Purification de la Bienheureuse Vierge Marie

V° Dimanche après l’Épiphanie

A LA MESSE. L’Introït est tiré de Jérémie comme l’ancienne Épître de ce Dimanche. La demande du pardon revient sans cesse dans la bouche du peuple chrétien, parce que la fragilité de la nature entraîne sans cesse, ici-bas, le juste lui-même. Dieu sait notre misère ; il pardonne sans fin, à la condition de l’humble aveu des fautes et de la confiance dans sa bonté. Tels sont les sentiments qui inspirent à l’Église les termes de la Collecte du jour.

ÉPÎTRE. Instruit à l’école de l’Homme-Dieu, qui a daigné habiter cette terre, le chrétien doit s’exercer à la miséricorde envers ses frères. Ce monde, purifié par la présence du Verbe incarné, deviendra pour nous l’asile de la paix, si nous savons mériter les titres que nous donne l’Apôtre, d’élus de Dieu, saints et bien-aimés. Cette paix doit remplir d’abord le cœur de chaque chrétien, et l’établir dans une joie continuelle qui aime à s’épancher dans le chant des louanges de Dieu. Mais c’est principalement le Dimanche, que les fidèles, en s’unissant à la sainte Église, « dans ses psaumes et ses cantiques », accomplissent ce devoir si cher à leur cœur. Dans l’usage ordinaire de la vie, souvenons-nous aussi du conseil que nous donne l’Apôtre, à la fin de cette Épître, et songeons à faire toutes nos actions au nom de Jésus-Christ, afin d’être agréables en tout à notre Père céleste.

ÉVANGILE. Le royaume des cieux dont parle ici le Sauveur est son Église militante, la société de ceux qui croient en lui Néanmoins, ce champ qu’il a cultivé avec tant de soins, est parsemé d’ivraie ; les hérésies s’y sont glissées, les scandales s’y multiplient : devons-nous pour cela douter de la prévoyance de celui qui connaît tout, et sans la permission duquel rien n’arrive ? Loin de nous cette pensée. Le Maître nous apprend lui-même qu’il en doit être ainsi. L’homme a reçu la liberté du bien et du mal ; c’est à lui d’en user, et c’est à Dieu de faire tourner tout à sa gloire. Que l’hérésie donc s’élève comme une plante maudite, nous savons que le jour viendra où elle sera arrachée ; plus d’une fois même on la verra sécher sur sa propre tige, en attendant le jour où elle doit être arrachée et jetée au feu. Où sont aujourd’hui les hérésies qui désolèrent l’Église à son premier âge ? Où seront dans cent ans d’ici celles qui, depuis trois siècles, ont causé tant de maux sous le beau nom de réforme ? Il en est de même des scandales qui s’élèvent au sein même de l’Église. Cette ivraie est un fléau ; mais il faut que nous soyons éprouvés. Le Père de famille ne veut pas que l’on arrache cette herbe parasite, dans la crainte de nuire au pur froment. Pourquoi ? Parce que le mélange des bons et des mauvais est un utile exercice pour les premiers, en leur apprenant à ne pas compter sur l’homme, mais à s’élever plus haut. Pourquoi encore ? Parce que telle est la miséricorde du Seigneur, que ce qui est ivraie peut quelquefois, par la grâce divine, se transformer en froment.

Ayons donc patience ; mais, parce que l’ennemi ne sème l’ivraie que pendant le sommeil des gardiens du champ, prions pour les pasteurs, et demandons pour eux à leur divin Chef cette vigilance qui est la première garantie du salut du troupeau, et qui est signifiée, comme leur première qualité, par le nom que l’Église leur a imposé.

Sanctoral

Saint Tite, Évêque et Confesseur

Saint Tite naquit de parents idolâtres et dut sa conversion à saint Paul. La sainteté, le zèle, la vie admirable de celui que le grand Apôtre appelait son fils et qu’il appela bientôt son frère fit qu’il l’associa à son ministère; il le choisit comme son interprète auprès des Grecs.  Il n’est rien de touchant comme les expressions pleines de tendresse et d’affection dont il se sert chaque fois que dans ses lettres il parle de son disciple. Étant venu à Troade pour les intérêts de l’Évangile, il nous dit qu’il n’eut point l’esprit en repos parce qu’il n’y trouva pas ce frère aimé. Ailleurs il s’exprime en ces termes: “Celui qui console les humbles, Dieu, nous a consolé par l’arrivée de Tite.” Nous voyons aussi Tite accompagner son maître à Jérusalem et assister avec lui au premier Concile. C’est alors que les Juifs convertis voulurent le forcer à se faire circoncire et qu’il réclama, en refusant avec énergie, la liberté de l’Évangile pour lui et les gentils.  Des divisions et des scandales s’élevèrent dans l’Église de Corinthe; pour les faire cesser, saint Paul envoya son fidèle disciple qui l’avait suivi à Éphèse. Tite fut accueilli avec respect et vénération par l’Église de Corinthe, il remit tout dans l’ordre, et, après avoir fait un bien immense à la chrétienté, il vint rejoindre saint Paul en Macédoine et lui rendre compte de sa mission et de ses heureux résultats. Le maître, heureux et content, renvoya, quelques temps après, le disciple à Corinthe porter les aumônes qu’il avait recueillies lors de son premier voyage et pour préparer les esprits des fidèles à recevoir quelques Macédoniens que saint Paul se proposait de leur mener lui-même.  Six années durant, Tite accompagna saint Paul dans ses voyages, prêchant l’Évangile avec lui et déployant un zèle infatigable pour gagner des âmes à Jésus-Christ. Quand, après sa sortie de prison, en 63, saint Paul eut évangélisé l’île de Crète, il y laissa Tite pour continuer son oeuvre. En 64, saint Paul, qui ne pouvait se passer de Tite et qui avait besoin de lui pour l’édification des Églises nouvellement fondées, lui écrivit, dans le courant de l’automne, la lettre que nous avons à son adresse; il lui mandait de partir aussitôt que seraient arrivés ceux qu’il envoyait pour le remplacer et de venir le rejoindre à Nicopolis en Épire, où il devait passer l’hiver. Nous le retrouvons en 65, prêchant l’Évangile aux Dalmates. Après la mort de saint Paul il retourna en Crète, gouverna sagement cette Église et évangélisa toutes les îles voisines. Plein de mérites et de jours, il s’endormit dans le Seigneur, à l’âge de quatre-vingt-quatorze ans vers l’an 100. Son tombeau est dans sa ville épiscopale de Gortina, en Crète ; son chef est à Venise. Pie IX a fixé la célébration de sa fête au premier jour libre après le 4 janvier. A la messe de saint Tite, qui est celle des évêques, on a donné une oraison spéciale où l’on insiste sur ses vertus apostoliques. Son tombeau est dans sa ville épiscopale de Gortina, en Crète ; son chef est à Venise.

Sainte Dorothée, Vierge et Martyre

Dorothée, vierge de Césarée en Cappadoce, fut arrêtée par ordre d’Apricius, gouverneur de cette province, parce qu’elle confessait le nom de Jésus-Christ, et on la livra à deux sœurs, nommées Crysta et Callista, qui avaient abandonné la foi, afin qu’elles la fissent changer de résolution. Mais ce fut elle au contraire qui fit revenir les deux sœurs à leur ancienne foi ; c’est pourquoi elles furent jetées dans une chaudière, où elles périrent par le feu. Le gouverneur fit étendre Dorothée sur le chevalet ; mais il n’en obtint que ces paroles : « Jamais, dans toute ma vie, je n’ai goûté un bonheur pareil à celui que j’éprouve en ce moment. » Il ordonna donc de brûler des torches ardentes, les flancs de la vierge avec puis de la frapper longtemps au visage, enfin de lui trancher la tête. Comme on la menait au supplice, elle dit ces paroles : « Recevez mes actions de grâces, ô ami des âmes, qui avez daigné m’appeler aux délices de votre Paradis. » Un certain Théophile, officier du gouverneur, l’entendit, et se moquant de la vierge : Eh bien ! dit-il, épouse du Christ, envoie-moi du jardin de ton époux des pommes ou des roses. » Et Dorothée lui répondit : « Je le ferai certainement » Avant de recevoir le coup de la mort, ayant obtenu la permission de prier quelques instants, un enfant de la plus grande beauté apparut tout à coup devant elle, portant dans un linge trois pommes et trois roses. La sainte lui dit : « Portez, je vous prie, ceci à Théophile. » Elle eut ensuite la tête tranchée, et elle alla se réunir au Christ vers 311 à Césarée de Cappadoce. Au moment même où Théophile racontait, en se jouant, à ses compagnons la promesse que Dorothée lui avait faite, voici que l’enfant se présente devant lui portant dans le linge trois pommes des plus belles, et trois roses des plus vermeilles, et lui dit : « Selon ta demande, la très sainte vierge Dorothée t’envoie ceci du jardin de son époux. » Comme on était au mois de février, et que la gelée sévissait sur toute la nature, Théophile fut saisi d’étonnement, et, en recevant ce qu’on lui présentait, il s’écria : « Le Christ est vraiment Dieu. » Cette profession publique de la foi chrétienne l’exposait à un cruel martyre, et il le souffrit courageusement.

Martyrologe

Saint Tite, évêque de Crète et confesseur, dont l’anniversaire est mentionné la veille des nones de janvier (4 janvier).

A Césarée de Cappadoce, l’anniversaire de sainte Dorothée, vierge et martyre. Sous Saprice, gouverneur de cette province, elle fut d’abord étendue sur le chevalet, puis très longtemps souffletée, et enfin condamnée à la peine capitale. Témoin de son supplice, un rhéteur nommé Théophile se convertit à la foi du Christ; il fut aussitôt très violemment tourmenté sur le chevalet et périt enfin sous le glaive.

A Emèse, en Phénicie, saint Silvain évêque. Après avoir gouverné cette église pendant quarante ans, il fut, sous l’empereur Maximien, exposé aux bêtes avec deux autres chrétiens, eut les membres arrachés, et reçut ainsi la palme du martyre.

Le même jour, les saints martyrs Saturnin, Théophile et Révocate.

Dans la cité des Arvernes (auj. Clermont-Ferrand), en Gaule, saint Antholien martyr.

A Arras, en France, saint Vaast, évêque de cette même ville, dont la vie et la mort furent illustrées par de nombreux miracles.

A Elnone, en France, saint Amand, évêque de Maëstricht; il resplendit de gloire par les miracles opérés pendant sa vie et après sa mort. Dans la suite, son nom fut donné à la localité où il avait fondé

un monastère et terminé sa vie mortelle.

A Bologne, saint Guérin, cardinal et évêque de Palestrina, remarquable par la sainteté de sa vie.

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