A quelques heures de l’élection par les grands électeurs du prochain président de la République italienne qui, s’il assume une charge essentiellement honorifique qui ne lui confère a priori que des pouvoirs limités et soumis à de strictes contreparties, est le garant de l’unité nationale et doit veiller au respect des lois et de la Constitution, petite rétrospection sur le super-passe-sanitaire mis en place par l’actuel Premier ministre, le banquier Draghi, qui lorgne sur la Présidence.  

Comme en France, la cour constitutionnelle italienne, oublieuse de son rôle de garde-fou et totalement inféodée au narratif covidien distillé par des politiciens en campagne électorale cramponnés aux voix des « boomers », a validé toutes les restrictions de liberté et discriminations qu’instaure le Green Pass italien.

Ainsi si auparavant étaient listés tous les lieux interdits aux personnes dépourvues d’un passe sanitaire devenu par la suite un passe vaccinal, depuis le décret du 21 janvier sont listés les quelques lieux encore autorisés d’accès aux non-vaccinés. C’est dire s’il y en a peu !

Plus de banques, de postes, de bureaux de tabac, à la police juste pour porter plainte, plus de pensions de retraite ni de passeports renouvelés, au tribunal seulement si on est convoqué pour des raisons graves. Le nouveau décret restreint à tel point la liberté de ceux qui n’ont pas le Green Pass qu’il répertorie les seuls endroits où ils peuvent encore se rendre. Sans aucun critère de santé.

Si la disposition qui prévoyait que ceux sans Green Pass ne pouvaient acheter dans les supermarchés que les biens de première nécessité a sauté, le reste du décret institue une ‘peine de mort’ ou ’fin de vie’ sociale pour les non-vaccinés.

Le décret du 21 janvier liste en effet tous ces lieux publics accessibles également aux personnes sans Green Pass. En cela, étant la première législation introduite après la vaccination obligatoire des plus de 50 ans, elle renverse le paradigme des interdits. Jusqu’à hier, en effet, les décrets énuméraient les endroits dans lesquels les personnes sans laissez-passer ne pouvaient pas entrer. Aujourd’hui, inversement, il va de soi que ceux qui n’en ont pas ne peuvent entrer dans aucun lieu public fermé, à moins qu’ils n’aient : des besoins alimentaires, des raisons de santé, des raisons de sécurité, des raisons de justice. Pour répondre aux « besoins alimentaires et de base », une personne sans Pass Vert peut toujours accéder aux supermarchés et à tout commerce de détail où sont vendus de la nourriture, du carburant, des médicaments, des soins de santé, de l’optique, des produits et services pour les animaux. Le bureau de tabac, en revanche, non : cela n’est pas reconnu comme une première nécessité. Pour des « raisons de santé », il est autorisé à entrer dans les hôpitaux et autres établissements de santé, à la fois en tant que patient et en tant que visiteur. Pour des « raisons de sécurité », même ceux qui ne sont pas “greenpass” pourront entrer dans les commissariats pour porter plainte. En revanche, l’accès aux tribunaux et aux services sociaux-sanitaires ne sera autorisé que pour certains cas particuliers « qui ne peuvent être reportés ».

Le décret prévoit des contrôles aléatoires dans tous les lieux où n’est pas prévu l’obligation d’un Pass Vert, assurés par les propriétaires des commerces et par les gestionnaires des services publics référencés. Ce qui veut dire que la discrimination est légalisée au sein des lieux publics, certains produits étant uniquement pour les personnes vaccinées. En effet, dans les mêmes lieux intérieurs, les non-vaccinés peuvent demander certains services ou exercer certains droits, mais pas d’autres. Ils peuvent entrer dans le même bureau pour déposer une plainte, mais pas pour renouveler un passeport, par exemple. Cerise sur le gâteau : dans une Italie où l’argent liquide circule encore énormément et les cartes bleu ne sont pas légion, sans le Green Pass il n’est plus possible de se rendre dans une banque ou un bureau de poste, pas même pour retirer la pension de retraite. Cela signifie qu’en fait, une personne qui n’a pas de laissez-passer vert n’aura pas (pour le moment) sa retraite. Il ne pourra pas aller chez le buraliste, non seulement pour acheter des cigarettes, mais même pas pour payer des factures ou acheter des timbres fiscaux. Il n’aura pas non plus de passeport, si le précédent est caduc.

Du point de vue sanitaire, tout ceci est une aberration, et témoigne de la volonté du gouvernement Draghi de punir avant tout les non-vaccinés. Car même si l’on admet, bien que cela ne soit pas confirmé par les faits, que le Pass Vert serve à freiner la contagion, ces règles n’ont aucun sens. Pourquoi une personne sans son QR code peut-elle entrer dans certains endroits pour certaines formalités, mais pas pour d’autres ? Il n’y a pas de logique d’espace ni même de vitesse. Si une personne dépose une plainte dans un poste de police, cela prend plus de temps et a plus de chances d’infecter la suivante, que quelqu’un qui n’a qu’à récupérer un passeport via un guichet. Il n’y a aucune logique sanitaire même derrière l’interdiction d’accès à un bureau de poste (même pour percevoir la retraite) et l’autorisation d’entrer librement dans un supermarché. Les bureaux de poste sont déjà confinés, les accès réglementés et limités, dans la plupart des cas l’horaire est réservé. Les supermarchés, en revanche, ont toujours le problème des files d’attente aux caisses. Le décret n’est pas rédigé pour résoudre ces problèmes, il se contente d’établir ce qui est réellement essentiel dans la vie d’un citoyen, ce qui est déjà un concept arbitraire en soi, et interdit ensuite toutes les autres activités.

Le décret signé par Draghi semble donc indiquer que le Green Pass ne sert pas à réduire les infections. Comme le montrent d’autre part les chiffres : la courbe pandémique dans les pays qui ne l’ont jamais introduit (comme l’Espagne) est identique à celle de l’Italie. Ce n’est pas une mesure sanitaire. C’est juste la énième manière subreptice d’introduire l’obligation de vaccination, pour tout le monde, pas seulement pour les plus de 50 ans, rendant impossible la vie des non-vaccinés. Maintenant, ils sont potentiellement privés même d’une pension de retraite et d’un passeport, jusqu’à ce qu’ils aient un Green Pass ou jusqu’à la fin de l’urgence. De ce point de vue, le nouveau décret se rapproche encore plus du modèle chinois des crédits sociaux : le citoyen, s’il ne suit pas un comportement conforme à celui dicté par le Parti-Etat, ne peut accéder à un nombre croissant de biens, et services, réduisant sa vie à une condition toujours plus semblable à celle de l’assignation à domicile, au fur et à mesure qu’il perd des points.

Bienvenue en Draghistan, un des modèles de référence de Macron !

Francesca de Villasmundo  

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