La Belgique est à la pointe en matière de disparition des distributeurs de billets de banque. L’hebdomadaire belge Moustique a consacré un dossier à ce sujet, soulignant une évidence, à savoir que l’objectif est la disparition des espèces. Selon les dernières études, un Belge sur quatre éprouve des difficultés à se procurer des billets de banque, contre un citoyen sur dix en moyenne dans la zone euro.

Aujourd’hui, la moyenne dans la zone euro est de 806 distributeurs de billets de banque par million d’habitants. La Belgique est descendue à 488 distributeurs de billets par million d’habitants. Qui plus est, la répartition de ces distributeurs bénéficie essentiellement aux quartiers commerçants des grandes villes, laissant dans le désarroi les habitants de nombreuses communes dans lesquelles il n’y a plus aucune possibilité de se procurer des billets de banque.

Or, le magazine Moustique constate tous les inconvénients de la disparition progressive des espèces au profit de l’argent numérique. L’inconvénient auquel on ne songe peut-être pas assez est qu’il facilite l’endettement de nombreuses personnes qui perdent la notion précise de leurs dépenses en payant de façon électronique. Rien n’est plus concret que d’avoir de l’argent dans son portefeuille et de voir celui-ci petit à petit se vider, ce qui impose de réduire les achats. Or l’endettement des particuliers est une affaire intéressante tant pour les banquiers – qui réclament des intérêts sur le solde négatif – que pour les gouvernements qui savent qu’une famille endettée à d’autres soucis que de se mêler de politique.

Bien entendu, il existe un autre enjeu majeur à la disparition des espèces : la surveillance de chacun de nous par la traçabilité complète et instantanée de nos mouvements financiers devenus numériques.

En outre, les spécialistes consultés par le magazine Moustique rappellent que la digitalisation de l’argent est également une excellente chose pour les pirates informatiques. Mais aussi que dans des situations particulières telles qu’inondations, grosses tempêtes, etc, des zones entières se trouvent sans possibilité de se connecter à internet. Avec pour conséquence que les habitants de ces zones sinistrées se retrouvent parfois pendant plusieurs semaines sans possibilité de faire la moindre dépense du quotidien s’ils n’ont pas d’espèces.

En attendant, en Belgique, l’Autorité de la concurrence a ouvert une enquête sur l’entente entre les banques BNP Paribas, Fortis, Belfius, CBC et ING pour imposer à la population une forte diminution du nombre de distributeurs de billets. Le ministre fédéral belge de l’Economie a avoué avoir reçu de nombreuses plaintes de la part de citoyens mécontents. Sur quoi cela débouchera-t-il ? Le pot de terre contre le pot de fer ? Ou David contre Goliath ? A suivre.

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