Aujourd’hui s’ouvre à Hong-Kong, ville soumise au joug communiste venu de Chine, le procès du cardinal Joseph Zen. « Personne n’a soulevé la question très sérieuse de notre frère Zen », déclare le cardinal Gerhard Müller.

Depuis 2019, la ville de Hong-Kong connait de nombreuses manifestations réprimées dans la violence. Le mouvement contestataire a démarré à cause d’un amendement de la loi d’extradition qui permet à la Chine continentale d’intervenir dans le système juridique indépendant de Hong Kong et menace la sécurité personnelle des Hongkongais. Face à ces manifestations, en mai 2020, Pékin annonce la promulgation d’une loi de sécurité nationale qui entre en vigueur le 30 juin 2020. De nombreux activistes politiques et personnalités de la société civile ont depuis été arrêtés.

C’est dans ce contexte de persécution de toute opposition à Pékin, que le cardinal Zen, évêque émérite de Pékin, a été arrêté le mercredi 11 mai 2022 à Hong Kong. Ce dernier a été libéré sous caution quelques heures plus tard avec trois autres personnes interpellées. Aujourd’hui s’ouvre son procès.

Le cardinal chinois s’est fait connaître ces dernières années en raison de son opposition publique à l’accord qui se dit ‘secret’ entre le Vatican et la République populaire de Chine. Mgr Joseph Zen n’a pas eu de mots assez forts pour dénoncer et cette main-mise avec la bénédiction bergoglienne, du régime communiste chinois sur l’Eglise clandestine et sur la nomination des futurs évêques, et la reconnaissance par Rome des évêques schismatiques nommés par Pékin.

Est-ce cette raison qui induit aujourd’hui El papa argentin à laisser le cardinal, traité comme un criminel, aux mains de la Chine sans intervenir ? Il se trouve en effet que, pour l’instant, le Saint-Siège garde le silence sur ce procès. Lors du récent consistoire, le cardinal Gerhard Müller avait pourtant déjà soulevé le problème en déclarant :

« Il y aura un procès inéquitable le mois prochain. Personne n’a soulevé la question très sérieuse de notre frère Zen. Cela n’a pas été fait par le doyen, le cardinal Re, ni par le secrétaire d’État, Parolin, ni même par le pape. Il n’y a eu aucun document de solidarité, aucune initiative de prière pour lui. »

Plus grave, lors du vol de retour du Kazakhstan, le 15 septembre dernier, François a eu des paroles qui sonnent comme l’abandon du cardinal Zen à son sort pour sauver le dialogue avec la Chine. Elles représentent une approche très politique et peu religieuse des relations avec la Chine communiste.

La journaliste Elise Allen, de Crux, a interrogé le pape sur la question de la liberté religieuse. Ce dernier ayant fait allusion à ce principe lors de son séjour au Kazakhstan, Elise Allen lui a demandé ce qu’il en est de la liberté religieuse en Chine, « surtout maintenant avec le procès qui se déroule contre le cardinal Zen. Considérez-vous le procès contre lui comme une violation de la liberté religieuse ? ».

La réponse fut tout sauf simple. Cela « commence par un discours enfumé sur la difficulté de comprendre la Chine, analyse un journaliste italien, sur les temps longs avec lesquels les chinois pensent, et donc sur l’importance du dialogue pour comprendre et se faire comprendre. Ce à quoi on pourrait tout de suite objecter : en attendant, le problème n’est pas le peuple chinois, mais le régime communiste chinois, ce qui n’est pas une mince affaire. Et puis, justement à cause de cette difficulté à les comprendre, pourquoi ne pas faire confiance à un évêque comme le cardinal Zen qui, en plus d’être chinois, connaît bien les communistes de Pékin ? Pourquoi ne pas l’écouter ? » Mais le jésuite en blanc, qui n’a pas envie de mettre en péril l’accord signé qui sera renouvelé en octobre, n’a pas envie d’écouter l’évêque émérite de Hong-Kong et préfère le sacrificier sur l’autel de la diplomatie politicienne bergoglienne :

« Je n’ai pas envie de qualifier la Chine d’antidémocratique, car c’est un pays tellement complexe… oui c’est vrai qu’il y a des choses qui nous paraissent non démocratiques, c’est vrai. Le cardinal Zen est un ancien qui sera jugé ces jours-ci, je pense. Et il dit ce qu’il ressent, et cela montre qu’il y a là des limites. Plus que de qualifier, parce que c’est difficile, et je n’ai pas envie de qualifier, ce sont des impressions, j’essaie de soutenir le chemin du dialogue ».

Le cardinal Zen est donc qualifié de « un vieil homme » qui « dit ce qu’il ressent », bref, qui ne tient pas sa langue et ne veut pas de dialogue, tandis que lui, El papa est un homme de dialogue.

A quelques jours de son procès, Jorge Maria Bergoglio adresse ni plus ni moins une fin de non-recevoir à tous ceux qui de par le monde lui demande de venir en aide au cardinal de 90 ans. Quant à l’idée de prévoir une prière à son intention, cela ne lui traverse même pas l’esprit, si obnubilé qu’il est par le ‘sacro-saint’ dialogue. Que de péchés et de trahisons du Christ et de ses amis auront été commis au nom de ce dialogue avec les ennemis de l’Eglise !

Francesca de Villasmundo

   

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