Ascension de Notre Seigneur : « L’Ascension du Christ est notre élévation. »

Le jour s’est levé radieux, la terre qui s’émut à la naissance de l’Emmanuel éprouve un tressaillement inconnu ; l’ineffable succession des mystères de l’Homme-Dieu est sur le point de recevoir son dernier complément. Mais l’allégresse de la terre est montée jusqu’aux cieux ; les hiérarchies angéliques s’apprêtent à recevoir le divin chef qui leur fut promis, et leurs princes sont attentifs aux portes, prêts à les lever quand le signal de l’arrivée du triomphateur va retentir. Les âmes saintes, délivrées des limbes depuis quarante jours, planent sur Jérusalem, attendant l’heureux moment où la voie du ciel, fermée depuis quatre mille ans par le péché, s’ouvrant tout à coup, elles vont s’y précipiter à la suite de leur Rédempteur. L’heure presse, il est temps que notre divin Ressuscité se montre, et qu’il reçoive les adieux de ceux qui l’attendent d’heure en heure, et qu’il doit laisser encore dans cette vallée de larmes. Tout à coup il apparaît au milieu du Cénacle. Le cœur de Marie a tressailli, les disciples et les saintes femmes adorent avec attendrissement celui qui se montre ici-bas pour la dernière fois. Jésus daigne prendre place à table avec eux ; il condescend jusqu’à partager un dernier repas, non plus dans le but de les rendre certains de sa résurrection ; il sait qu’ils n’en doutent plus ; mais, au moment d’aller s’asseoir à la droite du Père, il tient à leur donner cette marque si chère de sa divine familiarité. O repas ineffable, où Marie goûte une dernière fois en ce monde le charme d’être assise aux côtés de son fils, où la sainte Église représentée par les disciples et par les saintes femmes est encore présidée visiblement par son Chef et son Époux ! Qui pourrait exprimer le respect, le recueillement, l’attention des convives, peindre leurs regards fixés avec tant d’amour sur le Maître tant aimé ? Ils aspirent à entendre encore une fois sa parole ; elle leur sera si chère à ce moment du départ ! Enfin Jésus ouvre la bouche ; mais son accent est plus grave que tendre. Il débute en leur rappelant l’incrédulité avec laquelle ils accueillirent la nouvelle de sa résurrection. Au moment de leur confier la plus imposante mission qui ait jamais été transmise à des hommes, il veut les rappeler à l’humilité. Sous peu de jours ils seront les oracles du monde, le monde devra croire sur leur parole, et croire ce qu’il n’a pas vu, ce qu’eux seuls ont vu. C’est la foi qui met les hommes en rapport avec Dieu ; et cette foi, eux-mêmes ne l’ont pas eue tout d’abord : Jésus veut recevoir d’eux une dernière réparation pour leur incrédulité passée, afin que leur apostolat soit établi sur l’humilité. Prenant ensuite le ton d’autorité qui convient à lui seul, il leur dit : « Allez dans le monde entier, prêchez l’Évangile à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné ». Et cette mission de prêcher l’Évangile au monde entier, comment l’accompliront-ils ? Par quel moyen réussiront-ils à accréditer leur parole ? Jésus le leur indique : « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront des langues nouvelles ; ils prendront les serpents avec la main ; s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur nuira pas ; ils imposeront les mains sur les malades, et les malades seront guéris ». Il veut que le miracle soit le fondement de son Église, comme il l’a choisi pour être l’argument de sa mission divine. La suspension des lois de la nature annonce aux hommes que l’auteur de la nature va parler ; c’est à eux alors d’écouter et de croire humblement.

Voilà donc ces hommes inconnus au monde, dépourvus de tout moyen humain, les voilà investis de la mission de conquérir la terre et d’y faire régner Jésus-Christ. Le monde ignore jusqu’à leur existence ; sur son trône impérial, Tibère, qui vit dans la frayeur des conjurations, ne soupçonne en rien cette expédition d’un nouveau genre qui va s’ouvrir, et dont l’empire romain doit être la conquête. Mais à ces guerriers il faut une armure, et une armure de trempe céleste. Jésus leur annonce qu’ils sont au moment de la recevoir. « Demeurez dans la ville, leur dit-il, jusqu’à ce que vous ayez été revêtus de la vertu d’en haut ». Or, quelle est cette armure ? Jésus va le leur expliquer. Il leur rappelle la promesse du Père, « cette promesse, dit-il, que vous avez entendue par ma bouche. Jean a baptisé dans l’eau ; mais vous, sous peu de jours, vous serez baptisés dans le Saint-Esprit ». Mais l’heure de la séparation est venue. Jésus se lève, et l’assistance tout entière se dispose à suivre ses pas. Cent vingt personnes se trouvaient là réunies avec la mère du divin triomphateur que le ciel réclamait. Le Cénacle était situé sur la montagne de Sion, l’une des deux collines que renfermait l’enceinte de Jérusalem. Le cortège traverse une partie de la ville, se dirigeant vers la porte orientale qui ouvre sur la vallée de Josaphat. C’est la dernière fois que Jésus parcourt les rues de la cité réprouvée. Invisible désormais aux yeux de ce peuple qui l’a renié, il s’avance à la tête des siens, comme autrefois la colonne lumineuse qui dirigeait les pas du peuple israélite. Qu’elle est belle et imposante cette marche de Marie, des disciples et des saintes femmes, à la suite de Jésus qui ne doit plus s’arrêter qu’au ciel, à la droite du Père ! La piété du moyen âge la célébrait jadis par une solennelle procession qui précédait la Messe de ce grand jour. Heureux siècles, où les chrétiens aimaient à suivre chacune des traces du Rédempteur, et ne savaient pas se contenter, comme nous, de quelques vagues notions qui ne peuvent enfanter qu’une piété vague comme elles ! On songeait aussi alors aux sentiments qui durent occuper le cœur de Marie durant ces derniers instants qu’elle jouissait de la présence de son fils. On se demandait qui devait l’emporter dans ce cœur maternel, de la tristesse de ne plus voir Jésus, ou du bonheur de sentir qu’il allait entrer enfin dans la gloire qui lui était due. La réponse venait promptement à la pensée de ces véritables chrétiens, et nous aussi, nous nous la ferons à nous-mêmes. Jésus n’avait-il pas dit à ses disciples : « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m’en vais à mon Père ? » Or, qui aima plus Jésus que ne l’aima Marie ? Le cœur de la mère était donc dans l’allégresse au moment de cet ineffable adieu. Marie ne pouvait songer à elle-même, quand il s’agissait du triomphe dû à son fils et à son Dieu. Après les scènes du Calvaire, pouvait-elle aspirer à autre chose qu’à voir glorifié enfin celui qu’elle connaissait pour le souverain Seigneur de toutes choses, celui qu’elle avait vu si peu de jours auparavant renié, blasphémé, expirant dans toutes les douleurs.

Le cortège sacré a traversé la vallée de Josaphat, il a passé le torrent de Cédron, et il se dirige sur la pente du mont des Oliviers. Quels souvenirs se pressent à la pensée ! Ce torrent, dont le Messie dans ses humiliations avait bu l’eau bourbeuse, est devenu aujourd’hui le chemin de la gloire pour ce même Messie. Ainsi l’avait annoncé David. On laisse sur la gauche le jardin qui fut témoin de la plus terrible des agonies, cette grotte où le calice de toutes les expiations du monde fut présenté à Jésus et accepté par lui. Après avoir franchi un espace que saint Luc mesure d’après celui qu’il était permis aux Juifs de parcourir le jour du Sabbat, on arrive sur le territoire de Béthanie, cet heureux village où Jésus, dans les jours de sa vie mortelle, recherchait l’hospitalité dé Lazare et de ses sœurs. De cet endroit de la montagne des Oliviers on avait la vue de Jérusalem, qui apparaissait superbe avec son temple et ses palais. Cet aspect émeut les disciples. La patrie terrestre fait encore battre le cœur de ces hommes ; un moment ils oublient la malédiction prononcée sur l’ingrate cité de David, et semblent ne plus se souvenir que Jésus vient de les faire citoyens et conquérants du monde entier. Le rêve de la grandeur mondaine de Jérusalem les a séduits tout à coup, et ils osent adresser cette question à leur Maître : « Seigneur, est-ce à ce moment que vous rétablirez le royaume d’Israël ? »

Jésus répond avec une sorte de sévérité à cette demande indiscrète : « Il ne vous appartient pas de savoir les temps et les moments que le Père a réservés à son pouvoir. » Ces paroles n’enlevaient pas l’espoir que Jérusalem fût un jour réédifiée par Israël devenu chrétien ; mais ce rétablissement de la cité de David ne devant avoir lieu que vers la fin des temps, il n’était pas à propos que le Sauveur fît connaître le secret divin. La conversion du monde païen, la fondation de l’Église, tels étaient les objets qui devaient préoccuper les disciples. Jésus les ramène tout aussitôt à la mission qu’il leur donnait il y a peu d’instants : « Vous allez recevoir, leur dit-il, la vertu du Saint-Esprit qui descendra sur vous, et vous serez mes témoins dans Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».

Selon une tradition qui remonte aux premiers siècles du christianisme, il était l’heure de midi, l’heure à laquelle Jésus avait été élevé sur la croix, lorsque, jetant sur l’assistance un regard de tendresse qui dut s’arrêter avec une complaisance filiale sur Marie, il éleva les mains et les bénit tous. A ce moment ses pieds se détachèrent de la terre, et il s’élevait au ciel. Les assistants le suivaient du regard ; mais bientôt il entra dans une nuée qui le déroba à leurs yeux. C’en était fait : la terre avait perdu son Emmanuel. Quarante siècles l’avaient attendu, et il s’était rendu enfin aux soupirs des Patriarches et aux vœux enflammés des Prophètes. Nous l’adorâmes, captif de notre amour, dans les chastes flancs de la Vierge bénie. Bientôt l’heureuse mère nous le présenta sous l’humble toit d’une étable à Bethléhem. Nous le suivîmes en la terre d’Égypte, nous l’accompagnâmes au retour, et nous vînmes nous fixer avec lui à Nazareth. Lorsqu’il partit pour exercer sa mission de trois ans dans sa patrie terrestre, nous nous attachâmes à ses pas, ravis des charmes de sa personne, écoutant ses discours et ses paraboles, assistant à ses prodiges. La malice de ses ennemis étant montée à son comble, et l’heure venue où il devait mettre le sceau à cet amour qui l’avait attiré du ciel en terre par la mort sanglante et ignominieuse de la croix, nous recueillîmes son dernier soupir et nous fûmes inondés de son sang divin. Le troisième jour, il s’échappait de son sépulcre vivant et victorieux, et nous étions là encore pour applaudir à son triomphe sur la mort, par lequel il nous assurait la gloire d’une résurrection semblable à la sienne. Durant les jours qu’il a daigné habiter encore cette terre, notre foi ne l’a pas quitté ; nous eussions voulu le conserver toujours ; et voici qu’à cette heure même il échappe à nos regards, et notre amour n’a pu le retenir ! Plus heureuses que nous, les âmes des justes qu’il avait délivrées des limbes l’ont suivi dans son vol rapide, et elles jouissent pour l’éternité des délices de sa présence. Les disciples tenaient encore les yeux fixés au ciel, lorsque soudain deux Anges vêtus de blanc se présentèrent à eux et leur dirent : « Hommes de Galilée, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus qui vous a quittés pour s’élever au ciel reviendra un jour en la même manière que vous l’avez vu monter ». Ainsi, le Sauveur est remonté, et le juge doit un jour redescendre : toute la destinée de l’Église est comprise entre ces deux termes. Nous vivons donc présentement sous le régime du Sauveur ; car notre Emmanuel nous a dit que « le fils de l’homme n’est pas venu pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui » ; et c’est dans ce but miséricordieux que les disciples viennent de recevoir la mission d’aller par toute la terre et de convier les hommes au salut, pendant qu’il en est temps encore. Quelle tâche immense Jésus leur a confiée ! Et au moment où il s’agit pour eux de s’y livrer, il les quitte ! Il leur faut descendre seuls cette montagne des Oliviers d’où il est parti pour le ciel. Leur cœur cependant n’est pas triste ; ils ont Marie avec eux, et la générosité de cette mère incomparable se communique à leurs âmes. Ils aiment leur Maître ; leur bonheur est désormais de penser qu’il est entré dans son repos. Les disciples rentrèrent dans Jérusalem, « remplis d’une « vive allégresse », nous dit saint Luc, exprimant par ce seul mot l’un des caractères de cette ineffable fête de l’Ascension, de cette fête empreinte d’une si douce mélancolie, mais qui respire en même temps plus qu’aucune autre la joie et le triomphe.

Durant son Octave, nous essayerons d’en pénétrer les mystères et de la montrer dans toute sa magnificence ; aujourd’hui nous nous bornerons à dire que cette solennité est le complément de tous les mystères de notre divin Rédempteur, qu’elle est du nombre de celles qui ont été instituées par les Apôtres eux-mêmes ; enfin qu’elle a rendu sacré pour jamais le jeudi de chaque semaine, jour rendu déjà si auguste par l’institution de la divine Eucharistie. Nous avons parlé de la procession solennelle par laquelle on célébrait, au moyen âge, la marche de Jésus et de ses disciples vers le mont des Oliviers ; nous devons rappeler aussi qu’en ce jour on bénissait solennellement du pain et des fruits nouveaux, en mémoire du dernier repas que le Sauveur avait pris dans le Cénacle. Imitons la piété de ces temps où les chrétiens avaient à cœur de recueillir les moindres traits de la vie de l’Homme-Dieu, et de se les rendre propres, pour ainsi dire, en reproduisant dans leur manière de vivre toutes les circonstances que le saint Évangile leur révélait. Jésus-Christ était véritablement aimé et adoré dans ces temps où les hommes se souvenaient sans cesse qu’il est le souverain Seigneur, comme il est le commun Rédempteur. De nos jours, c’est l’homme qui règne, à ses risques et périls ; Jésus-Christ est refoulé dans l’intime de la vie privée. Et pourtant il a droit à être notre préoccupation de tous les jours et de toutes les heures ! Les Anges dirent aux Apôtres : « En la manière que vous l’avez vu monter, ainsi un jour il descendra. » Puissions-nous l’avoir aimé et servi durant son absence avec assez d’empressement, pour oser soutenir ses regards lorsqu’il apparaîtra tout à coup !

Sanctoral

Bienheureux Crispin de Viterbe, 1er Ordre capucin

Crispin de Viterbe eut pour parents de pauvres ouvriers. Sa mère lui inspira, dès ses premières années, une grande dévotion à Marie : “Voilà ta vraie mère”, lui avait-elle dit, en le conduisant pour la première fois à son autel. « Mon enfant, lui disait-elle encore, dans tous les dangers écrie-toi : “Marie, venez à mon aide! Et elle y viendra”. Dès qu’il fut en âge de travailler, le pieux enfant fut placé chez un de ses oncles, qui était cordonniers ; le samedi soir, avec le petit salaire de la semaine, Crispin allait acheter un beau bouquet pour la Sainte Vierge. Plusieurs années se passèrent ainsi; mais DIEU parla enfin an cœur du saint jeune homme, et la vue de plusieurs capucins décida sa vocation; il avait vingt-cinq ans.  Quoique faible de santé, Crispin, dans le couvent où il fut admis, suffisait à tout : il bêchait le jardin, allait à la quête, soignait les malades. Un religieux infirme, plein d’admiration pour lui, disait : “Frère Crispin n’est pas un novice, mais un ange.”  Rien de plus naïf que la piété de ce sublime ignorant. Dans tous les couvents où il passait, Crispin dressait à son usage un petit autel à Marie.  Un jour qu’il y avait placé deux belles fleurs, elles furent volées par deux petits espiègles. Peu après, un religieux lui donna deux cierges ; le bienheureux les alluma et sortit pour cueillir des légumes dans le jardin ; le religieux qui les avait donnés les ôta et se cacha pour voir ce qui arriverait. A son retour, Crispin, attristé, se plaignit à Marie : “Comment! Hier les fleurs et aujourd’hui les cierges. Ô ma mère, vous êtes trop bonne ; bientôt on vous prendra votre Fils dans les bras, et vous n’oserez rien dire !”  Quand on le plaignait de son excès de travail, il disait en riant le mot de saint Philippe de Néri : “Le paradis n’est point fait pour les lâches !” Un jour, la maladie sévit dans un couvent : « Voulez-vous risquer votre vie et aller soigner vos frères? lui dit son supérieur. Voulez-vous? reprit Crispin; j’ai laissé ma volonté à Viterbe, quand je suis entré chez les capucins. »  II guérit tous les malades du courent et revint lui-même en parfaite santé. Il aimait beaucoup les fonctions de frère quêteur et se plaisait à s’appeler l’âne des Capucins. Une religieuse d’un couvent, pour l’éprouver, l’accablait d’injures : “DIEU soit loué ! s’écria-t-il ; on me traite ici comme je le mérite.” Il mourut l’an 1750. Sa bonne humeur l’a fait appeler le Saint joyeux. Crispin de Viterbe a été béatifié le 7 septembre 1806 par le Pape Pie VII.

Saint Hospice de Nice, Abbé, Ermite reclus

Saint Hospice, personnage de grand mérite, illustre par ses miracles, vivait au VIe siècle. Il se renferma dans une vieille tour abandonnée, près de Villefranche, à une lieue de Nice, en Provence, pour y pratiquer les exercices de la pénitence loin des vains bruits du monde. Vêtu d’un rude cilice, il portait sur sa chair nue, de grosses chaînes de fer, un peu de pain et des dattes faisaient sa nourriture, mais, en Carême, il ne prenait que des herbes ou des racines. Dieu le favorisa du don des miracles et du don de prophétie. Il prédit l’invasion des Lombards dans le midi de la France, et en effet, quelques années plus tard, ces hordes barbares vinrent ravager nos provinces et mettre tout à feu et à sang. Les farouches soldats rencontrèrent le saint reclus dans sa masure déserte, et, à la vue de ses chaînes, le prirent pour un malfaiteur. Le saint leur avoua qu’il était très criminel et indigne de vivre. Alors l’un d’eux leva le bras pour lui fendre la tête de son sabre ; mais son bras, paralysé tout à coup par une force invisible, laissa tomber l’arme à terre. À cette vue, les barbares terrifiés se jettent aux pieds du solitaire et le prient de secourir leur camarade. Hospice, par le signe de la croix, rendit la vigueur à son bras. Le soldat objet de ce châtiment et de ce miracle fut tellement touché, qu’il demeura près du Saint, résolu d’être son disciple et de marcher sur ses traces. Quant aux autres soldats lombards, ils furent pour la plupart châtiés du Ciel, pour n’avoir pas écouté les paroles de paix que le Saint leur avait adressées ; quelques-uns même furent possédés du démon. Hospice rendit l’ouïe et la parole à un sourd-muet qu’un diacre d’Angers conduisait à Rome, au tombeau des Apôtres et des martyrs, pour implorer leur secours. Émerveillé du prodige, le diacre s’écria : « Pourquoi donc aller à Rome ? Nous avons trouvé ici la vertu de Pierre, de Paul, de Laurent, des Apôtres et des martyrs ». Mais le saint homme lui répondit : « Ne parlez pas ainsi ; ce n’est pas moi qui ai guéri ce malade, c’est Dieu qui a réparé Son ouvrage et qui a rendu à cet homme les sens dont Il l’avait privé ». C’est ainsi qu’ennemi de la vaine gloire, il rapportait tout à Dieu. On le vit ensuite rendre la vue à un aveugle de naissance, délivrer une jeune fille possédée du démon et chasser trois démons du corps d’une femme qu’on lui avait présentée. Enfin Hospice ressentit les approches de la mort, et annonça que dans trois jours il quitterait la terre pour le Ciel. Un homme étant venu le voir malade pour s’édifier, lui manifesta son étonnement de le voir ainsi chargé de chaînes et couvert de plaies, et lui demanda comment il avait pu tant souffrir : « Celui pour qui j’ai souffert m’a fortifié et soutenu ; je touche à mon repos et à ma récompense ». Il mourut couché sur un banc et les mains levées au Ciel, le 21 mai 581, Pélage II étant pape, Chilpéric Ier roi de Neustrie, Childebert II roi d’Austrasie et Gontran roi de Bourgogne.

Martyrologe 

Saint Valens évêque, qui fut mis à mort avec trois jeunes enfants.

A Alexandrie, la commémoraison du saint martyr Second, prêtre, et de plusieurs autres. Durant les saints jours de la Pentecôte, sous l’empereur Constance, Georges, l’évêque arien, les fit mettre à mort avec une extrême cruauté.

Dans la Mauritanie Césarienne, l’anniversaire des saints martyrs Timothée, Pole et Eutyche, diacres. Après avoir prêché la parole de Dieu dans ce pays, ils méritèrent de recevoir ensemble la couronne de gloire.

A Césarée de Cappadoce, l’anniversaire des saints martyrs Polyeucte, Victorius et Donat.

A Cordoue, en Espagne, saint Secondin martyr.

Le même jour, les saints martyrs Synèse et Théopompe.

A Césarée de Philippe, l’anniversaire des saints martyrs Nicostrate et Antiochus tribuns, avec d’autres soldats.

A Alexandrie, la commémoraison des saints évêques et prêtres que les ariens envoyèrent en exil, et qui méritèrent d’être associés aux saints confesseurs.

A Nice, près du Var, saint Hospice confesseur, célèbre par sa vertu d’abstinence et son esprit de prophétie.

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