Les opioïdes sont des dérivés de l’opium comme le nom l’indique. Ils ont le même effet que la morphine. Certains d’entre eux sont utilisés en anesthésiologie. Beaucoup de ces substances sont associées à d’autres produits pharmaceutiques en général comme antitussifs ou antalgiques. Certains de ces produits sont en vente libre. Le plus connu est la codéine. D’autres comme le Subutex qui est aussi un dérivé de la morphine se font sur prescription médicale ; ce médicament est utilisé comme sevrage des drogues dures, mais trafiqué par les toxicomanes et détourné de son usage ; il fait l’objet d’une économie souterraine.

En Amérique, les overdoses par antalgiques opioïdes dont une partie est en vente libre comme la codéine ou le Tramadol®, font plus de victimes que les accidents de la route ou les armes à feu. Pour 2016, cela a été 64.000 morts par overdose, soit 175 par jour. Tous les États de l’Union sont concernés. Ces produits sont obtenus sur prescription médicale pour la majorité des consommateurs. Toutes les familles ont dans leur entourage un addict à ces substances. Les femmes enceintes dépendantes mettent au monde des enfants en état de manque. 11 millions d’Américains sont concernés. Ce chiffre ne fait qu’augmenter. En prenant des mesures draconiennes, il faudrait plusieurs générations pour résorber cette toxicomanie. Cette inquiétante situation se propage à l’Europe et notamment en France.

Lors de la Journée internationale de prévention des overdoses 2018, il a été mis en exergue une réalité : les opioïdes doivent être considérés comme de véritables drogues.

Ces traitements, de plus en plus prescrits contre la douleur en France, sont devenus un problème de santé publique. « Aujourd’hui, il y a plus d’overdoses chez les patients avec des douleurs chroniques que chez les consommateurs de drogue », s’alarme dans Le Parisien Nicolas Authier, président de l’Observatoire français des médicaments antalgiques. N’importe qui peut sombrer dans cette dépendance. « Ce n’est pas une problématique spécifique des usagers de drogue. On parle ici de femmes (60 %) et d’hommes de 40, 50, 60 ans, sans antécédents de prise de drogue. Confrontés à la douleur chronique, avec pour certains des comorbidités psychiatriques, pour d’autres des problèmes familiaux ou au boulot, ils se retrouvent entraînés dans la spirale irréversible de l’addiction », ajoute ce spécialiste.  Chaque année, 12 millions de Français sont traités par des médicaments à base d’opium, dont 1 million par opioïde fort. En dix ans, les prescriptions supplémentaires d’opioïdes forts, comme le l’Oxycodone (Percocet®) et le Fentanyl®, ont augmenté de 100% (500 000 prescriptions supplémentaires). Ce médicament serait 100 fois plus puissant que la morphine. En conséquence, les hospitalisations pour overdose et le nombre de décès associés ont littéralement explosé en même proportion depuis les années 2000.  

Prenons l’exemple simple du Néo-Codion®. Les toxicomanes ne trouvant pas leur drogue habituelle vont de pharmacie en pharmacie pour acheter une boite par-ci une boite par-là. Ils avalent dix comprimés d’un coup ou plus pour remplacer une dose d’héroïne. Les opioïdes plus forts comme le Fentanyl® ne peuvent être prescrits que par les médecins avec des ordonnances spéciales non photocopiables et réservées aux stupéfiants.

Plus sournoise est la prescription d’opioïdes pour des douleurs plus ou moins chroniques comme l’arthrose ou les lombalgies, alors qu’ils étaient réservés initialement au cancer. Or 88 % de la consommation est effectuée en dehors de cette indication. Les patients rhumatisants en viennent à en prendre régulièrement et devenir dépendants. Inutile de rappeler les conséquences dont la plus grave reste la mort par dépression respiratoire liée à une overdose.

Actuellement les Etats-Unis travaillent sur un opioïde ne créant pas de dépendance ; ce qui règlerait une partie de ce problème de santé absolument majeur et pourtant ignoré.

Jean-Pierre Dickès

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