L’immunothérapie connaît depuis quelques années un essor incroyable en matière de traitement des cancers. De quoi s’agit-il ? La chimiothérapie classique visait à détruire les cellules jeunes des cancers. Ce faisant, toutes les cellules jeunes de l’organisme étaient atteintes. Un des effets les plus connus est la perte des cheveux par l’absence de renouvellement des cellules du bulbe pileux.

On sait maintenant que les cellules cancéreuses portent et diffusent des antigènes. L’idée est de produire des anticorps contre ces antigènes et par-là détruire les cellules. On parle de bio-traitements dans la mesure où les médicaments ne s’adressent qu’à des produits existants eux-mêmes dans les organismes. Quasiment presque tous les cancers bénéficient désormais de ce type de traitements appelés « anti-TNF ». Certains résultats sont très spectaculaires, y compris dans les cancers généralisés et nous nous en réjouissons tous. Certains de ces malades devraient être décédés depuis longtemps alors qu’ils mènent une vie normale. La survie face aux cancers solides s’est améliorée considérablement en 2017.

De tels traitements reposent sur la génétique ; or le génome n’est pas le même selon le sexe. Par exemple un traitement de cette nature, sera en général plus efficace (et rapide) chez 80 % des femmes et 20 % des hommes. En d’autres termes il y a une différence d’efficacité selon le sexe ; celle-ci étant liée aux points biologiques de contrôle immunitaire (immunocheckpoints). Les effets positifs sont très favorables aux femmes.

Une méta-analyse (rassemblement de tous les travaux d’un même sujet) a été présentée par la fameuse revue The Lancet en matière d’oncologie (Lancet Oncol. 2018 ; 19(6):737-746.) ; en l’occurrence 7133 études de cancers à différents stades ; les résultats étaient différents bien sûr selon le sexe. C’était cela que cherchait à éclairer l’ensemble de ces travaux.

Il va de soi que les homosexuels posaient un problème dans la mesure où un certain nombre d’entre eux étaient bourrés d’hormones. Il en est de même des transgenres. Faut-il les traiter selon le sexe génétique ou celui qu’ils avaient acquis par la chirurgie et les hormones ? Le « genre » compte-t-il dans ce type de traitement ? L’absence de réponse à cette question, entraîne bien une perte de chance pour ces personnes. On en saura bientôt plus. Prévaut déjà l’idée que le traitement des hommes et celui des femmes sera différent dans toute la pathologie cancéreuse solide. Les féministes devraient s’en réjouir. Pas facile à une époque à laquelle la quasi-totalité des femmes s’habillent comme des hommes.

Pour le professeur Claudine Junien de l’Université de Versailles, lors du congrès Epigen 2018 il faut tenir en compte que « la réticence à envisager les différences d’ordre génétique comme causalité spécifique et première dans les différences femmes/hommes, est entretenue par le recours exclusif à des explications sociales, économiques ou psychologiques ; il s’est profondément enraciné dans toutes les sociétés, la croyance selon laquelle il suffirait d’un gommage des stéréotypes pour aboutir à une égalité de fait entre femmes et hommes ». En d’autres termes, il ne suffit pas pour un homme de se croire femme et inversement pour que leurs différences initiales disparaissent.» La généticienne dénonce « l’ignorance, voire le déni des différences liées au sexe ». Elle plaide la mise en place de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques ciblées pour chaque sexe.

Jean-Pierre Dickès

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