Gourou du yoga porno arrêté en France

Lors d’une vaste opération contre une secte de yoga tantrique dans plusieurs régions de France, la police a arrêté hier 28 novembre 41 personnes, dont Gregorian Bivolaru, un maître de yoga roumain, qui risque une peine de 30 ans de prison.

Les membres de cette secte, la Fédération Atman Yoga, ont organisé le trafic de femmes, les forçant notamment à avoir des relations sexuelles avec Bivolaru.

Gregorian Bivolaru, gourou d’une organisation multinationale de yoga tantrique, la Fédération Atman Yoga – qui regroupe toutes les organisations dont le noyau originel est le Mouvement pour l’intégration spirituelle dans l’Absolu (MISA) – est accusé d’avoir endoctriné les adeptes de leur organisation pour les exploiter sexuellement.

Détails d’une grande opération de police

Selon des informations confirmées à RFI par le parquet de Paris, Gregorian Bivolaru a été interpellé lors d’une vaste opération contre son réseau de trafic de femmes. Au total, 175 agents sont intervenus simultanément à Paris, en Seine-et-Marne, dans le Val-de-Marne et dans les Alpes-Maritimes. 41 personnes ont été arrêtées.

Le leader de ce réseau qui opérait sous couvert du tantrisme, Gregorian Bivolaru, un Roumain de 71 ans, a été arrêté dans une résidence à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, où, selon le témoignage des victimes, il avait emmené ses adeptes pour des « initiations sexuelles » au yoga tantrique.
Ce gourou, déjà condamné en Roumanie pour viol sur mineure et recherché par Interpol pour trafic de femmes, fait l’objet d’une information judiciaire depuis juillet 2023 pour traite des êtres humains, enlèvement en bande organisée, viol et abus sur personne. faiblesse dans une bande organisée par les membres d’une secte.

Gregorian Bivolaru est considéré comme le « leader spirituel » de la Fédération Atman Yoga, une galaxie tantrique présente dans 31 pays, la plupart en Europe. En France, elle opère à travers l’association « Yoga Intégral », avec des antennes à Paris, Nice et Poitiers.

Des dizaines de femmes sous emprise

Les premières plaintes significatives concernant ces crimes présumés ont été déposées en juillet 2022 par 12 anciens adeptes auprès de la MIVILUDES, l’organisme public français en charge des dérives sectaires. L’enquête a été menée par l’OCRVP, Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes, notamment à travers sa cellule d’assistance et d’intervention en matière de dérives sectaires (CAIMADES), spécialisée dans le contrôle psychologique des victimes.

Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire un an plus tard, sur la base des plaintes de trois personnes. Selon les témoignages de trois anciennes victimes de Gregorian Bivolaru, recueillis ces dernières semaines par RFI, une dizaine de femmes étaient régulièrement détenues pendant plusieurs jours dans différents foyers de la région parisienne, afin de satisfaire les appétits sexuels de ce gourou roumain .

Au moment de leur arrestation, 26 femmes étaient détenues dans des conditions de surpopulation et insalubres. Gregorian Bivolaru, appelé « Grieg » par ses partisans, a fondé l’association originale de cette fédération en Roumanie, le Mouvement pour l’intégration spirituelle dans l’absolu (MISA), en 1990, lors de la renaissance culturelle qui a suivi la chute du dictateur Ceaucescu.

A cette époque, un culte de la personnalité de ce « gourou » était établi au MISA , qui comprenait des orgies en son honneur. Dans le même temps, les autorités roumaines ont accusé Gregorian Bivolaru de trafic d’êtres humains et d’évasion fiscale, le forçant à l’exil.

Des politiciens ont défendu le gourou

En 2005, il a obtenu l’asile politique en Suède, ainsi qu’une nouvelle identité sous le nom de Magnus Aurolsson. Deux députés danois au Parlement européen ont défendu Gregorian Bivolaru devant les institutions européennes, affirmant que l’accusation était politique et que le système judiciaire roumain n’était pas indépendant.

Ulla Sandbaek, eurodéputé jusqu’en 2004 et membre du Parlement danois jusqu’en 2019, était l’une des soutiens réguliers de la branche danoise de la fédération, Natha. Dans une interview diffusée il y a une dizaine d’années sur une chaîne MISA, elle affirmait que Gregorian Bivolaru était « un homme de Dieu qui travaille pour le bien de l’humanité ».

Un gourou dans le viseur d’Interpol

L’association et ses « professeurs » avaient été exclus des fédérations internationale et européenne de yoga en 2008 pour leurs activités « pornographiques ». La Fédération Atman, pour sa part, affirme que les services secrets roumains ont torturé ses partisans pour les faire témoigner contre son fondateur, et réfute toutes les accusations.

Cependant, en 2013, Gregorian Bivolaru a été condamné à six ans de prison en Roumanie pour viol sur mineure, et a été extradé de France en 2016. Il n’a passé qu’un an en détention, avant de retourner en Scandinavie, où de nouvelles accusations ont été portées contre lui.

Six anciens adeptes finlandais ont porté plainte contre Gregorian Bivolaru pour trafic d’êtres humains et, en 2017, Helsinki a émis un mandat international via Interpol. Depuis, Gregorian Bivolaru ne cessait d’envoyer à ses adeptes des sermons tantriques, à partir de Paris ou de la région parisienne.

Selon les témoignages d’anciens adeptes, les membres des associations Atman ont été contraints de travailler gratuitement dans des « clubs de strip-tease » et des salons de massage, ou de tourner des films pornographiques commerciaux en Roumanie, en Hongrie et en République tchèque.

Ces multiples formes de prostitution permettraient au mouvement de se financer. Certains membres reversent également une partie de leur salaire à l’organisation, ou ont fait des dons importants pour construire de nouveaux ashrams (centres de méditation).

Léo Kersauzie

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