Isabelle Mity, agrégée d’allemand et docteur en études germaniques, enseigne la langue et la civilisation allemandes à l’université Paris-Dauphine. Chroniqueuse régulière au magazine Historia, elle préside également le prix Historia du roman policier historique. Elle vient de signer chez Perrin un livre consacré aux actrices du IIIe Reich.

Le cinéma sous le IIIe Reich, ce n’est pas seulement les productions antisémites Le Juif Süss, Le Juif éternel, les films de propagande exaltant l’esprit guerrier ou de résistance comme Stukas ou Kolberg, ou les documentaires de Leni Riefenstahl sur le congrès de Nuremberg de 1934 ou les Jeux olympiques de 1936. C’est aussi et surtout une industrie du divertissement, une usine à rêves, capable de rivaliser avec Hollywood. Comédies, mélodrames, films d’amour, policiers, musicaux forment le gros d’une production extrêmement abondante, estimée à 1.094 films  entre 1933 et 1945. Jamais les studios ne furent soumis à une telle cadence, jamais il n’y eut autant de magazines consacrés au cinéma et aux stars, jamais il n’y eut autant de vedettes. Un véritable âge d’or du cinéma allemand.

Durant cette période faste pour le cinéma, les actrices se taillèrent la part du lion. Et à contempler les cartes postales des éditions Ross Verlag ou de la UFA tirées à des dizaines de milliers d’exemplaires et présentes partout dans les années 1930 et au début des années 1940, on comprend pourquoi. Il émane d’elles une véritable aura de glamour. Si les films de la période nazie imprégnèrent aussi massivement et durablement la mémoire collective, au-delà des douze ans d’existence du régime, il semble qu’ils le doivent en partie à leurs actrices charismatiques, représentant bien souvent des épouses fidèles au service de leur mari et de leur patrie, prêtes à tous les sacrifices et les renoncements pour le bien commun. Elles incarnèrent des femmes fortes, reflet du rôle de la femme en temps de guerre, mais aussi beaucoup de belles jeunes filles en quête d’amour ou de séduisantes jeunes épouses qui attendent leur mari parti au front. Ces actrices firent les beaux jours de la UFA et du ministre de la Propagande Joseph Goebbels. Elles soutinrent le moral de la population pendant la guerre et les bombardements, et rapportèrent des devises à l’Allemagne nazie en inondant les écrans des pays annexés ou occupés.

Qui étaient ces actrices ? Leur biographie, leurs films et leur parcours parfois étonnant nous racontent non seulement une autre histoire du IIIe Reich, mais aussi un pan de l’histoire allemande de la seconde partie du XXe siècle. Ce livre vous fera découvrir l’arme de distraction massive que fut le cinéma allemand entre 1933 et 1945 !

Les actrices du IIIe Reich, Isabelle Mity, éditions Perrin, 368 pages, 22 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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