C’est un désossage en règle auquel se livre la journaliste Myret Zaki sur le site Internet du bimensuel suisse Bilan, qui, comme son nom le laisse supposer, est une revue économique, qui durant la campagne présidentielle américaine n’a pas ménagé son hostilité à Donald John Trump. Dans un article mis en ligne le 24 janvier et intitulé « Trump et ses apprentis vérificateurs », elle démolit le prétendu « fact checking » du mensuel de la gauche snobinarde Vanity Fair.

Journaliste ayant les analyses les plus pertinentes du journal en général, Myret Zaki met d’emblée les pieds dans le plat en expliquant les limites de cette nouvelle marotte des médias de la matrice qui se préoccupent autant de la vérité que les pingouins du commerce de l’huile solaire :

« Noble mission, mais dans un contexte manifestement très polarisé, qui voit les médias en rupture marquée avec les nouveaux leaders populistes, le fact checking peut se parer d’une objectivité de façade, pécher par omission, être utilisé à des fins partisanes, et se réduire au final à une riposte idéologique ».

On ne peut qu’abonder dans son sens, les exemples ne manquent pas…

Professionnellement, elle a décidé de vérifier les faits « vérifiés » par Vanity Fair et remarqua que la plupart d’entre eux étaient tout simplement… faux.  Et de dresser l’étendue des forgeries de « la presse qui dit vrai » :

Trump dit : « le crime et les gangs et les drogues ont volé trop de vies et ôté à notre pays une si grande part de son potentiel non réalisé. Ce carnage américain va s’arrêter, ici et maintenant ». Vanity Fair prétend lui que : « Le taux de criminalité aux Etats-Unis est au plus bas depuis 20 ans et, même si l’usage de certaines drogues est en hausse, l’usage de drogue par les adolescents américains est tombé au plus bas en 2016 ».  Après vérification, selon Le Monde du 1er juin 2016, le taux d’overdoses est passé de 14 pour 100 000 au début de 2014 à 15,2 en 2015. La tendance est identique pour les suicides (12,7 contre 13,1). TRUMP 1-0 VANITY FAIR. Selon un rapport du FBI du 26 septembre 2016, on constate une hausse de 3,9% des crimes violents par rapport à 2014. De plus selon le site Mother Jones, qui a mené une investigation de 1982 à 2017 sur les fusillades de masse aux Etats-Unis, il y a eu davantage d’incidents de fusillades entre 2005 et 2016 que durant les 23 années précédentes. TRUMP 2-0 VANITY FAIR

Trump dit : «des dizaines de millions d’entre vous sont venus pour faire partie d’un mouvement historique, qui n’a pas connu son pareil avant.» Vanity Fair prétend lui que :

«Si Trump a gagné les votes des grands électeurs, Hillary Clinton a gagné le vote populaire de près de 3 millions de votes. Et les photos du discours inaugural de Trump semblent suggérer que sa cérémonie a eu des centaines de milliers de citoyens de moins [que les précédentes] ». 

Là encore, Myret Zaki démolit les « arguments » du mensuel :

« Peut-on nier que l’arrivée au pouvoir de Trump a déjoué tous les pronostics et qu’elle est le signe d’un mouvement populaire de fond ? Quant au vote populaire qu’a en effet gagné la candidate démocrate, Vanity Fair omet de contextualiser: selon Reuters, Hillary Clinton a dépensé près du double de Trump pour sa campagne. Grâce à des méga-donateurs, dont George Soros (qui a contribué à sa campagne près de 10 millions de dollars), elle a levé plus 1,14 milliard de dollars – un record -, contre 712 millions pour Trump. Hillary Clinton a également été promue par des stars aux audiences mondiales, lui assurant une visibilité encore plus large. On sait que Trump s’est focalisé sur l’objectif de gagner les grands électeurs. Mais sait-on ce qu’auraient été sa stratégie et son score si la règle du jeu avait été de gagner le vote populaire, et s’il avait dépensé autant que Clinton? Non, on l’ignore. Enfin, la vérité est qu’il n’existe pas de chiffre officiel du nombre total de personnes présentes à l’investiture de Trump. Uniquement des estimations. Les photos, suivant le cadrage et l’heure de leur prise, ne peuvent faire foi. Entre 1 et 1,5 millions selon un tweet de Trump, à peine 250’000 personnes selon les médias américains. On peut toujours planter la barre au milieu, mais le sujet est ailleurs: un peu de contextualisation permet de supposer que la masse des électeurs de Trump se trouve au centre de l’Amérique. Loin d’être concentrés sur la Côte Est, il ne leur est donc pas si aisé de se rendre en masse à Washington. Par conséquent, il est fort probable qu’ils aient suivi l’investiture à la télévision. Et les chiffres viennent corroborer cette hypothèse : 31 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous devant leur poste vendredi, 2ème meilleure audience pour une investiture depuis 1981, et 11 millions de plus que pour Obama il y a 4 ans. » TRUMP 3-0 VANITY FAIR

Même constatation sur le plan économique, Vanity Fair est bien plus éloigné de la réalité que Trump. Ils ont même tout faux… Oui, il y a bien déclin comme le dit Trump. Outre le fait qu’en Parité de Pouvoir d’Achat la Chine est passée devant les Etats-Unis, la part des Etats-Unis dans l’économie mondiale est passée de 20 % en 1970 à 16,7 % aujourd’hui et celle de la Chine est montée de  4 % en  1970 à 15 % aujourd’hui, devant dépasser les USA d’ici 2025… Un signe qui ne trompe pas (et c’est ma contribution personnelle à l’article de Myret Zaki), dans le jeu Richesse du Monde version 1977, la Chine était productrice de 6 des 24 matières premières du jeu, dont 2 en première place (riz et tungstène) et les Etats-Unis 15, dont 9 en première place (acier, aluminium, construction automobile, coton brut, cuivre, houille, plomb, tabac et uranium). Si on faisait un jeu avec les données de 2014, la Chine serait productrice de  20 matières premières dont 14 en première place (acier, aluminium, blé, construction automobile, construction navale, coton brut, fer, houille, laine brute, or, plomb, riz, tabac, tungstène) et les Etats-Unis 11 dont 1 en première place (pétrole). TRUMP 4-0 VANITY FAIR

Le débat se termine enfin sur le protectionnisme, honni par Vanity Fair. Zaki rappelle pourtant que :

« dans les années 1980, quand le Japon noyait les marchés internationaux avec son électronique très bon marché, Ronald Reagan a frappé les puces, ordinateurs et TV nippons de droits de douane non pas de 45%, mais de 100%, qu’il estimait correspondre au tort commercial infligé au secteur américain des semiconducteurs. Les prix au détail ont certes augmenté à l’époque, mais l’industrie américaine est devenue plus compétitive et les Etats-Unis ont gagné la guerre commerciale avec le Japon. Quant aux pertes d’emploi, il n’est pas interdit de mentionner les efforts de Trump sur ce volet, où il a obtenu de plusieurs grandes entreprises qu’elles s’engagent à préserver et à créer du travail aux Etats-Unis, après trois décennies de désindustrialisation. »

TRUMP 6-0 VANITY FAIR. Soutenu par plusieurs magnats de la MLB (http://mlb.mlb.com/home), il est logique que « The Donald » inflige un score de baseball à son contradicteur…

Hristo XIEP

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