent vingt-trois, Josaphat étant alors dans la quarante-troisième année de son âge. Son corps, entouré d’une merveilleuse lumière, fut retiré du fond du fleuve. Les meurtriers du Martyr furent les premiers à ressentir les effets salutaires de son sang : condamnés presque tous à la peine capitale, ils abjurèrent le schisme et reconnurent l’horreur de leur crime. Le saint Évêque après sa mort, s’étant illustré par de nombreux miracles, le souverain Pontife Urbain VIII lui décerna les honneurs de la béatification. Pie IX, le troisième jour des calendes de juillet, de l’an mil huit cent soixante-sept, à l’occasion des fêtes solennelles célébrées pour honorer le centenaire des princes des Apôtres, devant l’assemblée des Cardinaux, en présence des Patriarches, Métropolitains et Évêques de tous les rites, venus de toutes les parties du monde et réunis au nombre de cinq cents environ dans la basilique Vaticane, le mit solennellement au nombre des Saints, comme étant, parmi les Orientaux, le premier défenseur de l’unité de l’Église. Le souverain Pontife Léon XIII a étendu à l’Église universelle l’Office et la Messe de saint Josaphat.

Martyrologe

Saint Josaphat, de l’Ordre de saint Basile, évêque de Polotsk et martyr, dont l’anniversaire est mentionné la veille des ides de novembre (12 novembre).

A Gangra, en Paphlagonie, saint Hypace évêque. A son retour du grand concile de Nicée, il mourut martyr sous les pierres dont il fut accablé par les hérétiques novatiens.

A Héraclée, en Thrace, l’anniversaire des saints martyrs Clémentin, Théodote et Philomène.

A Alexandrie, saint Sérapion martyr. Sous l’empereur Dèce, les persécuteurs le tourmentèrent avec une telle cruauté qu’ils disloquèrent tous ses membres ; ils le précipitèrent ensuite de l’étage supérieur d’une maison : il devint ainsi un glorieux martyr du Christ.

A Troyes, en Gaule, le martyr saint Vénérand, sous l’empereur Aurélien.

En Gaule, la vierge sainte Vénérande, qui sous l’empereur Antonin et le préfet Asclépiade, reçut la couronne du martyre.

A Emèse, en Phénicie, la passion de plusieurs saintes femmes, qui, sous le très cruel Mady, chef des Arabes, furent affreusement torturées et mises à mort pour la foi du Christ.

A Bologne, saint Jocond, évêque et confesseur.

A Eu, en Gaule, le trépas de saint Laurent, évêque de Dublin.

A Alger, en Afrique, le Bienheureux Sérapion. Le premier de l’Ordre de Sainte-Marie de la Merci pour le rachat des captifs. Pour la délivrance des chrétiens captifs et la prédication de la foi chrétienne, il fut mis en croix, eut tout le corps déchiqueté et mérita de recevoir la palme du martyre.

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