Solennité de sainte Jeanne d’Arc

Jeanne d’Arc est née à Domrémy, autrefois du diocèse de Toul, maintenant de Saint-Dié, de parents remarquables par leur foi et l’intégrité de leurs mœurs, en 1412. Elle avait à peine treize ans et ne connaissait que les occupations du foyer, le travail des champs et les premiers éléments de la religion, quand elle fut avertie qu’elle était choisie par Dieu pour délivrer la France et la rendre à l’ancienne autorité royale. Après que, pendant cinq ans, l’Archange saint Michel et les saintes vierges Catherine et Marguerite, dont elle recevait de fréquentes visites, lui eurent appris comment elle exécuterait ce qui lui était ordonné, elle reconnut qu’elle devait obéir à Dieu. Elle demanda au gouverneur de Vaucouleurs et, après quelques refus, en obtint des hommes qui devaient la conduire au roi Charles. Elle se rend d’abord à Toul, où elle assure devant l’évêque qu’elle a fait le vœu de virginité ; ensuite elle visite par un pieu pèlerinage la basilique de saint Nicolas de Port, pour confier au patron des Lorrains le périple qu’elle a préparé ; ensuite elle gagne Nancy, où le duc Charles reçoit favorablement la pieuse jeune fille bien qu’elle l’ait accusé d’une mauvaise conduite morale, et il se recommande à ses prières. Obéissant aux avertissements divins, après avoir surmonté les difficultés d’un long voyage, elle arriva au château de Chinon, en Touraine, et, ayant convaincu le roi Charles de la vérité de sa mission divine, elle partit pour Orléans. En peu de jours, par un terrible assaut, elle infligea trois défaites aux ennemis, prit leurs places fortes et fit triompher son étendard. De là, après quelques faits de guerre où le secours de Dieu se manifesta de façon merveilleuse, elle conduisit Charles à Reims pour y recevoir l’onction du sacre royal. Elle ne pensa pas pour autant qu’elle devait se reposer ; mais comme elle avait reçu du ciel l’annonce que, par la permission de Dieu, elle devait tomber au pouvoir de l’ennemi, elle accepta de bon cœur ce qui devait nécessairement arriver.  Jeanne, faite prisonnière à Compiègne, vendue aux ennemis, bientôt conduite à Rouen, y fut traduite en jugement et accusée de toutes sortes de crimes, sauf de fautes contre la chasteté. Pour Jésus, elle supporta tout avec patience. Le procès ayant été conduit par des juges très corrompus, la vierge innocente et douce fut condamnée à la peine du feu. Ayant donc reçu le réconfort de la sainte Eucharistie qu’elle avait désirée si longtemps, les yeux tournés vers la croix et répétant très souvent le nom de Jésus, elle s’envola au ciel, le 30 mai, n’ayant pas encore accompli sa vingtième année. L’Église Romaine, qu’elle avait toujours aimée et à qui elle en avait souvent appelé, prit soin de la justifier de tout crime, sous le pontificat de Calixte III. Vers la fin du dix-neuvième siècle, Léon XIII permit d’introduire la cause de la Pucelle d’Orléans. Puis le Souverain Pontife Pie X la mit au rang des Bienheureuses, et Benoît XV au nombre des saintes Vierges. Enfin Pie XI, accédant aux vœux des évêques français, la déclara et institua patronne secondaire de la France, après la Très Sainte Vierge en son Assomption.

3ème dimanche après Pâques – « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, car je vais vers mon Père »

Il y a déjà trois semaines d’écoulées depuis le saint Jour de Pâques. La Résurrection du Seigneur occupait toutes les pensées de notre Mère l’Église. Dans la première semaine de Pâques, elle nous mettait chaque jour sous les yeux une des apparitions du Christ ressuscité. Le dimanche blanc, nous avons vu le Seigneur avec Thomas et il nous a été permis de mettre nos doigts dans ses plaies glorifiées. Le deuxième dimanche, nous nous sommes réunis comme des brebis fidèles autour du Bon Pasteur qui, à Pâques, nous avait rassemblés alors que nous étions errants, et qui, maintenant, nous conduit dans les riches pâturages de ses saints mystères. Jusqu’ici, l’Église était tout oreilles, tout yeux et tout cœur pour le Ressuscité. A partir d’aujourd’hui, elle regarde vers l’avenir, vers un double avenir, l’avenir du Christ et notre propre avenir : Aujourd’hui, pour la première fois, l’Église nous prépare à l’Ascension du Seigneur. Le Christ dit expressément dans l’Évangile d’aujourd’hui : « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, car je vais vers mon Père ». Mais nous ne devons pas croire que l’Église, à la pensée du départ du Christ, va devenir mélancolique et triste. Non ; la jubilation pascale ne diminue pas, elle augmente plutôt. Voyons l’antienne de l’Introït : « Tressaillez de joie en Dieu, nations de partout, Alléluia, Alléluia ; célébrez son nom, Alléluia ; chantez la magnificence de sa gloire, Alléluia, Alléluia ». L’Église n’est donc pas triste à la pensée du départ du Seigneur, comme l’étaient les Apôtres dans l’Évangile d’aujourd’hui. Elle aime voir le Seigneur monter au ciel, car elle-même ne se sent pas chez elle sur la terre. Le ciel est sa patrie et elle soupire après le jour où elle suivra son Époux dans le ciel. Ceci nous amène à parler du second avenir auquel nous prépare l’Église, notre propre avenir. Jusqu’ici, nous fêtions Pâques. Nous nous sentions pour ainsi dire au ciel. Volontiers nous aurions dit comme saint Pierre : « Il fait bon ici, dressons-y nos tentes ! » Nous allions oublier que nous sommes encore sur la terre. L’Église nous ramène aux âpres réalités de la vie quotidienne. Elle ne nous les peint pas en rose ; elle ne nous présente pas un Éden où ne fleurissent que des roses sans épines. Elle le dit clairement aux nouveaux chrétiens comme à nous : la vie chrétienne est une vie dure, difficile, une vie remplie de souffrances, de combats, d’épreuves ; la vie chrétienne est un pèlerinage vers la patrie céleste.

La messe (Jubilate). Nous pourrions donner à cette messe le titre suivant : Le chrétien est un étranger sur la terre. Commençons par l’explication de l’Épître de saint Pierre : « Mes très chers, je vous en avertis, abstenez-vous, comme des étrangers et des pèlerins, des désirs charnels qui luttent contre l’âme ». Nous devons donc être des étrangers et des pèlerins sur la terre. Pour mieux nous faire comprendre, recourons à une parabole : Un père avait deux fils. Quand ils furent grands, il les envoya voyager à l’étranger. Ils devaient s’y instruire et revenir ensuite à la maison. L’un des deux fils s’en va, se plaît à l’étranger, oublie la patrie et s’adonne au jeu et à la boisson. L’étranger devient sa patrie. Le second s’en va, lui aussi. L’amour de la patrie l’accompagne ; il travaille avec ardeur pour s’instruire comme il faut. Les jeunes filles de l’étranger essaient de l’attirer, mais il ne fait pas attention à elles, car il a sa fiancée au pays. Il ne charge pas son sac de voyage et, dès qu’il le peut, il s’en retourne, léger, vers sa patrie. Il souffre souvent de la nostalgie. Quand il reçoit une lettre de son père, sa nostalgie augmente encore. Il écrit souvent lui-même à la maison. De temps en temps, son père lui envoie un pain de la maison, qu’il mange de grand appétit et qui le soutient dans son voyage. Il revient enfin heureusement dans sa patrie. Voilà la parabole. Donnons-en maintenant l’explication. Dieu envoie les hommes sur la terre, qui est pour nous l’exil. Notre patrie, c’est le ciel ; notre Père, c’est Dieu. Une partie des hommes se trouvent si bien sur la terre qu’ils oublient le ciel. Leur cœur est attaché aux biens et aux occupations de la terre ; ils n’ont pas le moindre désir de la patrie céleste. Quand leur Père leur envoie une lettre (c’est-à-dire la prédication, la Sainte Écriture, l’Évangile, qui est la parole de Dieu, une lettre de Dieu), ils se bouchent les oreilles et ne veulent pas entendre. Ce sont les enfants du monde. Une autre partie des hommes marche avec amour et espérance vers Dieu et vers le ciel, à travers l’exil de la vie terrestre. Ils se sentent pèlerins et étrangers. Ils vivent sans doute parmi les hommes, remplissent leurs devoirs et leurs tâches, mais leur cœur est dans la patrie. Ils se soumettent aux lois et aux coutumes du pays, s’efforcent de vivre en bons termes avec tous, mais ils se sentent étrangers sur la terre. C’est pourquoi les gens avec qui ils vivent ne les voient pas d’un bon œil ; on les traite de rêveurs chimériques. Ils ne s’alourdissent pas de biens terrestres ; ils passent avec un léger bagage à travers le monde (c’est la pauvreté spirituelle). Ils se réjouissent quand ils reçoivent une lettre de leur Père céleste (c’est-à-dire : ils lisent et entendent volontiers la parole de Dieu). Ils écrivent volontiers au paradis (par la prière). Le Père céleste leur a donné un pain du ciel (la sainte Eucharistie) ; ils sont heureux d’en manger quand le chemin est rude et pénible. Ce pain leur donne de nouvelles forces et les garde des séductions de l’étranger. — Nous comprenons maintenant l’Épître ; elle nous donne les règles de voyage pour notre pèlerinage terrestre. Pour conclure, saint Pierre résume l’attitude que nous devons avoir en quatre phrases courtes : « Honorez tout le monde, aimez vos frères, ayez du respect pour Dieu, honorez le roi ». A cette Épître du voyage convient très bien l’Évangile du petit délai. Cette péricope est tirée du discours d’adieu du Seigneur après la Cène. De ce discours, l’Église aime faire les adieux du Seigneur avant l’Ascension. Quand nous entendons cet Évangile, nous devons dire : voici les adieux du Seigneur au moment où il nous quitte. Mais que veut nous dire l’Église, à nous ? Dans notre vie, il y a aussi deux délais, et les choses se passent pour nous exactement comme pour les disciples. « Un peu de temps et vous ne me verrez pas ». C’est la vie terrestre, pendant laquelle nous ne voyons pas le Seigneur. C’est le temps de l’exil terrestre, et il en va pour nous comme pour les Apôtres : « Vous gémirez et vous pleurerez ; quant au monde, il se réjouira ». La vie terrestre ne présente guère aux enfants de Dieu que des larmes et du chagrin ; ils rencontrent bien des peines sur la terre. Pour les mauvais, ils vivent dans la joie et la, volupté ; ils se rient de nous. Mais cela même est pour nous une consolation. La vie terrestre ne dure qu’« un peu de temps ». Bientôt viendra le second délai : « vous me verrez de nouveau » ; « quand je vous reverrai, votre cœur se réjouira, et votre joie, personne ne pourra vous l’enlever. » Quand nous serons morts, le Sauveur glorifié paraîtra devant nous. Alors toute souffrance sera oubliée, alors ce sera la joie éternelle. — Cette idée du petit délai est chère à la chrétienté ; elle s’applique tour à tour au Seigneur et aux disciples ; elle exerce sur tous les cœurs un véritable charme. L’oraison, elle aussi, est une prière de voyage : « Ô Dieu, tu montres à ceux qui errent la lumière de ta vérité, afin qu’ils puissent revenir sur la voie de la vérité ». L’oraison suppose que nous errons sur la terre, que nous avons besoin d’un guide et, pour ainsi dire, d’une étoile, comme les Mages, de la lumière de la vérité (et non de la lumière trompeuse des joies mondaines).

Sanctoral

En Argentine :  Notre Dame de Lujan, Patronne

En certains lieux :

  • Marie Médiatrice de toutes grâces
  • Notre-Dame du Sacré Coeur ou Notre-Dame du Cœur de Jésus

Apparition de saint Michel Archange [Fête supprimée en 1960]

Nous trouvons dans les histoires ecclésiastiques le récit de diverses apparitions de l’Archange saint Michel, et nous voyons, tant en Orient qu’en Occident, un certain nombre d’églises consacrées en son honneur.  Si Dieu veut que nous honorions tous les Anges, à plus forte raison est-ce Sa Volonté que nous rendions hommage à celui des Esprits célestes qui leva contre Lucifer et les mauvais Anges l’étendard du combat et de la victoire. Le nom de l’Archange Michel signifie: Qui est comme Dieu? C’est, en effet, le cri d’indignation par lequel il rallia autour de lui les Anges fidèles. On représente saint Michel comme un beau jeune homme, le pied levé sur la tête d’un dragon qu’il transperce de sa lance. Parmi les faits merveilleux qui nous attestent la protection de saint Michel sur l’Église, il faut mentionner son apparition à Rome, où saint Grégoire le Grand l’aperçut dans les airs, remettant son glaive dans le fourreau pour marquer la cessation de la peste et l’apaisement de la colère de Dieu. Mais le 8 mai est destiné à rappeler une apparition non moins merveilleuse, sur le mont Gargan, dans le royaume de Naples. En l’an 492, un homme, nommé Gargan, faisait paître dans la campagne ses nombreux troupeaux. Un jour, un taureau s’enfuit dans la montagne, où on le chercha d’abord vainement. On tira une flèche; mais cette flèche revint blesser celui qui l’avait tirée. Devant cette merveille, on crut devoir consulter l’évêque voisin. Le prélat ordonna trois jours de jeûne et de prières. Au bout des trois jours, l’Archange saint Michel apparut à l’évêque; il lui déclara que cette caverne où le taureau s’était retiré était sous sa protection, et que Dieu voulait qu’elle fût consacrée sous son nom et en l’honneur de tous les Anges. Accompagné de son clergé et de son peuple, le pontife se rend à cette caverne, qu’il trouve déjà disposée en forme d’église. On y célèbre les divins mystères, et bientôt, dans ce lieu même, s’élevait un temple magnifique où la Puissance divine a opéré de grands miracles. De tout temps la sainte Église a eu la plus grande vénération pour le glorieux Archange, elle a favorisé son culte, établi des confréries en son honneur; elle nous le montre présentant à Dieu les âmes des justes trépassés et nous invite à l’invoquer pour obtenir, à l’heure de la mort, le dernier triomphe sur les esprits des ténèbres. Ses apparitions à sainte Jeanne d’Arc sont célèbres. Il est regardé comme l’un des grands protecteurs de l’Église et de la France.

Martyrologe

A Cracovie, en Pologne, l’anniversaire de saint Stanislas, évêque et martyr, qui fut mis à, mort par le roi impie Boleslas. Sa fête se célèbre la veille de ce jour.

A Milan, l’anniversaire de saint Victor martyr. De race mauresque, et chrétien dès son enfance, il servait dans les troupes impériales, et demeurait très fortement attaché au Christ, malgré les efforts de Maximien pour le faire sacrifier aux idoles; pour ce motif, il fut d’abord cruellement meurtri de coups de bâton mais, par la protection de Dieu, n’en ressentit aucune douleur, puis arrosé de plomb fondu sans en recevoir aucun mal; il eut enfin la tête tranchée, et acheva ainsi le cours de son glorieux martyre.

A Byzance, saint Acathe centurion. Durant la persécution de Dioclétien et de Maximien, il fut dénoncé comme chrétien par le tribun Firmus, souffrit, à Périnthe, de rigoureuses tortures par l’ordre du juge Bibien et fut enfin décapité à, Byzance par sentence du proconsul Flaccus. Son corps, porté miraculeusement à Squillace, en Calabre, y est conservé avec honneur.

A Rome, le pape saint Boniface IV, qui dédia le Panthéon en l’honneur de la bienheureuse Marie-aux-Martyrs.

A Rome encore, saint Benoît II, pape et confesseur.

A Vienne, en France, saint Denis, évêque et confesseur.

A Auxerre, saint Hellade évêque.

Au monastère de Bellevaux, dans le territoire de Besançon, saint Pierre, qui, de moine cistercien, devint évêque de Tarentaise, en Savoie.

Près de Ruremonde, en Gueldre, saint Wiron, évêque écossais.

Au Mont Gargan, l’apparition de saint Michel archange. Le pape Pie XII l’a établi Patron et Protecteur des radiologues et de ceux qui soignent par le radium.

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