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Nombreux sont les journaux qui se sont peut-être un peu précipités pour enterrer la rencontre entre les présidents russes et américains à Budapest.

Côté américain, il est vrai que Trump a déclaré qu’il ne voulait pas — on peut le comprendre — que cette rencontre soit une perte de temps. Il est vrai que le temps d’un président des États-Unis est précieux. Certes, nous en sommes réduits aux interprétations.

Donc ce que Donald Trump semble considérer comme une perte de temps, c’est l’intransigeance de la Russie au sujet d’un cessez-le-feu immédiat.

Décidément, le comportement de Trump ne laisse pas de nous surprendre car la Russie n’a jamais varié sur ses objectifs.

Moscou veut un règlement du conflit sur le fond et ne saurait se satisfaire d’un gel des positions et d’un cessez-le-feu qui permettrait (selon les Russes) à l’Ukraine et à l’Occident de restaurer leurs forces. Autrement dit, Moscou considère que geler le conflit aujourd’hui, c’est programmer le conflit de demain et donc reculer pour mieux sauter. Là-dessus, faut-il le répéter, la position de Moscou reste inchangée.

Par conséquent, nous en sommes réduits à nous demander ce qui a bien pu se dire lors de l’appel téléphonique entre les deux chefs d’État jeudi pour que soit annoncée avec tambours et trompettes une rencontre au sommet de surcroît au coeur de l’Europe. De même, qu’est-ce qui a bien pu changer pour que l’Américain fasse volte-face ?

Il est impensable que Vladimir Poutine ait promis quoi que ce soit allant dans la direction des Occidentaux. Parce que si la communication américaine est erratique et primesautière, celle de Poutine est précise et immuable.

Donc si ce n’est pas Poutine qui a varié, c’est donc Trump.

On peut imaginer (nous en sommes réduits à cela) que Trump aurait commencé à évoluer vers les positions russes avant de se raviser.

Nous l’avons déjà dit dans ces lignes, pour qu’une négociation réussisse, il faut de la discrétion.

Néanmoins, le coup de téléphone entre les deux dirigeants a au moins servi à une chose, éviter la livraison et l’utilisation de missiles Tomahawk contre la Russie. Il est probable que le coup de fil qui aurait duré plus de deux heures a également permis d’esquisser un ordre du jour pour la réunion en préparation.

Il ne semble pas possible à Poutine de faire des compromis territoriaux car il s’est engagé en septembre 2022 lors de la proclamation des résultats du référendum dans les quatre oblasts annexés ou rattachés (selon le côté duquel on se place) à ne pas revenir en arrière.

Il est non seulement engagé vis-à-vis de l’opinion publique russe traditionnelle, mais aussi de l’opinion publique des nouveaux territoires. Nous l’avons vu, Poutine varie peu. Pour revenir sur ses engagements, il faudrait qu’il y soit contraint, or la situation sur le terrain semble démontrer le contraire.

Il n’est pas plus probable que Trump, qui est intelligent, ait pu entendre au téléphone ce qu’il voulait entendre.

Plus probablement, Trump croit que des effets de communication pourraient contraindre Poutine. C’est bien mal connaître les Russes en général et Poutine en particulier.

Plus probablement aussi, Trump joue un coup de bluff où l’annulation de la réunion est un leurre. En effet, à Moscou on est, comme d’habitude, beaucoup plus prudent. On fait savoir que rien n’a été décidé pour le moment, pas même une date. Par conséquent, au Kremlin, la réunion est encore d’actualité.

Donc même si Trump a lancé un grand seau d’eau froide sur l’enthousiasme des uns et des autres, il n’est absolument pas dit que la réunion de Budapest est enterrée puisque Moscou y croit encore.

Il sera difficile voire impossible de savoir ce qui s’est réellement passé.

Un malentendu entre les deux parties sur un sujet qu’on ignore ? Poutine n’aurait-il pas dit qu’à Encourage beaucoup de choses non rendues publiques ont été abordées ? Un coup de bluff de Trump qui, depuis son retour à la Maison Blanche, raconte tout et son contraire ? Impossible de le savoir avec certitudes.

Une chose est sûre : l’observateur avisé se doit d’être prudent.

Les rodomontades de Trump devraient inciter les journalistes à davantage de recul.

Jacques Frantz

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