Au moment où en Italie se profile l’adoption d’une loi interdisant toute forme de contestation de l’homosexualité et des mœurs inverties qui a fait se lever contre les évêques italiens au nom de la « liberté de l’Eglise » garantie par le concordat, à l’occasion du ‘webinaire’ arc-en-ciel Outreach LGBTQ Catholic Ministry 2021, qui s’est tenu le 28 juin dernier, le pape François envoie une lettre de soutien au jésuite américain James Martin, promoteur de cet ‘webinaire’ et connu pour ses positions et son militantisme en faveur des droits lgbtqi+, et son investissement au sein de la communauté gay.

Petit retour en arrière : il y a quelques jours, la Secrétairerie d’État du Vatican a remis une note à l’État italien dans laquelle elle redoute une violation du Concordat si le projet de loi sur « l’homotransphobie » du député Zan, activiste lgbtqi+ du Parti Démocrate italien, était adopté car il limiterait la liberté de l’Église d’exposer publiquement sa doctrine sur l’homosexualité, y compris l’interdiction de sa reconnaissance légale par l’autorité publique. Le Vatican se plaint que « certains contenus actuels de la proposition législative en cours d’examen au Sénat réduisent la liberté garantie à l’Église catholique par l’article 2, paragraphes 1 et 3 de l’accord de révision du Concordat ». Pour le dicastère de la Curie romaine, la Secrétairerie d’Etat, qui assiste le plus étroitement le Pape dans le gouvernement de l’Église, le projet de loi Zan viole donc l’Accord de 1984.

Et voilà que quelques jours plus tard, une lettre du Pape François au Père Martin vient contredire l’intervention de la Secrétairerie d’Etat envers l’Italie, invitant chaleureusement le Père Martin à poursuivre son engagement pastoral qui inclut la reconnaissance des droits LGBT. Dieu « s’approche avec amour de chacun de ses enfants, de chacun d’eux. Son cœur est ouvert à tous et à tous. Il est Père » écrit Jorge Maria Bergoglio dans cette courte lettre autographe en espagnol adressée au père jésuite qui exerce son ‘apostolat’ auprès des personnes LGBT. « Je veux vous remercier pour votre zèle pastoral et votre capacité à être proche des gens », lui écrit encore le pape France, « avec la proximité que Jésus avait, et qui reflète la proximité de Dieu ». « En pensant à votre travail pastoral », continue le jésuite argentin au jésuite américain « je vois que vous cherchez continuellement à imiter ce style de Dieu. Tu es prêtre pour tous, comme Dieu est Père pour tous ». « Le « style » de Dieu comporte trois éléments : la proximité, la compassion et la tendresse », continue-t-il. « C’est ainsi qu’il se rapproche de chacun de nous. »

James Martin ne s’est pas fait prier pour immédiatement publier la lettre sur Twitter.

Ainsi, d’une part, l’Église officielle prétend pouvoir dire publiquement que selon sa propre doctrine les « nouvelles » relations sexuelles ne peuvent être juridiquement et politiquement reconnues ; de l’autre, elle dit qu’elle entend continuer à s’engager pour rendre cette reconnaissance possible et réelle.

L’actuel hôte de Saint Pierre nous a habitués à cette praxis du deux pas en avant, un pas en arrière, deux pas en avant, symbole de la révolution arc-en-ciel qu’il entend mener, fin logique de la révolution théologique et doctrinale actée au concile Vatican II. Mais ne nous y trompons pas : cette praxis, même si elle est plus visible et publique ces temps-ci, n’est pas nouvelle au pontificat bergoglien. Les contradictions apparentes ne sont que superficielles, vivre de la contradiction, pour faire avancer le ‘progressisme’ tant religieux que moral, introduire une autre théologie, est une des caractéristiques du modernisme dans lequel se meut l’Eglise conciliaire, duquel se nourrit l’esprit de Vatican II.

Saint Pie X n’écrivait-il pas déjà en 1907, dans sa célèbre encyclique Pascendi Domini contre le modernisme :

« Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c’est que, les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent et c’est un sujet d’appréhension et d’angoisse très vives, dans le sein même et au coeur de l’Eglise, ennemis d’autant plus redoutables qu’ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables Frères, d’un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d’amour de l’Eglise, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l’Eglise; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l’assaut à tout ce qu’il y a de plus sacré dans l’oeuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu’ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu’à la simple et pure humanité.  (…)

« À les entendre, à les lire, on serait tenté de croire qu’ils tombent en contradiction avec eux-mêmes, qu’ils sont oscillants et incertains. Loin de là : tout est pesé, tout est voulu chez eux… Telle page de leur ouvrage pourrait être signée par un catholique : tournez la page, vous croyez lire un rationaliste », rationaliste qui s’est muté en lobbyiste homosexualiste en Nos Temps ‘arc-en-ciel’.

Tout est pesé, tout est voulu, chez les sectateurs conciliaires pour détruire, sans que la masse de fidèles y prenne garde, hier la doctrine religieuse, liturgique, canonique, aujourd’hui la théologie morale et la morale naturelle.

Francesca de Villasmundo

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