Khadim Hussain Rizvi est le chef du TLP (Tehrik-i-Labbaik Pakistan), le parti défendant la loi sur le blasphème ; cet homme veut pendre Asia Bibi pour le compte d’Allah. Et le gouvernement du Pakistan vient d’arrêter cet homme! En réalité son parti n’est représenté que par trois sièges au parlement de Sinh, un des États du Pakistan.

Oui! Le gouvernement du Pakistan, qui a déclaré il y a quelques jours avoir convenu avec cet individu et son parti que la condamnation d’Asia Bibi serait révisée et qu’elle serait empêchée de quitter le Pakistan ; ce même gouvernement a arrêté cet agitateur et un grand nombre de ses partisans.

Les membres de ce parti ont confirmé que la police faisait des raids sur les mosquées de ce groupe pour arrêter des militants et des dirigeants. Ils parlent de dizaines de détenus au cours des dernières heures. Ce qui n’a jamais été vu au Pakistan en aussi peu de temps.

À Lahore, capitale du Pendjab pakistanais où réside la famille d’Asia Bibi, les affrontements entre la police et les membres du TLP ont été très durs. Au moins une demi-douzaine de personnes ont été blessées. Mais l’accord entre le gouvernement et le TLP avait pour but de neutraliser les émeutes qui paralysaient le pays. Or les événements de ces dernières heures confirment que le gouvernement du Premier ministre Imran Khan n’a pas l’intention de se soumettre aux diktats de ce parti, comme les précédents dirigeants l’ont fait au cours des huit dernières années. Et dans ce sens, il faut être optimiste.

Le bon côté de cette réalité est la fermeté manifestée par le gouvernement d’Imran Khan, sunnite de 66 ans, originaire de Lahore. Khan est arrivé à la haute direction du pays en août dernier et depuis, il est Premier ministre et également ministre de l’Intérieur. Il a fait ses études en Europe au Keble College d’Oxford, a été chancelier de l’Université de Bradford et il était le représentant de l’UNICEF pour le sport. Il préside deux fondations, le Shaukat Khanum Memorial Trust, qui a construit le seul hôpital de cancérologie de son pays, et la Fondation Imran Khan, dédiée au travail social. Entre 1976 et 1992, il a été membre de l’équipe nationale de cricket du Pakistan (sport préféré dans ce pays), avec lequel il a remporté le championnat du monde. En 1996, il fonda son parti, le Mouvement pour la justice du Pakistan, de nature modérée et centriste.

Les antécédents du Premier ministre pakistanais permettent d’espérer en l’avenir d’Asia Bibi, car il veut en finir avec cette question qui dessert l’image du Pakistan sur le plan international. Ce pays est très compliqué. 98% de la population est musulmane et une partie non négligeable de ce pourcentage partage les idées du TLP. Mais pour le moment, le gouvernement Imran Khan fait des gestes positifs, en tenant compte des circonstances. Les évènements récents peuvent nous donner l’espoir d’une libération d’Asia Bibi.

Jean-Pierre Dickès

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement

Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Mots clefs
2 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Les mieux notés
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

Abonnez-vous à CARITAS !

Ça y est, le numéro 1 de la tout nouvelle revue Caritas est chez l’imprimeur et en prévente sur MCP.

Nous vous l’avions annoncé dans un précédent mailing : la naissance d’une toute nouvelle revue de qualité, Caritas, la revue du pays réel, et la parution prochaine de son premier numéro de 86 pages. Bonne nouvelle, : ce numéro 1 de Caritas qui consacre son dossier à la Lutte contre la haine anticatholique vient d’être envoyé à l’imprimerie et sera bientôt dans les librairies et les boites aux lettres des abonnés.

Militez,

En achetant le n°1 de CARITAS : Lutter contre la haine anticatholique

En s’abonnant à cette nouvelle revue : la revue CARITAS !