Génocide à Gaza ; la CIJ juge qu'il y a un risque de génocide
Génocide à Gaza ; la CIJ juge qu’il y a un risque de génocide

La Cour Internationale de Justice a statué par 15 voix contre 2 pour exiger « qu’Israël prenne des mesures efficaces pour empêcher les actions entrant dans le champ d’application de la convention sur le génocide ».

L’Afrique du Sud a saisi la cour accusant Israël de perpétrer un génocide dans l’enclave palestinienne

L’affaire a été introduite, fin décembre 2023, par la république d’Afrique du Sud auprès de la Cour Internationale de Justice, organisme dépendant de l’ONU. Le pays africain a saisi la cour accusant Israël de perpétrer un génocide dans l’enclave palestinienne et demandant des mesures conservatoires pour stopper la tuerie qui a cours à Gaza.

Les juges se sont prononcés dans une décision historique le 26 janvier dernier : par 15 voix contre 2, ils ont reconnu qu’il existe un « risque sérieux de génocide » et qu’il était urgent de prendre des mesures conservatoires pour défendre la population palestinienne de Gaza et préserver ses droits. En résumé, la CIJ ordonne à Israël de « prévenir et punir » l’incitation au « génocide » et de permettre l’accès à l’aide humanitaire à Gaza.

Il est intéressant de noter que la Cour Internationale de Justice est présidée actuellement par les Etats-Unis et que ces derniers ont mis plusieurs fois leur veto à des résolutions de l’ONU visant Israël.

La Cour a statué qu’il y avait un risque de génocide et a enjoint Israël de prendre toutes les mesures pour éviter qu’il survienne

Le célèbre avocat Régis de Castelnau commente ainsi la décision judiciaire :

« Compte tenu du poids des États-Unis (la présidente de la Cour est américaine) je craignais que la juridiction botte en touche en retenant un argument de procédure sur la nécessité d’une demande préalable que l’Afrique du Sud aurait dû formuler auparavant. (…) La Cour a été habile. Elle n’a pas dit qu’il y avait un génocide mais « UN RISQUE DE GÉNOCIDE » et a enjoint Israël de prendre toutes les mesures pour éviter qu’il survienne. Cela concerne évidemment les opérations militaires, comme par exemple contre les hôpitaux, la fourniture sans contrainte de l’aide humanitaire, l’arrêt des privations (eau, électricité, distribution de la nourriture) etc. Cela concerne également la prévention et la punition des appels au génocide formulés par les responsables israéliens et publiquement par beaucoup de citoyens. (Coucou L’ARCOM, coucou les procureurs français, les éructations de Meyer Habib ce serait intéressant de les empêcher, en tout cas c’est ce que vous demande la CIJ).

« Le monde entier attendait cette décision qui en elle-même ne peut pas comporter pas de sanction de l’inobservation de l’injonction par Israël, mais expose celui-ci à des procédures devant les instances internationales, et des sanctions par les pays signataires de la convention sur le génocide de 1948. Et curieusement donne raison aux Houthis.

« Honnêtement, sur le plan juridique il était difficile d’aller plus loin. Les juristes comprendront que l’on peut faire un parallèle avec une procédure de référé. Sans trancher sur le fond, le juge des référés prononce des mesures d’urgence. Mais en principe il est le juge de l’évidence.

« Il est possible que cette décision constitue un tournant.

« Espérons-le. »

Pour discréditer cette décision contre l’Etat hébreux, Israël a accusé la Cour Internationale de Justice d’être antisémite

Evidemment, pour discréditer cette décision qui prévient qu’il y a « un risque de génocide » envers la population palestinienne si l’Etat Hébreu ne change pas sa manière d’opérer, Israël via ses représentants a usé, immédiatement, du point Godwin : la CIJ a été considérée comme antisémite. Benjamin Netanyahu a ainsi riposté en rejetant l’accusation de « génocide » « non seulement comme mensongère mais odieuse » et en affirmant : « Nous menons une guerre juste et nous la poursuivrons jusqu’à la victoire totale. »

Lui emboitant le pas, l’ensemble des dirigeants israéliens ont accusé les juges de la CIJ d’être « antisémites ». Circulez, il n’y a rien d‘autre à voir ni à retenir de cette décision…Il n’est pas certain que cette fois-ci, face au massacre auquel sont confrontés les Gazaouis, cette accusation d‘antisémitisme fasse taire les voix qui s’élèvent contre Israël et ses bombardements meurtriers sur la bande de Gaza.

 

Francesca de Villasmundo

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