L’actualité va très vite. Certes, le nouveau président des États-Unis n’a pas réglé la situation en Ukraine en 24 heures, mais tout de même, la situation évolue rapidement.
Zelensky accepterait une trêve d’un mois au cours de laquelle seraient entamées des négociations. Avant cela, Zelensky a pris soin de faire bombarder des bâtiments civils dans différentes villes de Russie, sans que cela n’émeuve les médias occidentaux et histoire de s’assurer que la Russie soit dans l’obligation de refuser la proposition de cessez-le-feu, passant ainsi pour celui qui ne veut pas la paix. Côté occidental, on a oublié que d’une part, Zelensky n’a pas de mandat pour négocier.
On rappelle que son mandat a pris fin en mai 2024 et, qu’en cas d’impossibilité d’organiser des élections, la Constitution dispose que c’est le président du parlement qui assure l’intérim à la tête de l’État. D’autre part, Zelensky a fait voter une loi interdisant toute négociation. Notez que ce qu’une loi fait une autre loi peut le défaire, mais à ma connaissance, au moment où j’écris, tel n’est pas le cas. J’oubliais que Zelensky avait déclaré qu’il ne négocierait jamais avec Poutine.
Avec cet accord, Zelensky n’a pas avalé son chapeau, il a avalé le magasin du chapelier.
Cela dit, Zelensky n’est pas difficile à tordre, vu que, comme Trump ne lui a pas envoyé dire, sans les États-Unis il n’est rien.
Cela risque d’être une autre paire de manches avec Poutine.
Poutine a dit qu’un gel des positions était hors de question. En outre, on voit mal le maître du Kremlin accepter non seulement un cessez-le-feu, mais encore une force militaire chargée d’observer son application. Rappelons à ceux qui s’efforcent de l’oublier que la Russie est la plus forte sur le champ de bataille. Or si LCI, France info et BFM feignent de l’ignorer, Trump, lui, en est bien conscient.
Et comme c’est un grand comique, il a fait ce qu’il sait faire de mieux, il a brandi la menace de nouvelles sanctions contre la Russie avec des droits de douane démesurés en cas d’intransigeance russe. Ce faisant, — si tant est que Trump ose mettre ses menaces à exécutions — un tour de clef supplémentaire serait donné à toute négociation puisque la levée des sanctions est pour Moscou un élément indispensable.
Reste donc à savoir quels sont les compromis que Poutine sera prêt à faire.
Je ne sais pas si Poutine est prêt lui aussi à avaler son chapeau, mais je suis prêt à parier qu’il trouve les couvre-chefs assez indigestes. Quand à la menace consistant à le faire passer pour celui qui ne veut pas la paix, je pense que son image est tellement dégradée que cela n’a pas tellement d’importance. De toute façon en ne cédant pas il passe pour un agresseur sur le ton du « on vous l’avait bien dit », et s’il cède, il passera pour un faible qui saisit la moindre occasion pour arrêter de se battre car il n’en peut plus.
Nos médias en sont à un tel degré de mensonge que cela devient risible.
Par conséquent, je serais prêt à mettre une petite pièce sur un refus des termes actuels du cessez-le-feu. À moins — et c’est plus que probable — que nous n’ayons pas toutes les informations.
Par exemple, Trump a dit plusieurs fois que les deux parties devraient faire des compromis douloureux. Il nous faudra donc attendre pour savoir si Poutine, au téléphone avec Trump, a pris des engagements dans ce sens et lesquels.
Jacques Frantz
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