L'hypercentre Meta data de Talavera consommera plus de 600 millions de litres d'eau potable dans une zone menacée de sécheresse
L’hypercentre Meta data de Talavera consommera plus de 600 millions de litres d’eau potable dans une zone menacée de sécheresse

Les plans de l’infrastructure prévue pour l’hypercentre Meta data qui devrait s’installer à Talavera de la Reina, dans la province espagnole de Tolède, ont tout d’impressionnant. Cette gigantesque construction s’étendra sur 180 hectares dont 102 hectares de hangars. Pour ce faire, la maison mère de Facebook, Meta, a promis d’investir 1 milliard d’euros dans la construction de cet immense data center à Talavera de la Reina, dans la province espagnole de Tolède. De quoi enthousiasmer les autorités de la communauté autonome de Castille-La Manche qui rêvent que Mark Zuckerberg transforme leur région en Silicon Valley castillane et sont convaincus que cela rapportera au moins 250 emplois directs. Ils promettent à la presse et aux habitants qu’il y aura “un avant et un après” pour la région. Sans doute. Mais peut-être pas celui escompté.

Car cette construction tentaculaire d’une puissance électrique de 248 mégawatts sera très gourmande en eau et pourrait menacer un équilibre déjà fragile dans cette région affectée par la sécheresse.

Le quotidien El País s’est fait l’écho de craintes concernant la consommation d’eau de l’installation, évaluée à 600 millions de litres d’eau par an dont 200 millions, prélevés dans le réseau d’eau potable de la ville de Talavera de la Reina. Le reste dans un affluent du fleuve Tage.

Pourquoi une telle consommation d’eau ? Parce que les milliers de serveurs abrités dans ces hangars fonctionneront en continu. Et ces systèmes informatiques ont besoin d’être refroidis pour éviter la surchauffe.

La mort des agriculteurs locaux

“Un centre de données consomme en moyenne en une journée autant d’eau qu’un espagnol en une année. (…) Est ce qu’on veut priver les gens d’ici d’eau du robinet pour permettre à d’autres de pouvoir regarder des vidéos de chats sur internet ? Cela n’a pas de sens pour moi.”, tempête Aurora Gomez, militante écologiste locale et fille d’agriculteur.

“Lorsque Meta va s’installer et pomper l’eau, nous les agriculteurs, nous en manqueront encore davantage. Ça me parait très bien qu’il y ait de l’activité ici, c’est vrai que l’on manque d’emploi, que c’est sinistré. Mais ça ne peut pas se faire sur le dos d’une autre partie de la population, comme nous, qui va se retrouver au chômage ou avoir moins de ressources.”, s’inquiète Luis Miguel Pinero-Sanchez, agriculteur. L’an passé, les restrictions d’eau potable lui ont coûté presque la totalité de sa production de tomates. Selon lui, le géant américain va tuer les agriculteurs locaux.

Et quelques expériences précédentes ont en effet de quoi inquiéter les habitants de la région. En 2022, en Irlande, capitale européenne des centres de données, les serveurs ont crée des coupures de courant et consommé un demi-million de litres d’eau par jour, et jusqu’à cinq millions de litres par jour quand il fait chaud. Et aux Pays-Bas, les installations d’un grand groupe américain ont elles, utilisé quatre fois plus d’eau que prévu à tel point que le gouvernement a décidé de limiter l’accès à l’eau pour ces infrastructures avec un moratoire.

Les plus cyniques – ou les plus éveillés – rappelleront qu’en juin 2017, Mark Zuckerberg, tout comme Elon Musk et Tim Cook, jouait au milliardaire préoccupé d’écologie et de réchauffement climatique, se lamentant parce que les Etats-Unis  s’étaient retirés de l’accord de Paris. “Nous ne pouvons arrêter le changement climatique qu’en étant une communauté mondiale (ndlr : toujours ce mantra mondialiste sous les prétextes les plus variés), et nous devons agir ensemble avant qu’il ne soit trop tard.”, avait plastronné le patron de Facebook, assurant que, désormais, 100 % des data centers construits par Facebook seraient alimentés avec des énergies renouvelables. Les Castillans apprécieront.

Joaquim de Alburquerque

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