Messe du lundi de la troisième semaine de Carême

Hier, la sainte Église annonçait l’approche du Baptême pour nos Catéchumènes ; aujourd’hui, elle leur présente une histoire de l’Ancien Testament qui renferme un symbole de ce bain salutaire que leur a préparé la miséricorde divine. La lèpre de Naaman est la figure du péché ; cette hideuse maladie n’a pour l’officier syrien qu’un seul remède : il faut qu’il se baigne sept fois dans les eaux du Jourdain, et il sera guéri. Le Gentil, l’infidèle, l’enfant qui naît avec la tache originelle, tous peuvent devenir justes et saints, mais par l’eau seulement et par l’invocation de la glorieuse Trinité. Naaman trouve qu’un tel remède est trop vulgaire ; il doute, il hésite ; dans sa sagesse humaine, il voudrait un moyen plus digne de lui, un prodige sensible qui pût lui faire honneur autant qu’au Prophète. Au temps de la prédication apostolique, plus d’un Gentil raisonna de même ; mais ceux qui crurent avec simplicité à la vertu de l’eau sanctifiée par Jésus-Christ reçurent la régénération ; et la fontaine baptismale enfanta un nouveau peuple formé de tous les peuples qui sont sous le ciel. Naaman, figure de la gentilité, se résolut enfin à croire ; et sa foi fut récompensée par une guérison complète. Ses chairs putréfiées devinrent semblables à celles de l’enfant chez qui les sources de la vie n’ont point encore été altérées. Glorifions Dieu qui a donné cette vertu aux eaux, et qui, par sa grâce, produit dans les âmes dociles cette foi à laquelle il réserve une si précieuse récompense.

Nous venons d’entendre le Sauveur proclamer encore le mystère de la vocation des Gentils à la place des Juifs incrédules ; et notre Naaman est cité ici comme un exemple de cette miséricordieuse substitution. Jésus rappelle aussi la veuve de Sarepta, l’hôtesse d’Élie, dont nous avons lu l’histoire il y a quelques jours. Cette effrayante résolution du Seigneur de transporter sa lumière d’un peuple à l’autre irrite les pharisiens de Nazareth contre le Messie. Ils savent que Jésus, qui, à ce moment, n’était encore qu’au début de sa prédication, vient d’opérer de grandes merveilles dans Capharnaüm : ils voudraient le voir illustrer leur petite ville par quelques signes semblables ; mais Jésus sait qu’ils ne se convertiraient pas. Le connaissent-ils seulement ? Il a atteint au milieu d’eux l’âge de trente ans, « croissant toujours en âge et en sagesse devant Dieu et devant les hommes » ; mais ces puissants du siècle ne faisaient guère attention à un pauvre ouvrier, au fils du charpentier. Savent-ils môme que, si Jésus a fait un long séjour à Nazareth, ce n’est cependant pas dans cette ville, mais à Bethléhem, qu’il est né ? Devant eux, dans la synagogue de Nazareth, il vient d’expliquer le prophète Isaïe avec une éloquence et une grâce merveilleuses ; il annonçait que le temps de la miséricorde était arrivé. Son discours, qui étonna et ravit l’assistance, a moins frappé les sages de la ville que le bruit des prodiges qu’il vient d’opérer dans un pays voisin. Ils veulent lui voir faire quelque miracle sous leurs yeux, comme un vain spectacle ; ils ne l’obtiendront pas. Qu’ils se rappellent le discours que Jésus a fait dans la synagogue, et surtout qu’ils tremblent en l’entendant annoncer le retour des Gentils. Mais le divin Prophète n’est point écouté dans sa propre ville ; et si sa puissance ne l’eût soustrait à la férocité de ses indignes compatriotes, le sang du Juste eût été répandu dès ce jour-là. C’est la triste gloire de l’ingrate Jérusalem, « que nul prophète ne doit périr, si ce n’est dans ses murs ».

Sanctoral

Bienheureux Agnello de Pise, Frère mineur, compagnon de François, custode de Paris, puis fondateur de la Province d’Angleterre.

Ce fut le privilège du bienheureux Agnellus d’avoir été reçu dans l’ordre par saint François lui-même. Il est issu d’une ancienne famille noble de Pise. Le gouvernement de la province parisienne de l’ordre lui est confié. Plus tard, le saint Fondateur l’envoya en Angleterre avec huit compagnons. Ici, Agnellus trouva possible d’établir plusieurs couvents de son ordre et de les réunir en une province. Grâce à son zèle et à sa vie vertueuse, de nombreux jeunes hommes, certains issus des familles les plus importantes d’Angleterre, prirent l’habit du Pauvre d’Assise. Afin de fournir aux jeunes clercs une éducation approfondie, il créa une école de théologie à Oxford. Entre-temps, cependant, il leur a insufflé un grand désir de perfection et une sainte fidélité à la règle de l’ordre, dans lesquelles il les a conduits par son propre bon exemple. Son humilité était si profonde qu’en aucun cas on ne pouvait être prévenu de recevoir les ordres sacrés. Finalement, cependant, il céda en obéissance au chapitre général. Une grande partie de son temps était consacrée à la méditation. A la sainte messe et au chœur, il était tellement submergé d’affections intérieures qu’on le retrouvait souvent en train de pleurer. Le bienheureux Agnello mourut de la mort des saints en l’an 1232, alors qu’il n’avait que trente-huit ans. Sa tombe et l’église dans laquelle il a été enterré ont été détruites lors de la persécution des catholiques sous le règne d’Henri VIII. Le bienheureux Agnellus de Pise savait que si les ambitieux sont toujours mal à l’aise de savoir s’ils seront ou non correctement estimés, ou si leur dignité sera dûment reconnue, les humbles vivent dans une paix d’âme continuelle. Ils n’attendent pas l’approbation et ne craignent pas le mauvais succès. Leur volonté est dirigée uniquement vers l’honneur de Dieu. Ils attendent une récompense de Lui seul. En 1882, le pape Léon XIII approuva son culte pour l’Ordre des Frères mineurs et pour le diocèse de Pise.

Sainte Euphrasie, Vierge (382-412) 

Sainte Euphrasie était de race royale, et son père occupait l’une des charges les plus importantes à la cour de Constantinople. Après la mort de ses saints parents, elle renonça à une brillante alliance, et fit distribuer aux pauvres ses immenses richesses pour ne penser plus qu’à servir Jésus-Christ. C’est un monastère de la Thébaïde qui eut la joie de la recevoir, et elle en devint bientôt, malgré sa jeunesse, l’édification et le modèle. Dès sa douzième année, elle pratiqua les jeûnes du monastère, et ne mangea qu’une fois le jour; plus tard, elle demeura jusqu’à deux ou trois jours sans prendre de nourriture; elle put même parfois jeûner sans manger, une semaine entière. Les occupations les plus viles avaient sa préférence: cette fille de prince balayait le couvent, faisait le lit de ses soeurs, tirait de l’eau pour la cuisine, coupait du bois, et faisait tout cela avec une joie parfaite. Pour éprouver son obéissance, l’abbesse lui commanda un jour de transporter d’un endroit du jardin à l’autre d’énormes pierres que deux soeurs ensemble pouvaient à peine mouvoir. Elle obéit sur-le-champ, saisit les pierres les unes après les autres et les transporta sans difficulté au lieu indiqué. Le lendemain, elle dut les reporter à leur première place. Pendant trente jours on l’employa au même travail, sans qu’on put remarquer sur son visage aucune marque d’impatience. Le démon, furieux de voir tant de vertu dans une frêle créature, lui fit une guerre acharnée. Un jour, il la jetait dans le puits où elle tirait de l’eau; une autre fois il la renversait sur la chaudière d’eau bouillante où elle faisait cuire le maigre repas de ses soeurs; mais la jeune sainte appelait Jésus à son secours et se riait des vains efforts de Satan. Les attaques les plus terribles furent celles où le malin esprit lui représentait, pendant son sommeil, les vanités et les plaisirs du siècle qu’elle avait quittés; mais elle en triomphait par un redoublement de mortifications et par le soin de découvrir à son abbesse tous les pièges de son infernal ennemi. L’existence d’Euphrasie était un miracle perpétuel; car, malgré ses effrayantes austérités, elle n’était jamais malade, et son teint ne perdit rien de sa beauté ni de sa fraîcheur. Pendant un an, on ne la vit jamais s’asseoir, et elle ne prit qu’un peu de sommeil sur la terre nue. Dieu lui accorda le don de guérir les sourds-muets et de délivrer les possédés.

En certains lieux : le Saint Suaire

L’inexplicable image par Yves Saillard

Saint Suaire : c’est le sang d’un homme torturé et soumis à des souffrances atroces

Image du saint suaire en trois dimensions

Martyrologe

A Cordoue, en Espagne, les saints martyrs Rodrigue prêtre, et Salomon.

A Nicomédie, l’anniversaire des saints martyrs Macédone, Patricia son épouse, et Modeste leur fille. A Nicée, en Bithynie, les saints martyrs Theusétas, Horrès son fils, Théodora, Nymphodora, Marc et Arabia, qui, tous, furent livrés aux flammes pour le Christ.

A Hermopolis, en Égypte, saint Sabin martyr. Après avoir beaucoup souffert, il fut enfin jeté dans le fleuve et consomma ainsi son martyre.

En Perse, sainte Christine, vierge et martyre.

A Camérino, saint Ansovin, évêque et confesseur.

En Thébaïde, la mise au tombeau de sainte Euphrasie vierge.

A Constantinople, la translation de saint Nicéphore, évêque de cette ville et confesseur. Son corps fut rapporté de Proconnèse, île de la Propontide, où il avait été exilé pour le culte des saintes images et où il était mort le 4 des nones de juin (2 juin). Méthode, le saint évêque de Constantinople, l’ensevelit avec honneur dans le temple des saints apôtres au jour anniversaire où Nicéphore avait été déporté.

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