La ferme des animaux d’Orwell est une fiction dans laquelle des animaux ont été partiellement transformés en humains. Ces êtres se révoltent contre leur maîtres. Un tel mélange d’espèces se nomme « hybridation ». De nombreuses tentatives de cette nature ont déjà été effectuées. Nous en citons une toute récente remontant à la fin du mois d’avril.

L’Institut de zoologie de Kunming dépendant de l’Académie des sciences de Chine en collaboration avec les scientifiques de l’Université de Caroline du Nord, s’est livré à une expérience inquiétante dans la mesure où elle fait un mélange d’espèces de cette nature. Elle a consisté à injecter chez le singe macaque un gène humain très connu appelé MCPH1 qui permet le développement cognitif de l’homme et notamment de son intelligence. La technique utilisée est celle du fameux couteau à gênes CRISPR-cas9 découverte par la Française Emmanuelle Charpentier. En l’occurrence le gène en question a été coupé de cellules humaines ; puis injecté à des embryons de 11 singes ; lesquels se sont développés avec MCPH1 après une PMA (fécondation in vitro). Cinq d’entre eux ont survécu.

Le résultat a été étonnant : les singes avaient acquis plus de mémoire par exemple face aux couleurs et amélioré sensiblement leur capacité d’apprentissage. En clair ce sont des « singes augmentés » au sens des transhumanistes ; non pas par la machine ou par le virtuel mais par la biologie. Par exemple, si on leur montre comment dévisser un boulon, ils savent le faire. Il est évident que ce changement rapproche les singes de l’homme : ce sont des mutants génétiques au sens étymologique. On peut toujours spéculer jusqu’où cela peut aller à l’avenir. Peut-on considérer qu’il y a là une nouvelle espèce ? Quelle est alors son statut ? Faut-il les baptiser ? Quelle est la nature de leurs droits et de leur dignité. Beaucoup de questions sans réponses.

Ce type d’expériences contre-nature a soulevé une réprobation générale. Comme par hasard la Chine a justifié cette transgression en disant que cela permettrait de mieux comprendre les maladies neuro-végétatives. Autrement dit, ces « singes humanisés » serviront de cobayes ; voire un jour nous dépasser comme dans les scénarios des films La planète des Singes. Tout cela est-il bien éthique ? Les Chinois ajoutent que tout compte fait, changer un seul gène sur 20.000 ce n’est pas grand-chose. Objection non recevable car compte-tenu des relations existant entre les gènes, on ne sait pas exactement quelles seront les conséquences futures sur l’ensemble des organismes.

Dans trois ouvrages j’avais dénoncé toutes les dérives liées aux manipulations biologiques. Le clonage peut consister à introduire le noyau d’une cellule appartenant à un humain très intelligent dans un ovocyte venant d’une femme obtuse, puis son implantation chez une mère porteuse ; le tout aboutissant à un être plus intelligent. Il y a là une forme d’eugénisme absolu comme Hitler voulait obtenir par la sélection. La recherche effectuée sur les singes et appliquée aux hommes permettra l’avènement d’un surhomme.

Les transhumanistes veulent transformer les humains en cyborgs, mélange de matériel informatisé avec le corps humain et l’ajout par exemple de membres artificiels infatigables. L’inverse est possible : la numérisation du cerveau peut de même aboutir dans les ordinateurs d’un robot.
Ensuite ? L’homme sera-t-il toujours un humain ?

Jean-Pierre Dickès

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