Permis de tuer
C’est aux personnes âgées ou aux vieillards qu’il convient de régler le sort.

007, le héros de Ian Fleming, peut désormais disparaître des écrans. Non seulement il est un homme et le fait savoir, non seulement il est séducteur et les femmes ne lui résistent pas, mais il est investi du « permis de tuer » au service du bon ordre du monde.

Un permis « exceptionnel », notons-le, qui épouse ses capacités à n’y recourir que si les circonstances l’exigent et dont il est le seul à apprécier l’usage ! Sorti de son étui, son Walther PPK fait mouche à tous les coups, il ne rate jamais sa cible et sauve le monde ; ce dernier peut continuer de tourner dans le bon sens.

007 peut, en effet, sortir des écrans. Car ce qui était réservé aux cas de nécessité policière ou militaire et aux cas de légitime défense, est en passe de devenir un droit absolu de légitime offense à la vie. Le permis de tuer ne franchissait pas toutes les portes. Il franchissait les portes des casernes ou des commissariats. Peu à peu, il a franchi les portes des hôpitaux et des pharmacies, mais aujourd’hui, dans cette société qui s’enfonce dans la folie meurtrière du droit à disposer de l’autre, c’est des maisons de retraite ou des maisons de repos qu’il devrait prochainement sortir.

Quelques dates : 1967 (loi Neuwirth-contraception), 1972 (contraception-stérilet-planning familial) 1974 (remboursement de la pilule abortive), 1975 (loi Veil-avortement-IVG), 1999 (pilule du lendemain ou de contraception d’urgence sans prescription médicale), 2013 (gratuité de la contraception aux jeune filles de 15 à 18 ans),  2020 (gratuité étendue aux jeunes filles de – de 15 ans), 2022 (gratuité étendue à toutes les jeunes femmes de 18 à 25 ans).

Autant d’années macabres dont la société de Pompidou, de Giscard d’Estaing, de Chirac, de Hollande et de Macron a su se prévaloir et continue de se prévaloir. Tous ces personnages ont à ce point le souci de leur peuple, du bien des autres, de la vie des autres, de celle des plus jeunes et des plus vulnérables, que c’est par la contraception, l’avortement et le planning familial qu’ils répondent à leur désir d’avenir ou de bien commun.

Il ne s’agit pas d’un paradoxe, pas davantage d’une contradiction intellectuelle. Il s’agit d’une malice et d’un dévoiement intentionnel de l’intelligence et de la pensée.

Il ne s’agit pas d’une mission de sauvegarde des libertés d’un peuple et de ses intérêts. Il s’agit de la délivrance d’un permis de tuer, tout simplement. D’un permis de tuer conféré à tous les personnels censés soigner ou guérir des personnes en souffrance. D’un permis de tuer délivré à toutes celles qui sont censées porter et donner la vie. Il s’agit d’ébranler le principe de la génération et d’interrompre son processus de reproduction. Il s’agit de rompre avec l’héritage. Oui, avec l’héritage ! Quand une société supprime ses enfants, elle cesse de transmettre. A grands renforts de publicité et de cinéma, qui sont de redoutables alliés subversifs, les modèles et les égéries de la « star-caste » corrompue sont les prescripteurs souriants de l’ineffable. Mais cela ne suffit pas aux procurateurs de la sale besogne !

C’est aux personnes âgées ou aux vieillards qu’il convient de régler le sort.

Les euphémismes dès lors ne manquent pas ; ils sont le masque de la turpitude insolente des contempteurs de l’héritage : accompagnement de fin de vie, dignité de la fin de vie, suicide assisté, d’autres formules trompeuses jailliront. Que l’on se rassure, le permis de tuer les séniles et les « inutiles » se fera dans la douceur et la sollicitude. Leur mort programmée sera rigoureusement encadrée. Comme elle le fût, en 75, avec un avortement qui devait se limiter à la situation de détresse de la mère et à 10 semaines de grossesse. Puis il s’étendra à tous, et deviendra le droit légitime pour chacun de rompre à tout instant avec l’héritage reçu de ses aïeux. L’hypocrisie est devenue une vertu républicaine ! Elle est le rempart de l’assassinat social, c’est-à-dire du meurtre collectif avec préméditation, depuis les années 60.

Plus grave encore, elle est devenue une vertu ecclésiale !

Depuis les années 60 également. Car Rome s’exprime à son tour sur le sujet par la voix de l’Archevêque Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie (!) et grand chancelier de l’Institut Pontifical Jean-Paul II. Celui-là même qui, en décembre dernier, au Vatican, défraya la chronique d’un scandale financier pour détournement de plusieurs centaines de millions de dollars de fonds caritatifs. Celui-là même qui, l’été dernier, affirmait que le contenu de l’encyclique Humanae Vitae, promulguée par le pape Paul VI, en 1968, interdisant, entre autres, le contrôle artificiel des naissances, n’était pas revêtu du sceau de l’infaillibilité, et dont l’Académie qu’il préside jugeait qu’il était nécessaire d’aller au-delà de l’encyclique. Mgr Paglia, donc, vient notamment de déclarer dans le quotidien italien « Il Riformista »:

« Dans ce contexte (celui de la souffrance de la fin de vie), il n’est pas exclu que, dans notre société, on puisse pratiquer une médiation juridique qui permette l’assistance au suicide dans les conditions précisées par la sentence 242/2019 de la Cour constitutionnelle : la personne doit être « maintenue en vie par des traitements d’assistance vitale, et affectée d’une pathologie irréversible, source de souffrances physiques et psychiques qu’elle juge intolérables, mais pleinement capable de prendre des décisions libres et conscientes ». […] Personnellement, je ne pratiquerais pas l’assistance au suicide, mais je comprends que la médiation juridique puisse être le plus grand bien commun concrètement possible dans les conditions où nous vivons ». (https://lanuovabq.it/it/suicidio-assistito-il-si-di-paglia-schiaffo-al-magistero).

Le permis de tuer franchira-t-il donc aussi les portes du Vatican ?

Il n’est pas exclu de le penser car, depuis 60 ans, la Rome conciliaire accompagne avec complaisance le suicide moral et spirituel des sociétés occidentales jadis catholiques, en tolérant toutes leurs dérives et tous leurs excès, voire en les bénissant. Incapable de faire l’ange, elle fait la bête.

Gilles Colroy.

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