Neuf plaintes contre la Norvège sont actuellement examinées par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, notamment à cause du viol systématique de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme qui a trait au respect de la vie privée et familiale.

Dans le collimateur, le Barnevernet, c’est-à-dire l’Office de protection des droits des enfants, véritable police politique, digne des romans de Harold Armstead Covington (décidément le prophète des temps qui viennent…). Dans les ouvrages du romancier américain, notamment dans La Brigade, il est fait mention d’une officine gouvernementale appelée « Tout un village » (It takes a Village en VO), chargée d’arracher des enfants à leurs « mauvais parents » pour les placer chez des riches de gauche. Ce nom fait référence au livre éponyme écrit par Hillary Diane Clinton en 1996. Le Barnevernet en est une version à peine édulcorée comme le prouve l’affaire Silje Garmo, du nom de cette Norvégienne qui a demandé l’asile politique à la Pologne…

Même quand la justice norvégienne lui donne tort, le Barnevernet ne rend généralement pas les enfants à leurs parents. Il faut savoir qu’une fois placés dans une famille d’accueil, les enfants retirés à leurs parents par le Barnevernet leur sont rarement restitués, même en cas de décision de justice renversant les accusations des services sociaux, car l’on considère que cela pourrait causer un traumatisme à l’enfant qui s’est habitué à son nouveau milieu. C’est pour cela que le Barnevernet limite très fortement les contacts des parents biologiques avec leur enfant, comme dans le cas de la Tchèque Eva Michalakova, à qui l’on avait retiré ses deux enfants en 2011 sur des soupçons de sévices sexuels qui n’ont pas été confirmés par la justice. Ce n’est pas pour autant que Mme Michalakova a pu récupérer ses enfants, aujourd’hui âgés de 8 et 13 ans, et ses contacts avec eux ont été limités à deux fois quinze minutes par an, en présence de fonctionnaires du Barnevernet et en norvégien uniquement ! L’affaire a causé des tensions diplomatiques entre la Norvège et la Tchéquie, mais c’est le Barnevernet qui a eu le dernier mot, à tel point que même le grand-père tchèque des deux enfants n’a pas eu le droit de les revoir une dernière fois avant de mourir.

Silje Garmo est une maman des plus normales, à qui l’État norvégien a déjà pris sa première fille, aujourd’hui âgée de 12 ans, à la suite d’une simple dénonciation. On l’a accusée d’abuser des médicaments contre la douleur, d’avoir « un style de vie chaotique » et de souffrir de surmenage. Lorsqu’elle est tombée enceinte de son deuxième enfant, le Barnevernet s’est donc à nouveau intéressé à Silje Garmo, examinant systématiquement les résultats de ses prises de sang pour y déceler les traces d’une consommation excessive de médicaments. N’ayant rien trouvé, l’institution a malgré tout adressé un ultimatum à la pauvre maman : soit elle acceptait de séjourner dans un centre spécial, soit on lui enlèverait son enfant à la naissance pour le placer dans une famille d’accueil.

Ce n’est pas un hasard si la Norvégienne a choisi la Pologne pour y demander l’asile. En 2011, en effet, une mère de famille polonaise avait réussi à faire enlever dans sa famille d’accueil sa fille de 9 ans, avec la coopération de cette dernière et du Consulat de Pologne, pour la ramener en Pologne. Elle avait engagé pour cela un détective privé polonais et son équipe, ce qui avait provoqué une fois encore un incident diplomatique entre la Norvège et la Pologne.

Après avoir séjourné dans le centre spécial où les mères sont contrôlées de très près par les services sociaux, elle a fui son pays et emmené avec elle Eira, sa fille de huit mois, en passant par la Suède, le Danemark et l’Allemagne. Arrivée en Pologne, elle vient de déposer une demande d’asile, pour éviter que la Norvège ne puisse demander son extradition. Sa fuite la rend passible d’une peine de deux ans de prison et lui fait perdre toutes ses chances de pouvoir conserver son enfant. Sa demande d’asile est en cours d’examen et, s’il lui est accordé, son cas pourrait faire jurisprudence. Selon le quotidien polonais Nasz Dziennikqui a le premier dévoilé cette affaire, plusieurs autres ressortissants norvégiens s’apprêtent à demander l’asile en Pologne pour le même type de raisons.

Descendante de Christian Krohg (1852-1925), homme d’Etat norvégien du début du XIXe siècle, Silje Garmo témoigne dans Nasz Dziennik : « C’est très triste pour moi, parce que j’avais toujours été très fière de la Norvège. Mon ancêtre a écrit la constitution norvégienne, et moi je dois fuir ce pays. ». Les services sociaux norvégiens auront bien du mal à convaincre les tribunaux polonais de la nécessité de séparer l’enfant de sa mère. Le Barnevernet a informé la police norvégienne et demandé que l’enfant lui soit remis, mais Silje Garmo était déjà en Pologne. Même sans la protection provisoire que lui confère sa demande d’asile, les arguments avancés par les services sociaux norvégiens ont peu de chance de convaincre les tribunaux polonais. Et ce d’autant plus que la Norvégienne a subi en Pologne des examens médicaux, psychologiques et psychiatriques complets, et que les médecins n’ont constaté aucun trouble particulier. Son enfant Eira est en bonne santé et se développe normalement.

Ce n’est pas la première fois que la Norvège est pointée du doigt. Il y a 70 ans, elle avait même martyrisé des enfants coupables d’être mal-nés. Les plus âgés de nos lecteurs se souviennent d’un groupe de pop suédois des années soixante-dix appellé Abba, dont l’élément de charme était la chanteuse Anna-Frid Lyngstad. En réalité, elle n’était pas suédoise, mais norvégienne. Plus exactement, sa mère était norvégienne et son père était allemand. Elle a été victime de la politique de persécution systématique des enfants nés des amours entre des soldats allemands en garnison et des Norvégiennes. Ces enfants, appelés les « Tyskerbarnas » ont été martyrisés pour le seul crime d’avoir eu un père allemand, avec la complicité de la CIA et du gouvernement norvégien. Au nombre de 12.000, ces enfants conçus dans les Lebensraum, centres d’aides et d’accueil pour filles-mères où parfois les soldats allemands, notamment les SS, venaient prendre femme, ont été victimes de la haine populaire savamment entretenue après 1945. Née en 1942, Harriet von Nickel, une de ces enfants, raconte comment un groupe de villageois de Burse ont essayé de la violer alors qu’elle avait 9 ans et lui ont gravé une croix gammée sur le front avec des clous. Trois ans plus tôt, un homme l’avait jetée dans l’eau pour voir « si la sorcière coule ou flotte ». A deux ans, sa famille d’accueil l’enchaînait dans la niche du chien. Lorsque la défaite allemande fut certaine, Vidkun Abraham Lauritz Jonnsøn Quisling tenta de mettre à l’abri ces enfants : 250 partirent pour l’Allemagne, la charitable Suède en accueillit plusieurs centaines, d’autres trouvèrent refuge au Brésil et en Australie. Hélas, l’immense majorité tomba entre les mains des autorités. Les enfants furent arrachés à leur mère et enfermés dans des asiles psychiatriques. Les mères furent déportées dans des camps de concentration où elles furent réduites en esclavage et souvent violées. Plus horrible encore, les enfants servirent pour des expériences, notamment des essais sur des drogues, et furent également souvent victimes de sévices sexuels et de tortures. Leurs mères étaient qualifiées systématiquement de « demeurées » et « d’asociales ». Quant aux petits, ils étaient qualifiés « d’abrutis allemands », de « rats » et de « sales bâtards »…

On comprend pourquoi un pays qui hait ses enfants engendre un Andreas Behring Breivik, ou plutôt un Fjotolf Hansen comme il s’appelle désormais…

Hristo XIEP

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