Ce 27 juin, la Géorgie a conclu avec l’Union européenne un accord d’association et de libre-échange qualifié de part et d’autre d’ « historique ». Le soir de ce grand jour aux yeux des politiciens géorgiens au pouvoir, des festivités et un concert ont été organisés sur la place de l’Europe à Tbilissi afin de célébrer le début de l’ « avenir heureux » promis au pays. Une vidéo de la signature de l’accord d’association avec l’UE était diffusée en boucle sur des écrans géants. S’adressant à la foule massée dans le centre de la capitale, le premier ministre Irakli Garibachvili a fait l’éloge de « l’opportunité de profiter de tous les bienfaits de l’association avec l’Europe dont le régime sans visas, l’accès au marché européen et aux programmes éducatifs ». Ensuite, le président du parlement lui a succédé pour proclamer que l’Europe est « plus libre, juste et sûre que les autres ».

Or, à l’instar de nombre de leurs amis européens, les gouvernants géorgiens trompent sciemment leurs compatriotes. En effet, la levée du régime des visas entre la Géorgie et l’Union européenne n’est d’aucune manière mentionnée dans le texte signé le 27 juin. De plus, l’accord conclu prévoit que l’UE puisse maintenir des taxes douanières sur l’importation de 28 produits géorgiens, principalement des fruits et légumes, protégeant ainsi son marché tout en se faisant ouvrir celui de la Géorgie. Par ailleurs et contrairement à ce que les démagogues au pouvoir à Tbilissi essaient de faire croire à leurs administrés, la conclusion de cet accord d’association et de libre-échange n’implique absolument pas une future adhésion de ce pays à l’UE.

Les tenants de la « construction européenne » n’ont bien évidemment pas jugé bon d’informer le peuple géorgien que les citoyens européens sont de plus en plus réfractaires au projet européiste actuel, voire le rejettent complètement lorsqu’on les consulte pas référendum (comme par exemple en 2005 aux Pays-Bas et en France au sujet de la « constitution » européenne). Les lendemains qui chantent risquent de tourner au mélodrame…

Dans le même temps, l’Arménie voisine qui s’est plus lucidement engagée sur la voie de l’adhésion à l’Union eurasiatique avec la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan engrange dès à présent des bénéfices bien concrets d’avoir fait ce choix alternatif. C’est effectivement ce lundi qu’a été promulguée en Russie la loi levant les taxes à l’exportation vers l’Arménie sur le gaz, les produits pétroliers et les diamants.

Baudouin Lefranc

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