Malgré les réquisitions du parquet qui demandait la confirmation de cette mesure ainsi qu’une interdiction de séjour dans la province, le juge italien Alessandra Vella, chargée des enquêtes préliminaires au tribunal d’Agrigente (Sicile), a décidé de libérer le capitaine du Sea Watch Carole Rackete, après quatre jours d’arrêts domiciliaires.
Le juge a estimé que le choix de débarquer à Lampedusa les naufragés à bord du navire humanitariste, dans la nuit de vendredi à samedi, allait de soi, la Libye et la Tunisie n’étant pas, aux yeux du droit de la mer, considérés comme des pays offrant des « ports sûrs ». Cela relevait selon lui de « l’accomplissement d’un devoir », celui de sauver des vies humaines et justifiait la désobéissance du capitaine aux ordres des autorités italiennes, après dix-sept jours d’errance en mer. Bref, Carola Rackete a certes désobéi, mais c’était dans le but de respecter le droit international, et les conventions signées par l’Italie.

A l’annonce de cette libération bien dans l’air du temps immigrationniste, Matteo Salvini, qui depuis des jours réclamait la prison pour la « criminelle » allemande, a diffusé une vidéo dans laquelle il s’insurge contre cette décision qui fait fis des délits commis par la jeune allemande envers le gouvernement italien : « Pour la magistrature italienne, ignorer les lois et éperonner une vedette de la guardia di finanza ne suffisent pas pour aller en prison », a-t-il dénoncé, avant de promettre pour la capitaine du navire humanitaire une expulsion à brève échéance vers l’Allemagne en raison de sa « dangerosité pour la sécurité nationale ». Le ministre de l’intérieur et chef de file de la Ligue poursuit :
« Elle retournera dans son Allemagne, où ils ne seraient pas aussi tolérants avec une Italienne si elle devait attenter à la vie de policiers allemands. (…) L’Italie a relevé la tête : nous sommes fiers de défendre notre pays et d’être différents des autres petits dirigeants européens qui pensent pouvoir encore nous traiter comme leur colonie. »
Devant les journalistes, Salvini a expliqué :
« La libération du capitaine Rackete du Sea Watch m’a mis très en colère et m’a rapproché des hommes et femmes en uniforme. c’est un choix incroyable avec une motivation incroyable pour qui a mis en danger la vie d’hommes à leur travail. (…) Avec le décret Sécurité bis nous essayerons de rendre les peines plus incisives.»
Avant d’ironiser :
« Certes il y a des juges qui doivent nous expliquer si on peut mettre sur un avion pour Berlin cette demoiselle ou si elle doit faire du shopping ici en Italie. »
Dans tous les cas, l’enquête continuent à peser sur les épaules de Carole Rackete au motif d’« incitation à l’immigration clandestine » . Mardi prochain, elle devra se présenter devant les magistrats italiens pour un autre interrogatoire portant sur cette accusation.
La décision du juge Vella ne signe donc absolument pas la fin de la procédure !
Francesca de Villasmundo
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N’importe quoi ! Rappelons quand même que ce personnage douteux appelait de ces vœux un régime autoritaire du type de celui des colonels grecs. D’autre part , le MSI qu’il dirigeait n’était pas le seul parti à défendre le rattachement de Trieste à l’Italie , loin de là. La branche locale du parti communiste italien , dirigée par le très stalinien Vitorino Vidali est le parti qui a le plus œuvré pour le rattachement de Trieste à l’Italie , en expulsant ses membres titistes. Il est vrai qu’ils ont agi ainsi sur ordre de Staline puisque l’on était à l’époque du grand schisme Tito -Staline; On peut assurer que Trieste doit son rattachement à l’Italie , à la volonté de Staline d’isoler Tito et non pas au MSI qui n’a été capable que d’organiser des émeutes sanglantes qui n’ont fait qu’aggraver les tensions.