La vie au Vatican ne semble plus être scandée par la légende des saints mais par ces journées mondiales, mécanisme de la mondialisation imposée aux nations et aux peuples, au cours desquelles les masses du « village global » doivent communier ensemble autour d’un sujet à la mode, d’une idée correcte, d’un combat sociétal d’avant-garde, etc. Enfin, autour de tout ce qui idéologiquement plaît à l’establishment de la bien-pensance…

Ce 16 octobre 2017 on ne sait quel organisme mondialiste a décrété qu‘il serait dédié à l’alimentation et aurait pour thème « Changeons l’avenir des migrations : investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural ». Pour la première fois, le pape a participé en personne à la cérémonie d’ouverture de cet événement en se rendant à 9h au siège romain de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Food and agricultural organization). José Graziano da Silva, le commissaire européen pour l’agriculture et le développement rural, Phil Hogan, le président de l’Ifad, Gibert F. Houngbo, le directeur exécutif du Pam, David Beasley, ainsi que les Ministres de l’agriculture participant aux réunions du G7, l’ont accueilli et ont écouté sa énième plaidoirie pour les migrants. Cette fois-ci il a relié les vastes déplacements de populations à la faim dans le monde dont il rend responsable les conflits et le changement climatique. Si les guerres sont une terrible réalité, le changement climatique est une opinion scientifique contestée par de nombreux chercheurs dont il fait donc à tord une cause de l’immigration contemporaine.

« Certainement les guerres et les changements climatiques déterminent la faim, évitons alors de la présenter comme une maladie incurable »

a-t-il déclaré après avoir lancé une pique à Donald Trump qui a désengagé son pays de l’accord de Paris sur le climat : « Certains [pays] s’en sont pourtant éloignés » a-t-il déploré, alors qu’un « consensus concret et actif » de tous est nécessaire pour changer de style de vie, d’utilisation des ressources, des critères de productions, afin d’éviter que «les effets les plus tragiques continuent à accabler les personnes les plus pauvres et vulnérables». Or bien avant des changements climatiques supposés, la décolonisation féroce des années 60 suivie par l’imposition forcée par l’Occident du système démocratique, qui ont généré l’inféodation à l’argent et au matérialisme athée et amoral, phénomènes suscités par les libéraux d’un côté et les marxistes de l’autre, ont fait sombrer bon nombre de pays du Tiers-Monde dans des conflits sans fin. L’islam conquérant sur des terres qui se déchristianisent chaque jour davantage est un autre déclencheur de guerres dans ces contrées pauvres. Ces réalités historiques, religieuses et politiques aux causes funestes incalculables ne sont jamais évoquées par El papa argentin.

Si dans son discours le pape fustige à juste titre, et ce n’est pas la première fois, l’économie de marché qui idolâtre le bien matériel et le profit sans limites, « la culture du déchet », « le consumérisme », les remèdes qu’il propose restent cependant toujours au niveau naturaliste, égalitariste, mondialiste et œcuménique :

« Aimer ses frères, affirme-t-il, […] est un principe évangélique que l’on trouve dans tant de cultures et religions et devient principe d’humanité dans le langage des relations internationales. »

Au contraire, c’est bien parce que seul le Christ a fait de l’amour du prochain un commandement divin, Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres” (Jean, 13,34), que les sociétés matérialistes athées occidentales et celles païennes et infidèles du Tiers-Monde sont incapables d’avoir des politiques économiques justes et équilibrées qui auraient pour fondement la doctrine sociale de l’Église, unique réponse pratique à l’échelle des États à ce précepte d’amour . Chacune d’elles, à leur manière, pousse l’humanité dans le nihilisme spirituel et matériel. Mais non, le pape croit plus en les organismes mondialistes et les États laïcs qu’en la conversion des nations au Christ et à sa loi catholique pour « organiser cette capacité d’aimer » pour « le bien de la famille humaine » :

« Il est souhaitable que la diplomatie et les Institutions multilatérales alimentent et organisent cette capacité d’aimer, parce que c’est la voie royale pour garantir non seulement la sécurité alimentaire mais la sécurité humaine dans sa globalité. »

Et, in fine, en défendant la libre circulation d’une multitude d’immigrés tout en dénonçant le capitalisme mondialisé et les spéculateurs, le pape nous inflige la quadrature du cercle, le migrant étant corvéable à merci par ces financiers et ces multi-nationales apatrides désireux, par appât de l’argent et cotation boursière, de baisser constamment les salaires occidentaux dans des pays européens où le taux de chômage ne cesse d’augmenter. Paupérisation générale assurée ! Mais de telles contradictions ne le choquent ni le font taire !

Il n’a pas fallu attendre le pape François pour mettre en cause le système économique ultra-libéral. Le pape Léon XIII, à la fin du XIXe siècle, dans son encyclique sociale Rerum Novarum déplorait déjà l’existence d’« un petit nombre de riches et d’opulents qui impose un joug servile à l’infinie multitude des prolétaires ». Il pointait du doigt les dangers du libéralisme et du capitalisme tout comme ceux du collectivisme étatique, il prêchait pour une juste condition des ouvriers, un temps de détente, la possibilité de réussir la propriété privée et d’accomplir les devoirs envers la famille et envers Dieu. Son encyclique, fondement de la doctrine sociale de l’Église, ne prônait pas la lutte des classes, mutée en la contemporaine lutte du Sud vis-à-vis du Nord, ou la création d’une gouvernance mondiale comme moyens d’instituer arbitrairement une chimérique égalité matérielle mondiale. Les principes développés par Léon XIII reposaient sur la nécessaire coopération de l’Église, de l’État, des patrons et des ouvriers ainsi que sur une vie chrétienne authentique. Il terminait son encyclique par cette exhortation fondamentale à l’établissement d’un système économique et social juste et charitable :

« Puisque la religion seule, comme Nous l’avons dit dès le début, est capable de détruire le mal dans sa racine, que tous se rappellent que la première condition à réaliser, c’est l’instauration des mœurs chrétiennes. Sans elles, même les moyens suggérés par la prudence humaine comme les plus efficaces seront peu propres à produire de salutaires résultats. »

Point d’un tel rappel dans le message bergoglien dont les solutions naturalistes, mondialistes et œcuméniques « seront [donc] peu propres à produire de salutaires résultats ».

La faim dans le monde et l’immigration illégale ont encore de beau jour devant elles !

Francesca de Villasmundo  

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