Le 15 mai 1950, le pape Pie XII déclare saint Jean-Baptiste de La Salle « Patron de tous les éducateurs ».
L’éducation passionne saint Jean-Baptiste de La Salle. Il ouvre des écoles gratuites, des écoles professionnelles, des maisons d’éducation, forme les professeurs, crée un séminaire … Ainsi se forme le noyau du futur Institut des Frères des Ecoles chrétiennes, voué à l’instruction et à l’éducation des enfants des milieux populaires.
Cet ouvrage, Les Règles de la bienséance et de la civilité chrétienne est l’un des ouvrages le plus travaillé par Saint Jean-Baptiste de La Salle, disent ses biographes, Blain et Maillefer. C’est un livre aux multiples rééditions, reprises par des “anonymes”, mais la marque de l’auteur est là. « Le début du XVII° siècle a connu un effort important pour christianiser les familles en leur enseignant les bonnes manières ; ensuite les motivations chrétiennes se sont estompées et M. de La Salle s’en plaint. Contrairement à beaucoup d’auteurs du XVIII° il croit que la vraie politesse naît d’un cœur respectueux de la dignité des autres : s’appuyer sur une autre motivation serait une erreur éducative. C’est donc un spirituel qui vise à former un chrétien, disciple de Jésus-Christ dans toutes les circonstances de sa vie. »
Ce livre a permis à des générations d’élèves de se familiariser avec la manière de vivre dans la société dans un esprit chrétien. C’est cet usage qui explique les nombreuses éditions.
En effet Saint Jean-Baptiste de La Salle ne néglige aucun détail !
Dans une première partie, l’accent est mis sur le corps : ” De la modestie qu’on doit faire paraître dans le port et le maintien des différentes parties du corps “. Bien éternuer et se moucher, savoir s’assoir, ni trop haut, ni trop bas et toujours laisser les chaises les plus commodes aux femmes. De la tête et des oreilles, Les cheveux à ne pas laisser flotter au vent, etc, Certains détails font sourire, désuets pour notre XXI° siècle mais montrent toutefois le respect que l’on avait du détail. ‘’Il n’est pas séant de porter une plume sur l’oreille, ni d’y mettre des fleurs, d’avoir les oreilles percées et y pendre des anneaux. Cela ne sied pas bien aussi à un homme,… »
La deuxième partie concerne notre vie en société. ” De la bien séance dans les actions communes et ordinaires.”
Du lever au coucher, de la manière de s’habiller en toute occasion avoir la tenue appropriée – mode, propreté… Le chapitre sur la nourriture est un « savoir recevoir et se tenir à table » tout à fait complet et détaillé. Savoir manger le pain, couper et servir les viandes… L’usage de la serviette est amusant , en effet elle sert aussi à essuyer son couteau, et sa fourchette. Comment servir et desservir, sortir de table, etc
Les divertissements sont aussi mesurés : de la décence du rire, du jeu, du chant…Puis en société les visites ont aussi leurs codes : la conversation, à écouter, à entretenir. Les sujets à aborder, à éviter. Les rencontres, les présentations . De la manière de se comporter dans la rue, en voyage, en carrosse ou à cheval !
Et le dernier chapitre tout à fait d’actualité Les Lettres. La présentation, est importante, l’écriture, l’orthographe… Les formules ont toutefois évolué – l’on n’écrit plus à son père, Monsieur, mon très honoré Père.
Au-delà de ces petits détails qui font sourire, on est plongé dans un monde civilisé, honnête, où le temps du détail a son importance. Ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, toujours sous le regard de Dieu, avec joie et bienveillance. Tout a une place, et doit être à sa place. Cette tranquillité dans l’ordre s’appelle la paix. Et il y fait bon vivre.
Une belle édition reliée, simili cuir marron, un format étroit de calepin que l’on glisse dans son gilet, à côté de la montre à gousset. Un signet rouge permet de savoir quel était le dernier chapitre abordé.
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Les règles de la bienséance, de saint Jean-Baptiste de La Salle, aux éditions de l’Honnête Homme, 112 pages, 28 €
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