Trop tard.

Des milliers de personnes ont manifesté lundi soir dans plusieurs États est-allemands pour protester contre la politique énergétique du gouvernement et les sanctions contre la Russie. Les manifestants ont crié des slogans contre le gouvernement de coalition du chancelier Olaf Scholz et brandi des banderoles avec les messages « Arrêtez l’explosion des prix », « Arrêtez la guerre, arrêtez les sanctions » et « Ouvrez Nord Stream maintenant ». D’ailleurs Vladimir Poutine avait récemment proposé  à nouveau de pousser autant de gaz russe que possible via Nord Stream 2 vers l’Allemagne.

Selon la police, les plus grandes manifestations ont eu lieu dans l’État de Thuringe. Près de 24 000 personnes auraient assisté aux manifestations dans tout l’État. Les deux plus grandes manifestations ont eu lieu dans les villes de Gera et Altenburg, a rapporté le radiodiffuseur public MDR. La police a confirmé que les manifestations étaient pacifiques. La Saxe-Anhalt était un autre État contestataire. Environ 13 000 personnes seraient descendues dans la rue.

Les manifestants ont protesté contre les restrictions liées aux coronavirus, la hausse des prix de l’énergie et les sanctions de l’UE contre la Russie. L’une des bannières disait :

« Nous sommes tous dans le même bateau. Sans gaz russe, notre économie sera morte ! ».

Il y a une semaine, la police de Saxe-Anhalt avait compté jusqu’à 12 000 manifestants. Lors des manifestations dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale, plus de 11 000 personnes auraient manifesté dans une vingtaine d’endroits, comme l’a rapporté le radiodiffuseur public NDR.

Le 8 octobre, une manifestation massive planifiée des mois à l’avance par l’Alternative für Deutschland (AfD), un parti nationaliste de droite avec une faction pro-russe influente, se tiendra dans le centre de Berlin. Ils exigeront la fin de la colonisation américaine. Sera-t-il l’occasion et le prétexte pour réprimer le mouvement de contestation avec la force publique en tant que « fasciste » ?

L’économie allemande s’est considérablement détériorée en septembre à cause en grande partie des sanctions de l’Union Européenne contre la Russie. L’indice IFO du climat des affaires continue de baisser. Et le sabotage du gazoduc ne va pas améliorer la situation. Un sabotage qu’une majorité des Allemands imputent aux Etats-Unis : le véritable ennemi de ces derniers étant ses alliés européens, Allemagne en tête.

La flambée des prix du pétrole et du gaz, en raison d’une pénurie amorcée dès la crise du covid et ses mesures économiques destructrices et amplifiée par les sanctions, en plus de créer des profits et des gains sur le marché boursier pour les entreprises américaines, provoque parallèlement une baisse catastrophique de la vigueur de l’économie allemande. Ce n’est qu’au cours des deux dernières semaines environ qu’enfin les politiques et médias allemands ont capté les avertissements urgents.

Der Spiegel, le principal hebdomadaire allemand, s’interroge :  quelle sera la gravité de la récession allemande ? et énonce une évidence : les premières entreprises allemandes ont commencé à jeter l’éponge et la consommation s’effondre en réponse aux retombées de l’explosion des prix de l’énergie. L’économie glisse de manière presque incontrôlée vers une crise qui pourrait fragiliser durablement le pays. Même le New York Times pro-guerre a récemment été contraint de reconnaître l’impact « paralysant » que les sanctions de Bruxelles ont sur l’industrie et la classe ouvrière en Europe. « Les prix élevés de l’énergie nuisent à l’industrie européenne, obligeant les usines à réduire rapidement leur production et à mettre des dizaines de milliers d’employés en congé », a-t-il déclaré.

A l’évidence, les sanctions doivent cesser.

Mais c’est trop tard… le Nord Stream 1 et 2 ont été sabotés et l’Allemagne, pays encore industrialisé à la différence de la France, va manquer du gaz russe si nécessaire à son industrie.

Un dernier sursaut de raison vient d’Allemagne : pour 94% d’Allemands ce sont les Etats-Unis qui ont fait sauter Nord Stream. Certains d’entre eux considèrent cet acte de sabotage comme une véritable « déclaration de guerre ». Wolfgang Grupp propriétaire d’un groupe textile a appelé ouvertement à une rupture avec les États-Unis suite à cette attaque. Et le sentiment anti-américain en Allemagne s’accroit sous l’hashtag #Kriegserklärung signifiant « déclaration de guerre », la destruction du gazoduc aggravant de manière irréversible une situation économique déjà catastrophique. L’Allemagne, et par effet domino la France et l’Union Européenne vont vers une hyper-inflation et une récession sans précédent !

Vladimir Poutine a raison de juger que les politiques européens « ne sont pas que des laquais mais des traîtres vis-à-vis de leurs peuples ».

Francesca de Villasmundo

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