Joe Biden et Benjamin Netanyahu, rencontre après le 7 octobre 2023
Joe Biden et Benjamin Netanyahu, rencontre après le 7 octobre 2023

Le massacre continue à Gaza mais le Premier ministre israélien reste opposé à l‘hypothèse d’un Etat palestinien.

Israël déclare que la phase de haute intensité était terminée dans le nord de Gaza mais cela est encore du domaine du mirage

Quelque chose bouge en Israël, même s’il n’est pas possible de faire des prévisions fiables sur ce qui se passera sur le futur de la guerre. Israël s’est aligné sur les suggestions américaines en annonçant une nouvelle phase de la guerre. Le ministre de la Défense Gallant a déclaré cela en déclarant que la phase de haute intensité était terminée dans le nord de Gaza et qu’elle se terminerait bientôt à Khan Younis. Une annonce accompagnée du retrait d’une partie des forces déployées dans la bande.

Pour l’heure, le cessez-le-feu dans la bande de Gaza apparaît comme un mirage, alors que les roquettes du Hamas continuent d’être lancées sur Israël, que l’offensive israélienne bat toujours son plein et que tout le Moyen-Orient s’est enflammé entre-temps, de la mer Rouge à l’Iran, de la Syrie au Pakistan. Pourtant, l’indiscrétion du Financial Times fait naître l’espoir d’un arrêt des hostilités. Selon le journal britannique, les Etats arabes, avec Ryad en tête de pont, travaillent sur une initiative visant à garantir un cessez-le-feu et la libération des otages encore aux mains du Hamas. Il s’agirait d’une démarche qui s’inscrit dans un plan plus large, qui pourrait proposer à Israël une normalisation des relations avec le monde arabe, à condition que l’État juif accepte de prendre des mesures « irréversibles » vers la création d’un État palestinien.

Les Etats arabes travaillent sur une initiative visant à garantir un cessez-le-feu et la libération des otages à condition que l’État juif accepte la création d’un Etat palestinien

Les responsables arabes, qui espèrent présenter officiellement le plan d’ici quelques semaines, en ont déjà discuté avec l’administration américaine et les gouvernements européens, appelés à reconnaître formellement l’État palestinien ou à soutenir l’adhésion à part entière des Palestiniens à l’ONU. L’accord inclurait également une sorte de récompense, la formalisation des liens entre l’Arabie saoudite et Israël, qui étaient en cours d’élaboration avant que le Hamas n’attaque brutalement Israël le 7 octobre et ne s’effondrent ensuite avec l’explosion du conflit armé.

Jusqu’à présent, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est déclaré contre la naissance d’un État palestinien et s’est même défini en décembre comme « fier » de l’avoir empêchée. Un « non » réitéré hier, bien que les États-Unis aient expliqué à plusieurs reprises que le Hamas ne peut pas être éliminé par les seuls moyens militaires et que ne pas le reconnaître entraînerait des tensions perpétuelles.

« J’ai arrêté de tenter de nous imposer une réalité qui aurait porté atteinte à la sécurité d’Israël », a commenté Netanyahu, confirmant le climat tendu entre les deux alliés et provoquant une réponse de la Maison Blanche, qui a plutôt réaffirmé la conviction des deux États comme étant la « meilleure solution ». La veille, le Hamas s’était également déclaré totalement opposé à la solution à deux États.

Le Premier ministre israélien reste opposé à l‘hypothèse d’un Etat palestinien

Pendant ce temps, les travaux se poursuivent sur l’autre question fondamentale : l’avenir de la bande de Gaza une fois la guerre terminée. Selon Sky News Arabia, les États-Unis chercheraient un accord avec Israël et les pays arabes pour que l’Autorité nationale palestinienne (ANP) puisse gouverner la bande de Gaza après le conflit, avec une administration initialement civile, renforcée uniquement par la police. En réalité, même l’idée de confier à l’avenir le pouvoir à l’ANP à Gaza n’a jamais plu à Netanyahu qui reste opposé à l‘hypothèse d’un Etat palestinien

En décembre, le Premier ministre israélien avait promis : « Tant que je serai Premier ministre, l’ANP ne gouvernera pas la bande de Gaza ». Mais les États-Unis et les pays arabes tentent à nouveau, Washington s’efforçant depuis un certain temps de convaincre le gouvernement israélien de mettre fin au conflit au plus vite, pour éviter qu’Israël ne perde complètement le soutien de l’opinion publique internationale. La proposition sur l’avenir de Gaza inclut « la formation des services de sécurité palestiniens, à l’exclusion de l’implication du Hamas et de toute organisation armée qui s’oppose à la solution à deux États ». Quant aux garanties de sécurité, Washington travaillerait à la présence de forces d’interposition arabes et internationales entre la bande de Gaza et Israël et entre la bande de Gaza et les frontières égyptiennes.

L’avenir de la bande de Gaza une fois la guerre terminée

Un fil d’espoir vient du président israélien Herzog, depuis le Forum de Davos : « Les Israéliens ont perdu confiance dans le processus de paix », a-t-il admis, pour ensuite ajouter qu’ « Israël veut un avenir dans lequel nous pouvons coexister avec les Palestiniens. Mais avant de parler d’une solution à deux États, il faut des garanties de sécurité ».

Confronté aux futures élections présidentielles américaines, l’administration de Joe Biden veut éviter à tout prix le discrédit en raison et de la défaite ukrainienne qui aura couté des centaines de milliers d’hommes et des milliards de dollars, et du massacre des Gazaouis par son allié israélien. Les États-Unis insistent donc auprès de l’Etat hébreux sur la modération. Il y a deux jours, en effet, une indiscrétion d’Axios rapportait que Biden, -en clair c’est-à-dire l’Etat profond américain qui dicte réellement la politique des Etats-Unis-, « manquait de patience » avec Netanyahu.

Une impatience qui n’effraye pas Bibi, sûr de lui et de l’amure protectrice qu’est la victimisation constante d’Israël en référence à la 2nde guerre mondiale dès qu’on monte le ton avec lui. Pour l’instant, il ne se range pas du côté de la solution à deux Etats : il a ainsi déclaré aux États-Unis qu’il était opposé à « tout » État palestinien dans une résolution d’après-guerre.

Francesca de Villasmundo

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